Pièces brièvement commentées

Sauter par-dessus…Quelques spectacles auxquels j’ai assisté sans en faire une vraie chronique. Pourquoi? Parce qu’ils ne m’ont pas assez « parlé » (ou trop peut-être?) malgré des qualités diverses. Mon goût personnel n’est pas le propos, ce qui ne signifie pas que tout ce que je vois me plaît. Certaines pièces que j’ai réellement appréciées font partie de ce panel. Si elles ont déjà fait l’objet de nombreux articles, je ne m’y colle que si j’y trouve une particularité qui m’interpelle. Cependant (et en premier lieu pour ma propre mémoire) les voici évoquées en peu de mots.

Je reviens régulièrement sur cette page pour y ajouter un fragment de souvenance.

En italique, vous lirez quelques mots de la présentation officielle de ces spectacles.

« Antilopes » de Nagi Gianni: Belle photo qui donne envie d’assister à ce spectacle! Ce devait être le 8 ou 9 juillet 2021 à l’Arsenic. Je me souviens d’avoir pensé que ces prothèses métalliques devaient permettre des explorations invraisemblables et donner une élasticité merveilleuses à ces danseu.r.se.s. Ben non, quelques postures, quelques sculptures de corps, mais rien de si spectaculaire et un sens qui m’a totalement échappé.

Antilopes est une pièce pour survivre, prospérer et imaginer un avenir possible, faire face à une crise, trouver du réconfort, collaborer sur des solutions, étendre le monde vers l’extérieur et tout donner. L’œuvre chorégraphique de Nagi Gianni transporte un désir émancipateur dans un univers entre laboratoire et jeu vidéo, où se redessinent des paysages physiques, émotionnels et sociaux, faisant apparaître des assemblages inattendus et libres comme points de départ pour une relation à l’autre. L’arène blanche devient une piste de jeu pour cinq performeur·euse·x·s, dont les corps sont retournés à un état embryonnaire.

Photo Samuel Rubio

« La Possession » de François-Xavier Rouyer, 30 octobre 2020: Je ne suis pas fanatique des films d’horreur, mais voir comment fonctionne l’horreur au théâtre, pourquoi pas? Un thème intéressant en comédie, celui de l’incarnation, de la possession ou plutôt du processus de la possession, nuance qui a son importance dans cette pièce. Un acteur, une actrice, ne doivent-ils pas être possédés par leur rôle? D’autre part, dans le monde réel qui n’a pas rêvé de s’approprier telle ou telle personnalité, rendue désirable par ses aspects inaccessibles. Mais voilà, trop de texte tue le mystère, et malgré de forts bons interprètes, des idées et un décor suggestif, cette création ne m’a pas emportée.

Elle se retrouve prisonnière de son destin, comme si elle n’avait pas le pouvoir de reprendre sa vie en main. Elle comprend alors que quelqu’un cherche à lui nuire, qu’elle a été ensorcelée. Une personne se présente à son domicile, compatissante, attentive et lui propose une solution briser le sort en sortant d’elle même et réinventer sa vie en colonisant un autre corps. Tel un virus, dévorer une chose de l’intérieur, la remplacer peu à peu.

Photo Julie Masson

« Les Nuits Enceintes » de Guillaume Béguin: Vu le 27 janvier 2022, à nouveau, six  comédien.ne.s impeccables, un visuel scénographique inspirant et un thème ambitieux et actuel. De quel jour notre époque, notre nuit, va-t-elle accoucher? Chacun y va de sa conviction, essaie de convaincre et cela engendre une logorrhée qui n’est pas sans beauté mais où les monologues deviennent si envahissants qu’ils ont égaré mon attention. Sur deux heures et demie, c’est un peu long. Dommage.

Le théâtre de Guillaume Béguin est rêveur, tramant des mondes à la fois réels et fantomatiques. Comme souvent, le metteur en scène, qui signe ici son premier texte dramatique, interroge ce qui unit ou désunit nos héritages et nos descendants. Cette fois, à travers les personnages de ces deux sœurs et la métaphore de la nuit comme métamorphose, il regarde une société asphyxiée par l’exploitation à outrance de son environnement, et qui porte en elle le rêve de son propre bouleversement.

