Wifredo Lam (1902-1982) § gens de la caraïbe

2998546531_1_3_GYdWrmDRLa biographie extrêmement précise de Anne Egger : http://wifredolam.net/

Wifredo Lam est un artiste plasticien cubain, peintre, graveur, céramiste . Sa mère est métisse d’origine congolaise et espagnole, son père chinois de Canton. Le catholicisme de sa mère, le culte des ancêtres de son père et la tradition africaine (Santeria: religion polythéiste, un dieu suprême et des demi-dieux: les Orishas) de sa marraine accompagnent son enfance. Dès l’âge de sept ans, il manifeste un intérêt particulier pour l’art au travers des images religieuses, des idoles africaines et de la calligraphie de son père. A l’âge de quatorze ans, on l’envoie à La Havane où il découvre l’art antique au musée. Il entre à l’école de peinture et de sculpture de San Alejandro. C’est en 1923 qu’il expose pour la première fois à La Havane où il obtient une bourse qui lui permettra de continuer son apprentissage en Europe.

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Autoportrait 1923

En Espagne, l’académisme des écoles de Madrid le surprend. Il est attiré par des oeuvres plus modernes et contestataires, comme celles de Goya, de Bosch ou du Greco. Il prend connaissance du mouvement surréaliste et découvre les masques et sculptures de Guinée et du Congo.

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Wilfredo Lam, Composition I, 1930

En 1931, il perd sa première femme (Eva Piriz) et leur fils âgé d’un an tous deux morts de tuberculose.

Il participe à la guerre civile espagnole en s’engageant dans les rangs républicains en 1936.

De 1938 à 1940, il s’installe à Paris et rencontre Picasso qui le soutient et lui présente sa collection d’objets africains. Il trouve dans la peinture du Maître « la présence de l’art et de l’esprit africain ». Il prend confiance en son travail grâce à l’approbation de Picasso qui lui présente Breton, Eluard, Braque, Matisse, Miro…ainsi que des marchands d’art. Il peint sans relâche et expose à Paris, puis à New York.

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Wifredo Lam, La lettre, 1939

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André Breton lui demande d’illustrer son poème  « Fata Morgana ». En 1941, ils embarquent pour l’ouest avec d’autres intellectuels menacés par le régime de Vichy et la police allemande. Une escale prolongée en Martinique lui permet de rencontrer Aimé Césaire qui le surnomme « le grand artiste de la peinture néo-africaine ». Une grande amitié et un accord idéologique profond nait entre eux. Wifredo Lam se sent proche du combat de Césaire contre l’injustice sociale.

En août de cette année, Wifredo retourne à Cuba, n’ayant pas pu obtenir de visa pour l’Amérique. Ce qu’il y trouve le laisse révolté par la misère et le drame colonial, qu’il peint en s’inspirant des mythologies de ses origines. Ce retour correspond à une nouvelle prise de conscience morale et picturale.

Le MoMA achète « La Jungle » en 1945. Ce tableau magistral de Wifredo Lam ne sera accroché en bonne place qu’à la fin des années 80!

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Wifredo Lam, La Jungle,1942

Ce tableau est considéré comme étant le premier  » Manifeste du Tiers-monde ». Il fut créé en mélangeant la technique européenne et la thématique des peuples premiers. Les ciseaux  symbolisent pour lui la coupure avec le passé colonial cubain. Wifredo Lam a, de façon consciente et non par son éducation métissée, choisit d’utiliser les références de la culture africaine.

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Wifredo Lam, » Mofumbe », huile sur toile, 1943.
« Je voulais de toutes mes forces peindre le drame de mon pays, mais en exprimant à fond l ‘esprit nègre, la beauté de la plastique des Noirs. Ainsi, je serais comme un cheval de Troie d’où sortiraient des figures hallucinantes, capables de surprendre, de troubler les rêves des exploiteurs. » WL
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Wifredo Lam, « Zambezia, Zambezia », 1950, oil on canvas, 125.4 x 110.8 cm Solomon R. Guggenheim Museum, New York
En 1948, il apprend la naissance de CoBrA (groupe d’artistes nordiques prônant liberté et spontanéité, internationalisme et pluridisciplinarité) sur l’impulsion de son ami Asger Jorn. Il y participe de manière individuelle. Comme avec les surréalistes, il tient à garder son indépendance.
Il voyage beaucoup. Haïti, New York, Angleterre, Suisse, Italie, etc. Et il expose régulièrement et finit par s’établir à Paris en 1952, tout en gardant un point d’ancrage à Albissola en Italie, où il retrouve de nombreux atistes de ses amis.
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Wifredo Lam, » La Rumeur de la terre », huile sur toile, 1950.
Durant les années soixante, il marque son intérêt pour la gravure et collabore avec des poètes et des écrivains comme René Char ou Aimé Césaire.
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Wifredo Lam, « Eloge rupestre de Miro », 1973. Illustration d’un poème de René Char pour « L’émerveillé merveilleux ». Ed. Au Vent d’Arles, Paris.

Il participe à dOCUMENTA de Kassel (1959, 1964), Biennale de Venise (1972), les salons de mai de Paris de 1954 jusqu’à sa mort, qui en 1967 est transféré à Cuba où est réalisée l’oeuvre murale collective « Cuba Colectiva ».

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