Je sculpte chaque pièce à la main en porcelaine, construisant souvent une forme solide, puis l’évidant. Les formes plus petites se construisent pétale par pétale, branche par branche et me permettent de me plonger dans une étude approfondie de la structure d’une fleur ou d’une abeille. Kate McDowell (website et portfolio)
J’ai choisi la porcelaine pour ses qualités lumineuses et fantomatiques ainsi que pour sa force et sa texture fine. Elle met en évidence à la fois l’impermanence et la fragilité des formes naturelles dans un écosystème mourant, tout en étant paradoxalement un matériau qui peut durer des milliers d’années et qui est historiquement associé à un statut et une valeur élevés. Je vois chaque pièce comme un spécimen capturé et préservé, un enregistrement minutieux de formes naturelles menacées et un commentaire sur notre propre culpabilité. Kate McDowell
La sculptrice américaine Kate McDowell est installée à Portland, Oregon (biographie). Son utilisation d’éléments réalistes entremêle le végétal à l’animal, la bête à l’humain, l’organe à la nature. De par ses compositions minutieuses, elle met en évidence les dissonances de notre relation avec le monde naturel. Préoccupée par les incohérences de notre attitude face à l’environnement, elle donne naissance à de délicates formes hybrides, dramatiques ou drôles, et surtout inconfortables. Elle utilise l’idéal romantique d’une unité entre l’humanité et la nature pour cibler une réalité tragiquement contemporaine, et ceci dans un style profondément classique et imbriqué dans l’histoire de l’art ou encore la mythologie.
Ces animaux sont morts et en voie de décomposition ce qui révèle leurs structures internes. Ce sont souvent des espèces en danger en partie à cause de l’activité humaine (comme la destruction de l’habitat et l’empoisonnement). Je suis fascinée par ces «maillons faibles», les plus petits indicateurs de dommages environnementaux: les grenouilles, les insectes, les petits oiseaux et les souris des champs qui sont souvent les premiers à succomber aux stress environnementaux. Bien qu’ils ne soient pas aussi voyants que l’ours polaire ou le tigre, ces minuscules catastrophes, extinctions et décès facilement négligés et sous-évalués grignotent aussi notre propre avenir en annonçant les impacts futurs sur la santé et le bien-être humains. Ils soulèvent également des questions morales et théologiques plus larges. Quelle est l’importance de la chute d’un moineau? J’utilise un squelette humain ou des membres humains pour montrer que notre propre destin, en tant qu’animal qui dépend également de notre environnement, est étroitement lié à ces créatures, et qu’en perdant une partie du monde naturel, nous perdons également une partie de notre propre identité. Extrait interview 2011
c’est formidable son travail !
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