Une escapade de quelques jours à Bruxelles, ce sont des promenades en ville, un passage à Bruges et un logement très lumineux et bien situé près du musée Jacques Brel. Evidemment une pièce de théâtre (je m’attendais à avoir plus de choix) et quatre expositions muséales.

Danai Anesiadou est une artsite née en Allemagne, elle travaille à Bruges. Son exposition présente un étrange bric-à-brac constitué d’objets pris dans de la résine d’époxy, de deux guillotines prêtées par un ami, d’un appareil genre photocopieuse surmonté d’une pyramide à l’envers projetant une vidéo, d’affiches rétro hollywoodiennes revisitées et de mannequins remplis de bidules. Une moquette rouge vif mettait toutes ces « intentions » en valeur…Un texte joint nous a proposé des interrogations en plus, et peut-être une piste de réflexion: Kali Yuga, l’âge actuel de la cosmogonie hindoue où la conscience est basse et la matérialité très haute. Le cinéma, les sciences occultes, l’antiquité grecque et l’état de notre monde contemporain se conjuguent dans ce melting pot bigarré et bizarroïde.
Bienvenue dans l’exposition artistique des Mystères de l’inconnu, où nous vous invitons à explorer les recoins sombres de votre esprit et à vous confronter aux mystères qui les habitent. En arpentant le musée, vous
découvrirez des œuvres qui défient votre perception de la réalité et vous invitent à examiner les désirs et motivations qui nous animent secrètement. (…) Texte de l’artiste revu par Intelligence Artificielle.
A l’étage au-dessous, Marc Camille Chaimovicz a débuté dans les années 70. L’exposition investit trois espaces distincts survolant les thèmes de l’intimité, la domesticité et le désir, nous dit le guide.
La première installation fait suite à Mai 68. L’artiste la considère comme une expansion sociale et spatiale de la peinture. L’ambiance y est à la fois sombre et scintillante, festive et mystique. De quoi faire quelques photos originales.
La seconde est une reconstitution des pièces dans lesquelles l’artiste a travaillé durant 40 années, concevant le papier peint, les accessoires et les meubles. Pour lui cet espace théâtral serait une sorte d’autoportrait XXe siècle.
Plus intéressante, la troisième installation, une série de 40 collages effectués durant l’épidémie de Covid. Le sujet en Madame Bovary, l’héroïne de Flaubert coincée dans les conventions de son époque. Une soif d’évasion que l’artiste relie à cette période de confinement. Ces collages et lettres adressés à la curatrice (Dear Zoë) sont présentés accrochés autour des colonnes de la salle d’exposition.
Dans une petite salle extérieure, belle découverte du travail très fin de Nikolaus Gansterer (1974), viennois en résidence au Wiels. Cet artiste a passé du temps à étudier les textes de Wittgenstein qu’il traduit et élargit en significations artistiques.
La collection Magritte, évidemment incontournable, est temporairement déplacée, mais à l’intérieur même du musée (voir la collection). René Magritte (1898-1967) est d’abord intéressé par le mouvement Dada. Il passe ensuite trois années en France, rencontrant les surréalistes. Il en développera une forme très personnelle de surréalisme.
« Je veille, dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère avec la précision et l’enchantement nécessaire à la vie des idées »
Magritte a utilisé la peinture sans en révolutionner la technique, avec un humour énigmatique, il donne à penser. En cela, son oeuvre peut être d’une certaine manière rapprochée de celle de son contemporain Marcel Duchamp. « Magritte: en cher et en hausse », aurait dit Duchamp…qui lui a rendu visite à Bruxelles en 1958. Dans une lettre, Magritte décrit leur rencontre: « Que voulez-vous, ce sont des oeuvres d’art? »dis-je. « Il faut en prendre son parti » a répondu Duchamp. « C’est la vie ».

Quelques oeuvres au Musée Fin-de-siècle dans le même bâtiment dont ce triptyque de Léon Frederic relatant une journée d’une famille de marchands de craie:

Et, dans le Hall, cette géniale sculpture de David Altmejd, numéro 12 de sa série des Bodybuilders.
La maison de Victor Horta, l’un des principaux architecte de l’Art Nouveau en Belgique, en particulier pour l’importance qu’il donne à la diffusion de la lumière dans l’entier de la construction. Photographies interdites à l’intérieur!
A Bruges, une truculente balade commentée (avec l’accent!) sur le canal, un très bon repas chez Verdi et la visite du Groeningemuseum, des vierges à l’enfant, des enfers peuplés de démons, et plusieurs magnifiques triptyques dont le fascinant « Jugement Dernier » de Hieronymus Bosch (1500-05).
Et aussi cette incroyable « Nature Morte aux oiseaux » de Frans Van Cuick de Myerhop datant de la 2e moitié du XVIIe.
Voilà pour la petite HISTOIRE de notre TEMPS belge qui s’incrira dans notre LEGENDE personnelle…


Que de belles expositions ! J’ai découvert David Altmejd au musée d’art moderne à Paris, une grande exposition, fabuleuse, j’aime beaucoup son travail.
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Que des expositions très intéressantes ! Bruxelles est une ville très riche culturellement. On n’est jamais déçu. Et Bruges n’est pas en reste…
J’ai visité la maison de Victor Horta, un des créateurs de l’Art Nouveau.
Merci pour ces belles visites.
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