Artiste plasticienne suisse, Pamela Rosenkranz vit actuellement à New York ou à Zurich. Elle est diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Berne et du département de littérature comparée de l’Université de Zurich. Elle complète sa formation à Amsterdam en 2013. Elle est, depuis, exposée des deux côtés de l’Atlantique. Après sa participation à la 5e Biennale de Berlin, elle est sélectionnée pour le pavillon suisse de la 56e Biennale de Venise.

Ses sculptures, peintures, oeuvres sur papier, installations et vidéos explorent la perception humaine. Dans son travail, elle mêle l’organique au synthétique, la nature et la culture, le corps et l’esprit. L’incarnat, la couleur chair de l’Europe du nord, celle des tableaux de la Renaissance, est la teinte qu’elle utilise, tout comme l’industrie pharmaceutique et la publicité. Une teinte qui attire et séduit. Une teinte qui évoque une solution génétique du corps humain présentée comme une boisson, l’eau, dont les slogans publicitaires parlent de santé, de beauté et de pureté: « until you unscrew the cap, FIJI Water never meets the compromised air of the 21st century nor is it touched by another human being. » (slogan publicitaire de la marque)

Dans l’installation « Our Product » exposée à Venise, le pavillon entier est investi. Tout d’abord par la couleur verte produite par d’éblouissants projecteurs placés à l’extérieur, au-dessus de quelques feuilles et branchages éparpillés sur le sol, colorant une sorte d’antichambre.


Puis, sur la droite, un couloir mène à une immense piscine emplie d’une substance crémeuse/liquide couleur chair. La perception du visiteur est alors immergée dans la lumière, l’odeur, les sons, la couleur. Le parfum de bébé, le liquide ondulant doucement, la lumière reflétée dans ce réservoir, les sons aquatiques créent une atmosphère aussi répulsive qu’attirante, aussi curieusement familière que totalement étrange.
L’artiste travaille son univers aquatique à l’aide de matériaux biologiques et pharmaceutiques tels que le biotin, néotènes, le silicone, le viagra, mais aussi les bactéries.

Le glossaire des ingrédients secrets de l’oeuvre de Pamela Rosenkranz, composé de mots inventés par l’artiste, évoque la poésie et la science. Il est à consulter ici : http://ourproduct.net/. Ce vocabulaire, aussi incompréhensible que les notices de produits de beauté ou de médicaments, semble le trait d’union entre l’art et la chimie. Il invite à la réflexion sur la manipulation, celle de l’Homme, de la nature et de la science.
« I am interested in what it means to be human. How do we see? How does our biology, our history, our bodies affect our perception, our understanding of ourselves and the world? » PR

Le corps humain ne stocke pas l’eau. L’organisme l’élimine par l’urine, l’expiration et la sudation. Il faut donc compenser cette déshydratation en buvant régulièrement et prévenir la sensation de soif. 1,5 à 2l de liquide par jour. Inutile d’en boire plus et de devenir potomaniaque…

La peau héberge en moyenne mille milliards de bactéries de plus de deux cents espèces différentes! Certaines de ces bactéries jouent un rôle de nettoyeuses. La peau contribue au maintien de la température corporelle. Elle est la barrière protectrice des organes internes. Elle joue un rôle important dans la perception : le sens du toucher, grâce aux terminaisons nerveuses de la peau, nous permet la sensibilité à la pression, la température et la douleur. La peau permet de maintenir le milieu corporel intérieur isolé et limite les pertes d’eau, tout en contenant les fluides corporels bien qu’étant semi-perméable face aux liquides extérieurs.
En consultation, le projet de la photographe brésilienne Angelica Dass Humanae : composer les fonds des portraits avec un échantillon des pixels de la couleur de la peau du sujet.

Très interessant.
J’aimeJ’aime
Je découvre l’artiste. Cela me fait penser au « Manteau d’Arlequin », d’Orlan, réalisé à partir de ses propres cellules, celles provenant d’autres personnes de couleur et des cellules animales. Et aussi aux peaux de Suzanne Lee réalisées à partir d’un champignon; peut-être connaissez-vous ? : https://e-cours-arts-plastiques.com/suzanne-lee-des-vetements-taillees-dans-un-organisme-vivant/
Merci.
J’aimeJ’aime
Mais merci à vous! Le travail d’Orlan est très intéressant, je vais m’y pencher un de ces jours. Je ne connaissais pas Suzanne Lee. Le monde de l’art est infini : quelle chance!
J’aimeJ’aime
eh ben, il y a des créatifs (créatives) étonnant(e)s dans ce monde de brut que nous vivons. Merci pour la découverte.
J’aimeAimé par 1 personne