Victoria Miro Gallery, Londres, jusqu’au 25 mars 2023

Au rez, quatre tapisseries figuratives assez typiques de ce que j’avais vu de l’artiste. Des scènes à priori banales et sereines qui se révèlent rapidement beaucoup plus pessimistes. Ci-dessus, peut-on traduire le titre par une « correspondance parfaite »? Le couple au centre de la cible semble heureux. Que se passe-t-il autour d’eux? Ces personnages pourraient-ils faire partie de leur passé ou même de leur futur? La femme qui gît à terre est sans doute celle du centre. Il y a deux fantômes sur le toit. Un homme fanfaronne au milieu d’un groupe de femme, l’homme du couple dans sa jeunesse? Une mère et ses enfants font leurs adieux au père. Et à qui appartient cette ombre derrière le couple? Les cercles concentriques dévoilent d’autres temporalités météorologiques, diurnes et nocturnes. En bas, un autre titre : »Dans sa familiarité, dorée » et une carte du comté de l’Essex.

En fait, cette narration figurative fait partie d’un projet plus large. Il y raconte la vie de Julie Cope en une série de tapisseries, de gravures et un essai « The Ballad of Julie Cope« . Les tapisseries sont exposées dans la maison qu’il a fait construire selon ses plans (et FAT Architecture) dans le nord de l’Essex. Son projet est l’édification d’une chapelle laïque. Elle a ouvert ses portes en 2015 et elle est à louer (cher!) durant les mois d’été. Un autre article sur l’artiste: ICI Grayson Perry.
Selon le récit, ce serait une sorte de Taj Mahal qu’aurait construit Rob le mari de Julie en son honneur après son décès. Ce sont ses dernières années, son deuxième mariage et sa mort dans un accident de moto qui sont décrits dans A Perfect Match.
The Essex House Tapestries: The Life of Julie Cope illustrent les événements clés du parcours de l’héroïne depuis sa naissance lors des inondations de Canvey Island en 1953 jusqu’à sa mort prématurée dans un accident tragique dans une rue de Colchester. Riches en détails culturels et architecturaux, les tapisseries contiennent une histoire sociale de l’Essex et de la Grande-Bretagne moderne à laquelle tout le monde peut s’identifier.
Ces œuvres d’art représentent, selon les mots de Perry, « les épreuves, les tribulations, les célébrations et les erreurs d’une vie moyenne ». Historiquement, la tapisserie à grande échelle a fourni une isolation pour les grands intérieurs domestiques. Perry a juxtaposé ses associations de statut, de richesse et d’héritage avec les préoccupations actuelles de classe, d’aspiration sociale et de goût. Pour écrire la biographie de Julie, il s’est inspiré de la tradition anglaise des ballades et des contes folkloriques, racontant une vie qui transmet la beauté, le dynamisme et les contradictions de l’individu ordinaire.
Voici un accès à l’histoire de Julie racontée par la voix même de Grayson Perry, ainsi que des précisions sur des lieux et les techniques de fabrication des tapisseries.


Je découvre l’artiste. J’aime beaucoup, les couleurs, la composition, les histoires racontées, les tapisseries sont vraiment attirantes.
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J’adore cet artiste. Son art s’appuie sur des concepts sociologiques pour faire du visuel, toujours avec des supports utilisés de longue date. Il écrit aussi et réalise des émissions de télévision documentaires.
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