« Avant la retraite » de Thomas Bernhard (autour du 10 décembre 2021): je me réjouissais, j’aime bien Marion Duval, et on ne peut pas dire que j’aie passé un mauvais moment. Pourtant cette pièce ironique et décapante sur trois nostalgiques du nazisme ne m’a pas convaincue. Mais elle en était à ses premières représentations…

Créé en 1979, Avant la retraite s’apparente à un laxatif destiné à expulser les résidus nazis nichés dans les entrailles domestiques des sociétés allemandes et autrichiennes. Amusé·e·s par la mauvaise odeur qui persiste, Marion Duval, Camille Mermet et Aurélien Patouillard conjuguent leurs forces pour rejouer la pièce avec une légèreté qui frôle le mauvais goût.

Photographer Javier Hernandez

« La lune est en Amazonie » de Mapa Theatro. Le collectif part d’un fait réel, une tribu autochtone en Colombie se coupe du monde au début du XXe siècle. Découverte en 1969, une partie de ses habitants est capturée, mais personne ne comprend leur langage. Très beau visuel avec un procédé de tulle trouée et des projections d’images. Mais spectacle en espagnol surtitré, beaucoup à lire. Que faire? jouir de l’esthétique ou chercher à comprendre? Il aurait fallu lire le propos avant d’y assister.

Cette fois encore, Mapa Teatro part d’un événement réel et rassemble archives et textes fictionnels, matériaux visuels, témoignages, anecdotes, création sonore électro et musique live pour créer une ethno-fiction futuriste, où se mêlent histoire, actualité, faits scientifiques et récits décalés.

©JeanLouisFernandez

« Un vivant qui passe » de Nicolas Bouchaud (19 janvier 2022). Ce spectacle-là, je l’ai aimé, beaucoup. Nicolas Bouchaud est un comédien extraordinaire d’intensité et de vérité. Mais le spectacle avait déjà voyagé, les articles ne manquaient pas. Qu’aurais-je pu ajouter en écho à ces témoignages (d’après le film de Claude Lanzmann), sinon dire et redire à quel point le devoir de mémoire est important?

Le jeune docteur Rossel de Genève, délégué du CICR, s’est rendu à Auschwitz dès 1943, puis en 1944 au « ghetto Potemkine » de Therensienstadt, sans y trouver à redire. Le cinéaste Claude Lanzmann le rencontre en 1979. (document original)

Photo Philippe Laurençon

« Terces » (29 mars 2022): Plutôt fascinant d’assister à un spectacle de Yoann Le Guillerm. Déjà vu il y a 5 ans, je n’ai pas grand chose à dire de plus, à part que la bande son est absolument sublime (était-ce la même?). Il faut être patient à certains moments, patient comme l’artiste qui construit minutieusement ses incroyables structures.

Un cirque fascinant où des matières se meuvent selon leur énergie propre, des processus s’activent en cascade, du fragile porte un corps. Et au centre de la piste, un homme qui s’attelle à éprouver la maniclette.

Photo Marc Domage

« Désordre du discours » (24 mars 2022), la leçon inaugurale, intitulée « L’ordre du discours », de Michel Foucault au Collège de France date de 1970. Fanny de Chaillé met en scène ce texte avec l’interprète Guillaume Bailliart (Celui qui vient de jouer « Tartuffe » tout seul!). Au regret de n’avoir pour ainsi dire rien  compris au sens de ce discours, je l’ai tout de même trouvé assez captivant. Mémoriser un texte pareil tient de l’exploit et la parole, autant que le geste, est ici rythmée et débitée au point qu’elle en devient musicale.

Ainsi montre-t-il combien dire est une activité qui recèle des pouvoirs et des dangers, le lieu de luttes, de victoires, de blessures, de dominations, de servitudes… De cette première leçon célèbre, il ne reste aucun enregistrement, seulement une réécriture a posteriori.

