David Hockney est un peintre et photographe anglais, un des artistes majeurs du XXe siècle. Né dans une famille modeste comptant cinq enfants, il décide très jeune de devenir artiste. Ses parents, tolérants et aimants, l’y encourage.
Il fait ses études au Bradford College of Art (1953-1957)…
…puis au Royal College of Arts de Londres. Il rencontre Francis Bacon dans la région, qui l’impressionne par sa défense de la peinture figurative. Il se lance immédiatement dans la peinture et sa première exposition a lieu l’année de sa fin d’étude, en 1962 à Londres. Un an plus tard, il part s’installer en Californie.
David Hockney désire assumer son homosexualité. En 1966, il commence une relation amoureuse avec Peter Schlesinger. Un film (1974) de Jack Hazan retrace cette période durant laquelle Hockney est affecté par sa rupture avec Schlesinger. Entre fiction et documentaire, quelques-uns des véritables protagonistes y jouent leur propre rôle.
Il peint des autoportraits, des portraits de proches, des scènes d’intérieur, des piscines. C’est un peintre figuratif, qui se rapproche du pop art, à contre-courant des mouvements de son époque. L’atmosphère de ses tableaux, souvent de grands formats, évoque le confort d’un environnement luxueux rendu plat et froid par le côté figé de la fine couche de peinture posée en aplat et ses couleurs acidulées. La lumière et l’espace sont les clés de son oeuvre.
« L’éclaboussement lui-même a été peint avec de petits pinceaux et à petits traits (…) J’aime par dessus tout l’idée de peindre comme Léonard de Vinci, toutes ces études de l’eau, tout ce qui tourbillonne. Et j’aime l’idée de peindre cette chose qui ne dure que deux secondes : il me faut deux semaines pour peindre un événement qui ne dure que deux secondes.« DH
Débutant en 1964, la série des Swimming Pool (qui lui aurait été suggérée par Andy Warhol) contribue à sa notoriété mondiale. Il y mêle abstraction, figuration, pop art et même hyperréalisme. Il ne fait partie d’aucun mouvement et utilise « des techniques ultramodernes pour s’attaquer à des thèmes de l’art on ne peut plus pérennes tels les arbres ou les couchers de soleil », explique son ami, l’historien d’art Martin Gayford.
Ses portraits de couples tentent de cerner les relations complexes qu’entretiennent les humains. Dans la toile ci-dessous figurant un couple d’amis, la femme est debout; contrairement aux peintures traditionnelles, elle est dominante. Les lys dans le vase symbolisent la pureté, mais ils sont présents dans certaines scènes d’Annonciation. Madame est enceinte. L’homme, dans une posture décontractée mais posant sur nous un regard oblique, est accompagné du chat Percy, symbole d’infidélité et nom familier du pénis en anglais! Monsieur est bisexuel. Séparés ici par une porte fenêtre, le couple le sera trois ans plus tard dans la vie réelle.(source)
Dès 1976, David Hockney réalise des photomontages constitués de polaroïds, les joiners. Ces mosaïques ou images composites sont une référence à la période cubiste de Picasso, artiste qu’il admire particulièrement.
« Celia » est le prénom de Mrs Clark.
Il découvre cette technique en voulant éviter l’objectif grand angle. A cette époque, pour un tableau, il prend des photos d’une salle et la recompose. Il réalise alors que le résultat présente une sorte de mouvement et rend l’image narrative. Le regard mobile du spectateur immobile anime l’oeuvre qui prend vie. Il cesse alors momentanément de peindre pour explorer cette découverte.
Pour voir plus d’oeuvres de David Hockney cliquer ici
En 1982, puis en 1986, Hockney réalise des collages de photographies du Grand Canyon. En 1998, il réalise « A Bigger Grand Canyon », élaboré à partir de 60 tableaux (5 rangées de 12 toiles, plus de 7 mètres de long), dont chacun possède son propre point de fuite. « C’est le plus grand trou de la terre, il n’y a pas de centre, pas de perspective. J’ai d’abord pensé que la meilleure façon de restituer cette impression d’espace était de le photographier par morceaux et de faire un collage, parce que le grand angle déforme trop l’image. Mais finalement, il n’y a que la peinture qui pouvait restituer cela ». DH. A Closer grand Canyon en est une autre version.
En 2001, son essai « Savoirs secrets, les techniques perdues des Maîtres anciens » aux éditions du Seuil, démontre que de nombreux peintres dès le XVe siècle, ont utilisé des appareils optiques comme la camera oscura ( chambre noire qui a l’apparence d’une grosse boîte, dont l’une des parois est percée d’un trou. Par un procédé d’optique, ce qui est placé devant la boîte apparaît inversé à l’intérieur) ou des miroirs convexes.
