« Danse Macabre » Martin Zimmermann

Au Théâtre de Beausobre, Morges, les 26 et 27 mars 2024

Voici le retour de l’inénarrable M.Skeleton, ce duplicata de la mort sarcastique et fougueux. Il est accompagné d’une surprenante fille élastique, d’un égaré rebondi et bondissant et d’un barbu-chevelu non-binaire chantant et tournoyant. Dans une chorégraphie magnifiquement orchestrée par Martin Zimmermann.

Photographie Nelly Rodriguez, Basil Stücheli

Le fief de M.Skeleton est une décharge publique envahie de déchets et de sacs poubelles, dont il joue et se nourrit avec délectation. La scène en est envahie et un amoncellement triangulaire en trompe-l’oeil, lui-même coiffé d’une boîte basculante en équilibre, complète ce chaotique bazar.

Enfermés dans cette case brinquebalante, trois personnages instables tentent de se caler bien que ballottés en tous sens. A l’image de marginaux incompatibles avec un cadre rigide, ils finissent par s’en dégager et atterrissent dans l’univers chimérique de M.Skeleton où iels vont pouvoir faire preuve de leurs talents particuliers.

Photo Basil Stuecheli

Dans ce monde parallèle, les trois personnages sont libérés du carcan de la norme sociétale et peuvent affirmer leurs individualités. Observés par le psychopompe Skeleton qui s’en régale en claquant des dents, c’est par l’humour qu’iels se délivreront une issue. Illustré par les talents acrobatiques des comédien.ne.s, le récit se déploie finalement en un accord collectif, une danse chorale plus gaie que macabre, au diapason d’une nouvelle communauté.

La danse macabre, tradition médiévale née au XVe siècle, était pratiquée pour consoler les plus pauvres et apprendre aux plus grands que personne n’est au-dessus des lois.

Entre cirque, théâtre et danse, soutenu.e.s par des sons et des musiques inspirantes, les comédien.ne.s Tarek Halaby, Dimitri Jourde, Methinee Wongtrakoon/Eline Guélat, ainsi que Martin Zimmermann, se démènent avec autant de virtuosité que d’humour. Utilisant une forme de tragique, iels nous entraînent à leur suite, dans un espace imaginaire espiègle et réjouissant.

Photographie Nelly Rodriguez, Basil Stücheli

 

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