Paul Klee, artiste peintre inclassable et prolifique, né en Suisse, mais de nationalité allemande, sa demande de naturalisation n’ayant jamais abouti. Né d’une famille de musiciens, il est lui-même un violoniste de talent. Il étudie les arts plastiques à Munich, puis à Berne. Au sujet de son oeuvre picturale, on peut utiliser les termes musicaux de ton, d’harmonie, de rythme. Son travail en peinture transpose le temporel de la musique en espace pictural et en suggestion de mélodies. Il se définit lui-même comme étant « peintre-poète ».
Biographie : http://fr.wahooart.com/@/PaulKlee
Paul Klee, Legende vom Nil, 1937. Pastell auf Baumwolle, auf Kleisterfarbe, auf Jute, auf Keilrahmen, 69 x 61 cm. Hermann und Margrit Rupf-Stiftung, Kunstmuseum Bern


Voir l’oeuvre en Suisse :
http://www.zpk.org/fr/infos-visiteursshop-142.html
Zao Wou Ki est un peintre chinois proche du mouvement de l’abstraction lyrique (dont il ne se réclame pourtant pas). Issu d’une ancienne famille, d’un père banquier, il découvre très jeune l’art de la calligraphie avec son grand-père. Il intègre l’école des Beaux-Arts de Hangzhou dès l’âge de 14 ans encouragé par sa famille. Il ressent très vite le besoin de dépasser la peinture traditionnelle et académique. Il s’installe à Paris en 1947, découvre Cézanne et d’autres artistes . C’est en 1951 qu’il découvre les oeuvres de Paul Klee à l’occasion d’une exposition. (zaowouki.org)
« Klee va être un médiateur, un recours merveilleux contre deux périls qui menacent alors le jeune Zao Wou Ki : rester un peintre enraciné à l’excès dans l’admirable passé de son peuple ou se trouver agressivement détaché de celui-ci, européanisé, et peut-être par là même, dénaturé. (Claude Roy) »

« Dans la calligraphie, chaque caractère est un signe. Regardez ces idéogrammes : celui-ci représente le ciel, celui-là le coeur. Paul Klee aussi a utilisé des signes qui l’ont amené, à partir du souvenir d’un petit port tunisien, à atteindre un au-delà des apparences. »
Zao Wou Ki

Voir l’oeuvre en Suisse :
Fondation Collection Thyssen-Bornemisza, Castagnola
Musée d’Art et d’Histoire, « Fondation Gerald Cramer », Genève.
Collection Nesto Jacometti, Pinacoteca comunale casa Rusca, Locarno.
ZAO WOU-KI, la lumière et le souffle.
Du 1er mai au 27 septembre 2015 au Musée d’art de Pully, Suisse.
Du 4 décembre 2015 au 12 juin 2016 à la Fondation Gianadda, Martigny, Suisse.


La peinture de Paul Klee, entre onirisme et fantastique, entre intuition et composition rigoureuse, suggère un monde parallèle, un monde de sensation et de ressenti, un monde qui existe, mais dont il choisit la matière. Il collectionne des ailes de papillons, des coquillages, des pierres et s’en inspire. La nature crée et l’artiste l’interprète.« l’art ne reproduit pas le visible, il rend visible »dit-il, et peut-être aussi audible?
La vibration de la peinture de Zao Wou Ki procure, il me semble, le même genre d’émotion. Il ouvre un espace nouveau, inconnu, mystérieux, mais familier tout de même avec ses poussières, ses vapeurs, ses étincelles mystiques et la douceur enveloppante de ses couleurs vives. Il ne représente pas, il fait ressentir. La lumière, le vent, l’eau, l’air, l’espace.
Les oeuvres de ces deux artistes me font l’effet d’une mélodie pour les yeux. En quoi le plaisir d’écouter est-il différent du plaisir de regarder?
«Qu’il est étrange que des milliards d’individus – une espèce entière – jouent et écoutent des motifs sonores dénués de signification, ce qu’il est convenu d’appeler “musique” les occupant ou les préoccupant à longueur de temps!» Oliver Sacks (neurologue américain)dans Musicophilia (Seuil)
Un article de L’Hebdo sur la musique et le cerveau .

Une réflexion sur “Paul Klee (1879-1940) / Zao Wou ki (1920-2013) § musique”