Alice Miller (1923-2010) / Boris Cyrulnik (1937) § impact de l’enfance

Alice Miller était docteur en psychologie, philosophie et sociologie, spécialiste de l’enfance. Elle est née en Pologne et naturalisée suisse.

Alice Miller, dans son livre « C’est pour ton bien » (1985), dénonce les méfaits de ce qu’elle appelle la « pédagogie noire »: l’humiliation et les châtiments corporels infligés aux enfants. Sa thèse est illustrée par des textes des XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que par trois exemples biographiques dont celui d’Adolf Hitler. Elle démontre qu’en brisant la volonté de l’enfant pour en faire un être docile et obéissant, en lui faisant du mal pour lui faire du bien, une spirale de violence est enclenchée. Tous les enfants meurtris ne deviennent pas des monstres, mais tous les monstres ont été des enfants meurtris. Elle se démarque ainsi de la psychanalyse freudienne qui soutient le caractère « naturellement sexué et destructeur » de l’enfant.

« L’opinion publique est loin d’avoir pris conscience que ce qui arrivait à l’enfant dans les premières années de sa vie se répercutait inévitablement sur l’ensemble de la société, et que la psychose, la drogue et la criminalité étaient des expressions codées des expériences de la petite enfance. »

A propos des formes que peut prendre la violence, « Le Ruban Blanc » de Michael Haneke (2009). En 1913, la vie d’un petit village allemand où de mystérieux forfaits sont perpétrés. Le comportement humiliant et autoritaire des figures masculines et paternelles du village génère une ambiance particulièrement oppressante. Les enfants de ce village auront trente ans lors de l’avènement de l’Allemagne nazie… Mais on peut transposer cette histoire dans n’importe quel milieu subissant un pouvoir excessif, qu’il soit historique ou actuel, occidental ou oriental. Bande annonce :