Photo Jean-Louis Fernandez

« Un sentiment de vie » mise en scène Emilie Charriot / Texte Claudine Galea (2 février 2023), une heure quinze de seule en scène avec Valérie Dréville, intense et prodigieuse, est un bonheur de spectatrice. Le texte est un étrange objet et je ne sais comment l’aborder. Le lire pour le saisir peut-être? Il est constitué de deux ou trois parties. La première en relation avec Falk Richter, la seconde est un hommage ou une prière ou encore des réminiscences du père de l’autrice, la troisième un cri de détresse et d’amour pour l’écriture. Extrait:

“ET MAINTENANT c’est ma fille qui est à ma place c’est elle qui conduit et c’est moi qui pleure et peut-être que je pleure à cause de ça Ma fille ne dit rien elle ne dit pas / Ne pleure pas PA PA / C’EST LA FIN d’une certaine façon avec les larmes c’est la fin Depuis qu’elle a commencé à me conduire c’est le début de la fin / Pour ne pas te fatiguer papa / Et je me suis laissé faire ET MAINTENANT j’allume la radio /

La  chanson dès que je l’entends je cesse toute activité Et c’est lui qui arrive c’est sa vie sa vie m’arrive tout ce que j’ignore de sa vie / J’EN SUIS LÀ MAINTENANT QUELLE VIE /Tout ce qui est resté dedans caché Tout ce qui a été tu empêché Tout ce qu’on ne s’est pas dit sort avec la chanson Tout ce sentiment retenu CE FOUTU SENTIMENT DE VIE et je suis baignée de larmes C’est ce que font les chansons les bonnes chansons And this is a fuckin’ good song /

©Dorothée Thébert Filliger/Grütli

« VIELLEICHT «  (5.03.2023), une pièce conçue par Cédric Djedje, avec Safi Martin Yé et Cédric Djedje. La décolonisation et la mémoire sélective sont au centre de cette foisonnante création, comme une enquête pour corriger une emprise durable et la méconnaissance. Tout bien réfléchi, la pièce est aussi une invitation à investiguer sur ces noms d’illustres et obscures inconnus qui identifient les rues de nos cités, ainsi que ces statues et bustes de bronze si bien implantés que l’on ne les distingue plus du tout. Alors déboulonner ou pas déboulonner?

Dans l’« Afrikanisches Viertel », le quartier populaire de Berlin où vivent aujourd’hui de nombreux·ses africain·e·s, trois rues portent le nom de colonisateurs allemands de sinistre mémoire. Cédric Djedje, acteur genevois d’origine ivoirienne, enquête sur les ambiguïtés de la mémoire coloniale. Il en revient avec un spectacle entre autobiographie, témoignages et fiction… et l’étrange sentiment d’avoir été entraîné dans une abyssale faille de l’Histoire. Que se passera-t-il lorsque les noms de ces rues changeront ?

© Sarah Imsand

« My Body, My Archive » (29.03.2023), une création de Faustin Linyekula, avec Heru Shabaka-Ra à la trompette. Une recherche chorégraphiée sur l’absence des femmes de sa lignée congolaise et leur recréation imaginaire. Qui ne m’a pas vraiment saisie malgré une réelle esthétique poétique.

Nos mouvements, rythmes, souffles et voix portent les traces intangibles et mystérieuses d’où nous venons. Aussi pour le danseur Faustin Linyekula, le raconteur d’histoires du Congo blessé, son corps est-il la seule archive sensible des passés de son pays. Pour ce nouveau spectacle, il parcourt vingt ans de création, attentif à ce qui n’est pas là : les femmes, absentes des mémoires comme des récits de son clan. Il les convoque sous forme de statues de bois réalisées par Gbaga, sculpteur Lengola.

Photo Shellac

« Jerk », film (2021, vu en mars 2023) réalisé par Gisèle Vienne, avec Jonathan Capdevielle. La reconstitution imaginaire de crimes insoutenables. Une réelle performance d’acteur, saisissante mais pas réjouissante du tout…. la pièce théâtrale d’origine date de 2008.

