
Jan Fabre est un artiste contemporain belge né à Anvers, amoureux des grands peintres flamands. Il est à la fois plasticien, metteur en scène de théâtre, auteur et chorégraphe. Ses productions, souvent controversées pour leur liberté provocatrice, ont déclenché plus d’une polémique. Il a participé à la Biennale de Venise et à la Dokumenta de Kassel entre autres. Il fut l’invité du musée du Louvre en 2008. Dès l’enfance, il est fasciné par les insectes, symboles de métamorphose, et les tracés de leurs déambulations. Il remplit de monumentales surfaces au stylo à bille bleu.

Il étudie à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers et s’intéresse rapidement à la performance. Son oeuvre se préoccupe de la fragilité du corps et de sa défense. La métamorphose en est le concept clé. Son intérêt pour les insectes, mû par les ouvrages de l’entomologiste Jean-Henri Fabre, se focalise sur les scarabées dont il utilise les élytres pour ses sculptures.

« J’ai passé trois ans à réunir les carapaces de scarabées en demandant à des gens de les récupérer dans des restaurants en Asie. Les scarabées sont bourrés de protéines et dans des pays tels que l’Indonésie, ils sont dégustés à la manière dont nous mangeons les moules. »Jan Fabre .
Un article intéressant sur sa démarche qui prône la répétition : cliquer ici
Inspiré par la recherche, les sciences naturelles, la religion, la philosophie, Jan Fabre se revendique comme étant un mystique contemporain. Il a créé une trentaine de pièce mêlant danse et théâtre. Invité d’honneur en 2005 au festival d’Avignon avec sa compagnie Troubleyn, il est considéré, depuis les années 80, comme l’un de ceux qui ont révolutionné les canons du théâtre classique.
«Nos sociétés refusent d’envisager le corps pour ce qu’il est. Nous pissons tous. Nous transpirons tous. Nous avons tous des odeurs. Pourquoi le nier ? Je trouve qu’il y a une beauté dans l’acte même d’uriner. Le symbole national de la Belgique n’est-il pas un gamin en train de pisser ? J’ai commencé très tôt à dessiner avec mon sang. Adolescent, en voyant toutes ces peintures du Christ par des maîtres flamands avec les scènes de flagellation, c’était comme si j’assistais à des performances. Ces peintures très physiques m’ont profondément marqué. J’ai découvert plus tard que pour obtenir certaines nuances, les peintres flamands utilisaient du sang ou de la poudre d’os humains dans leurs tableaux. Il n’y a rien de choquant dans ce que je fais. Tout ça vient de la peinture classique.» Jan Fabre


En 2012, une rétrospective de son travail au stylo bille, intitulée « Les années de l’heure bleue » (1977-1992) a eu lieu au MAM de Saint-Etienne. L’heure bleue est celle qui précède l’aurore et succède aux ténèbres. Encore une métamorphose.

En 1990, il habille les façades du château de Tivoli en Belgique. 3000 m2 de murs furent recouverts de papiers colorés au Bic.
Jan Fabre travaille depuis trois ans sur le projet Mount Olympus / 24 h, dans lequel interviendront trois générations de danseurs et d’acteurs.
D’autres artistes qui utilisent ce média :
Vince Low , directeur artistique et illustrateur malaisien a poussé le gribouillis au pinacle du portrait:
Natnada est une artiste de 26 ans de la région parisienne. Elle utilise de grands formats pour traiter ses thèmes de prédilection: traces de l’âge, cicatrices, particularités physiques :

Juan Francisco Casas est un artiste espagnol né en 1976. Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions. Il dessine à partir de photographies sur des formats de plus de 2 mètres de hauteur:
Une interview de Enam Bosokah qui vient du Ghana. Du Blog True African Art.com
Samuel Silva (1983), dessine au stylo bille, dont huit en couleur, pendant son temps libre. Il est d’origine portugaise, vit à Londres et a étudié … le droit!
Cécile Bisciglia, diplômée en arts plastiques de l’Université de Lille, s’exprime à l’aide de différents supports. Depuis 2009, elle produit des formats monumentaux au stylo bille sur toile.

Les stylos utilisés (des centaines de milliers pour les travaux de Jan Fabre) pour cette activité artistique font partie des objets jetables, tels que les langes, lingettes, vaisselles, piles, plats en alu que nous avons pris la mauvaise habitude de consommer depuis les années soixante. Ces stylos, briquets et rasoirs Bic sont des ustensiles pratiques et bons marchés que tout le monde peut s’offrir. Encore faut-il maintenant être conscient de la pollution engendrée par cette utilisation. Les fabricants se sont engagés dans une démarche de développement plus durable à l’aide de matériaux biodégradable ou recyclés et même de programmes de recyclage. Pourtant, les stylos Bic biodégradables ou rechargeables se paient plus chers que les ordinaires.

Le but de Terracycle est d’éliminer le concept de déchet en créant des réseaux de collectes nationaux. On peut s’informer sur leur programme et s’y inscrire en tant que Brigades TerraCycle®.
Une feuille morte étant biodégradable à 100% en quelques semaines alors qu’une bouteille plastique nécessite environ 4.000 ans, même les produits dits biodégradables ne sont pas exempts de risques de pollution pour la nature.
Réduire ses déchets à la source est un point de départ essentiel!
J’étais à Anvers et j’ai vu une affiche de robes moirées qui ont attiré mon attention. J’ai décidé d’aller les voir dans le lieu de l’exposition. Pénétrant dans la salle obscure, j’en ai repéré une verte scintillante. Je me suis approchée d’elle, plus près, plus près, c’était pour moi la robe de Peau d’âne, la robe de soleil vert. Plus près avançais encore jusqu’à ce que … Mon Dieu ! Des milliers de cafards se sont soudainement révélés. La magie de Jan Fabre: faire du beau avec du repoussant. Qu’ils sont beaux ces insectes qu’on écrase avec les pieds.
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Pour nous, oui, les insectes semblent plutôt repoussants, mais le scarabée a aussi été sacré dans d’autres cultures. Comme quoi, tout est affaire d’éducation !
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A reblogué ceci sur VITRINART.et a ajouté:
JAN FABRE (1958)
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ah oui, alors ! c’est tellement beau, un scarabée ! mais bizarre quand même, ce lustre…Vraiment intéressant, ce que dit Jan Fabre sur le corps nié dans ses fonctions les plus triviales
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Je n’ai jamais assisté à un de ses spectacle, mais il en a choqué plus d’un par leur liberté. Il a certainement ouvert la voie d’un nouveau théâtre. Ce que je vois à Vidy (Lausanne) est déjà très avant-gardiste (Baudriller, du festival d’Avignon, en est le nouveau directeur). C’est en tout cas un artiste étonnant et un créateur audacieux.
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