Fils d’un orfèvre et d’une chanteuse lyrique, Gustav Klimt nait près de Vienne en Autriche. Dès l’âge de 14 ans, il suit les cours de l’école d’arts et métiers et devient décorateur trois ans plus tard. Les commandes, du style académique (figures mythologiques, bibliques et antiques) apprécié à cette époque, ne tardent pas à affluer et son talent de portraitiste est rapidement reconnu. A l’âge de 26 ans, il reçoit un prix de l’empereur François-Joseph Premier.

En 1892, son frère meurt et il doit assumer seul la sécurité financière de sa mère et de ses soeurs avec lesquelles il vit. Emilie Flöge, couturière, puis créatrice de mode, qu’il rencontre en 1897, l’accompagnera jusqu’à la fin de sa vie malgré ses nombreuses aventures et 14 enfants illégitimes.


Les années 1890 le voient s’éloigner de l’académisme artistique de l’époque. La rigidité pudibonde est dominante et Klimt aspire à une liberté érotique qu’il veut exprimer dans son art.

Inspiré par les estampes japonaises et le symbolisme, las de suivre le mouvement classique officiel, Klimt crée la Sécession viennoise avec J.Olbrich et J.Hoffmann, un groupe qui rompt avec le style académique. Un pendant à l’Art Nouveau français. Il lutte contre ce qu’il appelle l’obscurantisme artistique.


« À chaque âge son art, à chaque art sa liberté »
Devise de la Sécession gravée sur le frontispice.
Ses allégories de la Jurisprudence et la Médecine, sont critiquées (atteinte aux bonnes moeurs), mais la Philosophie est couronnée à Paris en 1900. Elles seront détruites par les nazis en 1945.



Il expose en Europe où on lui offre une reconnaissance que l’Autriche lui refuse. Sauf pour le Baiser que l’Etat autrichien achète directement, l’aspect érotique restant pudique, le symbolisme des décorations ne faisant que suggérer.


Gustav Klimt est connu pour ses riches décorations dorées, ses ornementations chatoyantes, il est aussi un dessinateur hors-pair et se permet beaucoup de liberté dans ses carnets de croquis. Hélas, nombre d’entre eux ont disparus lors d’un incendie chez Emilie Flöge.

Il ne faut pourtant pas oublier que beaucoup de ses tableaux sont des paysages. Des oeuvres qui invitent à la contemplation et à l’admiration de la pureté de la nature.


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Gustav Klimt a soulevé la colère de ses contemporains en peignant, par exemple les poils pubiens de ses modèles ou en étant trop érotiquement suggestif dans le choix des poses de ses modèles. On le qualifierait aujourd’hui de politiquement incorrect.
Mais que veut réellement dire l’expression « politiquement correct » ? Il existe d’abord une constante : le discours contraire au “politiquement correct” vise les minorités et les groupes dits dominés : les femmes, les handicapés, les personnes d’origine étrangère, les LGBTQI, etc.
Cette manière d’adoucir un langage jugé trop cru, de changer des formulations qui pourraient heurter ou blesser un certain public, a ses défenseurs et ses détracteurs. On peut la comparer à la langue de bois et lui prêter un conformisme ressemblant à s’y méprendre à un carcan intellectuel. Le « politiquement correct » peut aussi se voir comme un outil de pacification des rapports sociaux à travers la régulation de la liberté d’expression.
L’article très complet et assorti d’exemples de Xavier Dupré de Boulois, «« Politiquement correct » et liberté d’expression». RDLF 2020 chron. n°01

Un vrai grand plaisir de lire ce post sur Klimt !J’adore Klimt ! grand grand merci
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Grand plaisir aussi à faire les recherches et à le composer. Merci à toi 🙂
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Eh bien moi aussi ! J’adore cet artiste. Politiquement incorrect, à mon avis, encore aujourd’hui. Très bel article, comme toujours ! Et en plus je retrouve les copines sur ton blog que j’aime ! Super !
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Merci chère gourmette de livres! Toujours un plaisir de te lire sur ton blog comme dans tes messages ❤
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Joli comme tout cette expression, « gourmette de livres » ! Merci !
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