A l’Arsenic-Centre d’art scénique contemporain, du 26 au 30 avril 2023

Cette création allégorique de Maud Blandel se produira au Festival in d’Avignon du 10 au 16 juillet 2023.

Avec Karine Dahouindji, Anna Teresa Pereira, Maya Masse, Tilouna Morel, Romane Peytavin, Simon Ramseier

Se placer, viser, tirer. C’est ainsi que débute l’action. Une sorte de pétanque hasardeuse où chacun.e tente sa chance avec des boules molles noires, blanches ou grises. Simultanément, le son familier d’un Looney Tunes cale progressivement les participant.e.s sur son propos. Il y est question de chasse au canard (ou au lapin?), de tir au fusil, de coups de feu. Cette bande-son, remixée tout au long de la représentation, est le support de cette saisissante chorégraphie. Elle est l’oeuvre remarquable de Flavio Virzi, Denis Rollet et Maud Blandel.

Comme happés, par un mouvement perpétuel, ainsi qu’une galaxie, les danseu.r.se.s semblent mu.e.s par un champ magnétique irrépressible. Les spirales qu’iels composent, centrées tour à tour sur l’un.e d’eux, se déplacent et s’altèrent pour se restaurer l’instant suivant. Tournant sur eux-mêmes, une sarabande hypnotique se construit sur une sonorité grave en volutes.

Un texte apparait, définissant le pulsar, cette vibrante étoile à neutron qui émet un signal périodique, dégénère, puis explose. L’expérience traumatisante de la chorégraphe entre ici en lien avec le phénomène astrophysique: l’explosion sonore du coeur de son père.

« Je n’ai rien vu. J’ai entendu. »

Les danseu.r.se.s calquent leurs mouvements tournants sur les sons graves et les voix qui s’y superposent peu à peu. Iels forment des constellations harmonieuses, variant leur vitesse par à-coups, semblables et différents à la fois, se frôlant sans se quitter du regard.

Les voix du dessin animé reprennent, travaillées en rafales, lancinantes, obsédantes, douloureuses. Viser, tirer, recevoir. Chercher l’équilibre. Enfin se confronter, faire face. La danse devient affrontement. Avancer, reculer. Combattre, apprendre à encaisser. Avec grâce.

La spirale mouvante devient cercle. Une harmonie nouvelle s’instaure. La poésie aura le dernier mot.

Tournons autour du figuier de Barbarie, de Barbarie.