En 2005, il se réinstalle en Angleterre dans la contrée de son enfance. Il trouve la photographie plate et ne cesse de chercher à lui donner du volume. En même temps, la peinture, lui offre d’infinies possibilités d’ouvertures et de relief. Hockney ne cesse de travailler le même motif en des temps différents. Dès l’aube, à moins d’être trop fatigué, il part dessiner ou peindre, photographier ou filmer, en pleine nature. Documentaire de Randall Wright:
En 2010, David Hockney commence à dessiner sur Ipad. « (…) je me suis toujours intéressé aux nouvelles technologies qui permettent la représentation par l’image. Ça a commencé avec les Polaroid, les dessins sur ordinateur, les photocopieuses et les télécopieurs. Aujourd’hui je continue avec l’iPad, qui me permet de travailler sans peinture et sans assistant. Mes mains sont toujours propres, mais je garde ce réflexe de vouloir les essuyer sur ma veste, surtout avant d’utiliser du jaune. Tout est question d’apprentissage. » DH interview
Il poursuit toujours ses explorations sur la représentation du paysage, que ce soit en photographie ou à l’aide de caméras. Le premier plan, le point de fuite, la perspective, déconstruire l’espace donc, est au centre de ses recherches. Il ne craint pas de suivre des cours sur les nouvelles technologies. Cependant, pour lui, la peinture seule permet une lecture libre et sans contrainte du paysage.
Le paysage comme sujet se développe lentement depuis le Moyen Age, avec le perfectionnement de la figuration des personnages et le besoin d’un décor, d’un espace, d’un lieu. La fenêtre sera le premier cadre qui ouvrira un regard sur l’extérieur (Veduta) grâce aux peintres italiens et flamands. Le paysage va alors s’émanciper petit à petit de la peinture de religion et d’histoire pour devenir un genre autonome. Voir ce site très intéressant sur la Naissance du paysage.
D’après Alain Roger, philosophe, professeur d’esthétique à l’université de Clermont-Ferrand et à l’Ecole d’architecture de Paris-La Villette, « Tout paysage est un produit de l’art. ». Il a développé ainsi le concept d’artialisation (terme issu des écrits de Montaigne) par lequel un pays devient un paysage : in situ, par l’action humaine sur un site et in visu, par le regard du peintre.
Passer ainsi du pays au paysage n’est possible, selon lui, que par la contemplation artistique, la prise de conscience d’une construction culturelle. La beauté naturelle serait alors une utopie,
Les paysages que nous aimons nous les avons apprivoisés grâce à l’art. Le siècle des Lumières a inventé la montagne qui jusqu’alors n’était qu’affreux pays. Montesquieu qui traverse les alpes n’y perçoit qu’un très mauvais pays. Il faut attendre Rousseau pour nous permettre d’être enfin sensibles à la montagne et la voir comme un paysage sublime. Tiré de l’article de Janine Vittori : approche_du_paysage
Toutes les photos copyright David Hockney … et ce lien vous emmène sur le site de Gwenn Seemel et sa réflexion sur le copyright.
Excellent article sur Hockney , j’ai vu également un reportage à la télé il y a quelques années , dans lequel on le voyait peindre des paysages aux couleurs vives … 🙂 Artiste très intéressant 🙂
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J’avais vu l’expo’ Hockney IPad & cie (A bigger Picture) voir le lien ci-dessous …..à Bilbao…. moyennement convaincu (de toute façon pas touché) https://lorenztradfin.wordpress.com/2012/09/14/vacances-2012-pays-basque-4/
Toutefois j’aime son énergie et sa constante recherche…..
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Sa constante recherche, oui, c’est ça qui me plaît aussi. Je ne suis pas fan de toutes les oeuvres de Picasso mais son obstination me fascine. Les grands artistes sont des aventuriers perpétuellement insatisfaits. Leur quête est si intéressante.
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Merci pour ce reportage prenant !
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A reblogué ceci sur VITRINART.et a ajouté:
DAVID HOCKNEY (1937) § PAYSAGE
20 juin 2015 · par culturieuse
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Une référence à votre article ici :
http://mondesfrancophones.com/espaces/periples-des-arts/excursion-arlesienne-musee-reattu-et-fondation-van-gogh/
Dommage que l’expo Hockney actuellement en Arles ne soit pas son meilleur, loin de là. Votre article a l’avantage de présenter toutes les facettes de son art.
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Merci de votre intérêt, j’en suis honorée.
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Merci pour ce repartage très instructif.
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Et merci pour ce commentaire!
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