
L’exposition du Musée de Design et d’Arts appliqués (MUDAC) à Lausanne est ouverte jusqu’au 30 août 2020. Ne la manquez pas et promenez-vous une dernière fois dans la Maison Gaudard.
Sous la forme d’une visite d’appartement, Sébastien Guenot met en scène un lieu tout de blanc vêtu et recouvert de carton, clin d’oeil au prochain déménagement du musée vers Plateforme 10, le futur quartier des arts lausannois où s’érige déjà le Musée Cantonal des Beaux-Arts (MCBA).
Les huit invisibles, les esprits de la Maison Gaudard, guident les visiteurs du rez-de-chaussée (garage et salle de musique) à l’étage (bibliothèque-salon. cuisine. salle de bain, salle à manger, chambre à coucher, salle de jeux). Ils sont d’ailleurs rendu visibles par les dessins Albertine et lisibles par le poète Germano Zulo, dissimulés dans la merveilleuse publication qui accompagne la visite.
L’esprit bricoleur du garage empile les sacs poubelles et les vieux pneus, tripote des battes de base-ball sculpturale et improbables, cache des oiseaux « rebettesques » dans une armoire et fige ses outils dans l’aluminium pour en faire des tableaux.

L’esprit aux grandes oreilles de la salle de musique possède mille voix qui murmurent dans des mégaphones, demandant de lui accorder notre attention, tandis que des instruments silencieux se languissent de musiciens fantômes.

La cuisine, un lieu qui n’exclut ni la cruauté, ni la créativité, se meuble d’une râpe-paravent menaçante (Mona Hatoum), mais aussi de bijoux-légumes précieux, d’une quantité hétéroclite de bâtons de glace et d’ustensiles transparents.

Golu, l’esprit de la salle à manger, vit dans un luxe rutilant, où les couverts s’agglutinent en soleils, où les plateaux deviennent tableau, où le verre se mêle à l’os et le cristal au fer forgé. La table en carton est somptueusement dressée. Temps s’arrête pour un festin nu (Vanessa Beecroft), enfin… la vidéo dure 2h11’14 »… Mais attention, le tapis de l’entrée est un glouton!

La chambre à coucher se fait dressing autant qu’écrin pour des robes précieuses de laiton, de verre ou de sucre. Les lustres chantent et papillonnent. Les boîtes à bijoux renferment de stupéfiantes perles et une bague poilue (Meret Oppenheim). Le regard d’une Patti textile ne perd pas une miette de ce couple esquissé sur le lit.

Dans la salle de bain, coquillages, bulles et perles savonneuses s’éparpillent pour une pimpante toilette. Tiens ce papier peint jauni me rappelle une fontaine…et « Prière de (ne pas) toucher »….

Code Bricks envahit la salle de jeu. Là, sans covid, on aurait pu toucher et construire un ou douze parcours de cartons, colorés cette fois-ci.

Le salon-bibliothèque où réside Caboche, le pur esprit, est bio-fabriqué. On y voit les machines à vent de Theo Jansen courir sur les plages et les tapis Masks de Christoph Hefti décorer les murs. Les vases y sont végétaux, périssables ou boisés et si la céramique s’y trouve aussi, c’est pour figurer des idoles, fusionner en fleur d’aluminium ou fabriquer des rêves.

Parmi cette blancheur cartonnée se terrent des merveilles. Allez-y découvrir les mille et une créations d’artistes qui meublent son espace immaculé. Pour la dernière fois dans la Maison Gaudard…
Dès le mardi 12 mai 2020, les trois musées de PLATEFORME10 rouvriront leurs portes au public, tout en respectant les précautions et mesures dictées par l’Office fédéral de la santé publique pour protéger visiteurs et collaborateurs.
Allez donc voir les artistes « là « où ils travaillent souvent seuls loin du bruit des trompettes de la renommée…
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Cela me donne vraiment envie de venir à Lausanne afin de découvrir la richesse artistique de cette ville.
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Mais oui! Culturellement, Lausanne est très active, je trouve.
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