Un long plan séquence, un film d’horreur. Le combat viscéral entre un violeur et serial-killer, le regard d’autrui et le souvenir de ses victimes qu’il exorcise à travers des marionnettes enfantines. L’histoire de la fascination de l’assassin David Brooks pour l’ultraviolence, adaptation d’une histoire vraie par le romancier Dennis Cooper. Après plus de 12 ans de tournée internationale, la metteuse en scène Gisèle Vienne adapte son spectacle culte en film.

crédit photo Jules Faure
« Un prince de Hombourg » (6.12.23) Hélas, malgré le gros capital sympathie crédité à Nicolas Maury et à Robert Cantarella (« Faire le Gilles »), cette pièce parue en 1821, ne m’a pas emportée du tout. Nous avons assisté à la première au théâtre de Vidy. Une mise en scène que j’ai trouvée très statique et un texte d’un intérêt inégal, sur 2h45, malgré ce comédien qui sait jouer de sa voix avec talent, ne m’ont pas convaincu. De plus le texte de Heinrich von Kleist ne m’a pas inspiré de liens contemporains.
Le prince de Hombourg n’est donc pas un héros. Il vit dans une zone trouble. Le rêve et le somnambulisme qui guident ses actes servent à figurer ce trouble en lui retirant cette puissance de libre arbitre qui caractérise l’héroïsme. Contrairement aux héros classiques, donc, il n’est pas l’origine de ses décisions, il n’est pas soumis à des dilemmes cornéliens ni à des décisions tragiques, mais il semble comme manipulé par le monde extérieur qui se joue de lui, et tire les fils de sa vie.
Photo Werner Strouvenrhok
« Prophétiques (on est déjà né.e.s) » de Nadia Beugré (9.11.2023), un joli moment en compagnie de ce groupe transgenre. Leur habileté, leur dynamisme et leur humour sont des atouts majeurs, et iels transmettent leur art de la danse avec énormément d’audace. Je n’y vois que cela et c’est déjà pas mal.
Et si la vie est un ring comme me le disait souvent Béatrice Kombé, et bien, ils et elles sont là pour se battre, avec un courage et une créativité incroyables. En cela même, ils·elles ne sont d’ailleurs pas différent·e·s de toute cette jeune génération qui chaque jour, à Abidjan comme dans le reste du pays, doit inventer les modalités de ses propres lendemains.

« Rêve d’Automne » Denis Maillefer. A la Comédie de Genève (20 janvier 2024)

Un texte façonné au couteau dont les phrases se répètent comme un écho inlassable. Un couple qui s’en va et revient au gré d’une temporalité extensible. Un lieu, les tombes disséminées d’un cimetière, sur un fond mouvant de forêt frémissante. Montrer la vie et la pulsion de vie dans un lieu de mort. Dépeindre la peur, celle de perdre les êtres aimés et celle d’être contaminé soi-même par leurs disparitions.

Jon Fosse (Nobelisé 2023) produit une écriture sans ponctuation permettant une liberté  d’interprétation qui, dans cette mise en scène, ne m’a pas convaincue. En effet, je suis de plus en plus allergique aux tons, comment dire, artificiels? surjoués? Ce langage qui aurait dû  sonner réel m’a rendu la pièce ennuyeuse, malgré quelques bons moments et une belle scénographie.

Million year picnic / Théâtre Vidy-Lausanne

« A Million-Year Picnic, Conversations sur Mars » Pauline Julier/Eric Vautrin. Au théâtre de Vidy du 25 au 28 janvier 2024

Une cosmologiste (Camille Bonvin), une romancière (Nina Léger), un astrophysicien (Didier Queloz), une géologue planétaire (Violaine Sautter) et un musicien compositeur (Pierre Desprats) discutent librement des recherches qu’iels entreprennent dans leurs spécialités en cinq chapitres. On en apprend de belles sur l’Univers et l’histoire de la Terre! Pendant ces échanges, camera.wo.men et preneu.r.se.s de sons s’activent autour d’elleux. On assiste au tournage d’un film, mais aussi à une fiction racontant cette lointaine réalité que sont les planètes, archives de la nôtre. Beaucoup d’informations dans une atmosphère de joyeuse complicité.

Une expérience de théâtre entre cinéma, sciences et fiction: la cinéaste Pauline Julier et le dramaturge Eric Vautrin invitent trois scientifiques de renom, spécialistes du cosmos, sur un plateau de cinéma reproduisant Mars pour échanger sur les enjeux de l’exploration spatiale, les découvertes récentes et les imaginaires qui s’y rattachent.

Photo Mathilda Olmi
« Le Recueil des Miracles » Louis Schild/Claire Dessimoz (Vu le 31.01.2024)

Le dynamisme et l’énergie de ce spectacle nous empoigne par moments. La monumentale tapisserie du fond de scène en est l’exacte représentation plastique: élévation, borborygmes, vagues musicales, nappes mélodieuses ou hurlantes, déferlement de houle, choral immuable, galopades et soubresauts, exaltation et rituel… On aurait aimé y accéder.

Le musicien Louis Schild et la chorégraphe Claire Dessimoz unissent leurs forces à un collectif musical prêt à tout. Après avoir composé une partition inspirée des tarentelles en 2019, le joyeux collectif compose une pièce scénique qui se glisse entre les traditions du sud de l’Italie et les musiques contestataires, entre concert, spectacle et sarabande. Le paysage devient l’horizon de rêves colorés et les sons comme les corps orchestrent la bande-son d’un renversement possible : un nouvel hymne à la joie endiablé.

Photograph: Timothy A Clary/AFP/Getty Images

« The Brutal Journey of the Heart » Sharon Eyal/Gai Behar (vu le 2.02.2024)

Oulala, pas pour moi ce spectacle. Points positifs, l’indéfinition des genres et la technique des danseur.euses. Mais musique insupportable et chorégraphie sans âme entre classique revisité et postures de groupes fantaisistes. Public conquis pourtant.

Souvent sur demi-pointes, les interprètes semblent prêts à s’envoler, intrépides et insatiables. Leurs corps comme tatoués de paysages imaginaires dessinent la carte d’espaces inconnus, qu’un cœur rouge vif s’apprête à arpenter. Et nous voici subjugués, ensorcelées, tendus de tout notre être vers ces corps et ces cœurs, qui palpitent et s’épanchent

Photo Vicky Althaus

« Tous les sexes tombent du ciel » Léa Katharina Meier (vu le 24.03.2024)

Un chouette décor… Il était une fois Propretée et son histoire est un conte surréaliste. Racontée par une bouche au rouge à lèvres débordant, sur un petit écran suspendu au rideau de théâtre en velours écarlate, le spectacle commence bien. Il n’est engageant qu’à la fin où le personnage ouvre un grand livre fait-maison et raconte des histoires vécues, dirait-on. Seulement l’entre-deux, le corpus de la pièce est quasiment muet, creux et désagréable. C’est évidemment un objectif de cette création, mais le tout m’a semblé vain et vide. Je n’y suis tout simplement pas entrée.

Dans sa maison crade, rose et satinée, un personnage enchaîne danse, tours de magie foireux, chant désolé où le regard voyeur du public s’invite dans cette intimité, à huis clos.
En se mettant dans des situations ridicules et gauches, Léa Katharina Meier adopte via un prisme clownesque un type de rire et d’humour à l’encontre d’un regard hétéronormatif. Elle cultive l’ambivalence et les croisements, entre monstruosité, abjection et ce qu’il y aurait de plus chou. (…) Comment est-ce que la honte donne lieu à des expériences jubilatoires ? Dans cet univers enfantin et cruel, ce conte de la saleté avec ses ogresses et ses géantes, nous invite à habiter les maisons sales, à rire du ridicule et contempler le paysage en carton-pâte des cœurs abîmés.

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