Jean-Michel Basquiat est un artiste peintre new-yorkais de mère d’origine portoricaine et de père d’origine haïtienne. Il semble qu’il ait été un enfant précoce ayant très tôt appris à lire, parlant trois langues et doué pour le dessin. Sa mère l’emmène fréquemment visiter les musées de la ville.
Agé de sept ans, il est victime d’un accident qui l’oblige à garder le lit. Sa mère lui offre alors un livre d’anatomie qui influencera durablement son parcours artistique (Gray’s anatomy). Ses parents se séparent, il vit quelques années avec son père et ses soeurs cadettes, puis à Portorico. De retour à New-York, il coupe les ponts d’avec sa famille en 1976 et part vivre avec des amis (Al Diaz, son ami graffeur). Il assure sa subsistance en vendant ses collages sous forme de cartes postales et des T-shirts peints par ses soins. C’est à cette époque qu’il va graffer dans Manhattan des messages signé du pseudonyme SAMO© (SAMe Old shit).

Ce sigle finit par être remarqué et en 1978, il est invité à la télévision et des articles lui sont consacré. Grâce à son groupe de musique (GRAY) et en fréquentant les boîtes de nuit, il fait la connaissance d’artistes comme David Byrne ou Madonna. La musique et les grands du jazz ( Gillespie, Davis, Holliday, Parker…) l’accompagneront toute sa vie. Il peint alors sur du mobilier ou des objets, chez les gens qui l’hébergent. Le début de sa véritable carrière débutera lorsqu’il signera « SAMO is dead ».

En 1980, il participe à une exposition, le Times Square Show, avec Andy Warhol, Keith Haring et Robert Mapplethorpe (articles à leur sujet sur ce blog). A cette occasion, il retient l’attention des grands galeristes. L’une d’entre eux, Annina Nosei, lui offre un espace en guise d’atelier, lui offrant ainsi la possibilité de peindre sur toile. Sa première exposition personnelle a lieu un an plus tard. Le mouvement néo-expressionniste prend naissance à cette époque, mouvement qui veut revenir à une peinture figurative provocante et émotionnelle, après l’émergeance de l’expressionnisme abstrait. Basquiat en est une des figures phare avec Schnabel, Salle, Clemente…

135 oeuvres répertoriées sur ce site clicker ici (elles peuvent être agrandies)
Il joue son propre rôle dans le film Downtown 81, un témoignage sur la scène artistique new-yorkaise de cette époque. C’est cette année-là qu’il est invité à exposer à la dOCUMENTA 7 de Cassel avec les plus grands artistes (Richter, Warhol, Kiefer, Beuys, Twombly…). Alors représenté par un galeriste suisse (Bruno Bischofberger de Zürich) pour l’Europe, il y fait plusieurs séjours et expose à Bâle à la galerie Beyeler en 1983.

Il est le premier artiste noir à s’imposer sur la scène artistique internationale.
« Je ne suis pas un artiste noir, je suis un artiste. »JMB
Basquiat a souffert du racisme. La mort de son ami grapheur Michael Stewart, battu par des policiers dans le métro newyorkais, le marque profondément. Les stéréotypes les plus vulgaires ne lui sont pas épargnés. Son oeuvre milite contre l’injustice, elle est profondément politique.

Il se rend en Afrique (Côte d’Ivoire) en 1986 pour une exposition qui se révèle décevante pour lui. C’est Bischoberger et l’ambassadeur de Suisse qui organisent le voyage. Malheureusement, le public et les artistes africains n’ont pas réalisé l’importance de sa présence et la recherche d’identité qu’elle impliquait.

Il dessine et peint, utilisant l’acrylique et les pastels gras, superposant les couches, adoptant des supports inattendus (portes, palettes…), inscrivant des mots, des signes, les rayant pour les mettre en évidence, tel son motif fétiche de couronne à trois pointes, puis de couronne d’épines. «Je redessine et j’efface mais jamais au point que l’on ne puisse voir ce qu’il y avait avant. C’est ma version du repentir» expliquait l’artiste.

En 1983, il entame une grande amitié avec Andy Warhol.
Ils produisent des travaux en collaboration, des sérigraphies. 1984-85 sera une période féconde. Même s’ils se sont plus tard éloignés l’un de l’autre, la mort de Warhol en 1987, bouleverse Basquiat.

L’élégance pop et glacée de Warhol confrontée à la violente énergie brute de Basquiat. Un mélange fascinant, pas si étonnant pourtant: Basquiat possède une solide culture artistique depuis son enfance. Il la mixe avec celle du hip-hop, les mondes politiques et sociaux, la musique et le sport, pour produire une oeuvre riche en nombre (environ 1000 peintures et 2000 dessins) et en impact. La vision directe des oeuvres de Basquiat lors d’une exposition est une expérience magique et inoubliable.
« The Radiant Child« , film de Tamra Davis sorti en France en 2010 :

Basquiat a beaucoup usé de l’image du squelette, symbole de la mort, mais aussi charpente du corps humain, ce châssis osseux qui redresse et élève à la verticale, d’une pure blancheur, débarrassé de sa chair putrescible.
Delphine Sandoz (1968) est une artiste peintre suisse, vivant à Lausanne. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. Elle aussi, dans un style totalement différent, reprend la symbolique du squelette dans ses toiles.

La forme de l’articulation de la hanche rappelle celle du coeur, qui reçoit et donne. Les hanches et le coeur, réceptacles de l’enfant? Et peut-être le pot, le récipient, est-il une sorte de squelette, un support, une structure qui contient l’eau spirituelle, comme le fait l’ossature en soutenant l’humain? C’est une interprétation toute personnelle…


On devine ci-dessus l’influence du grand Bram Van Velde, dont l’oeuvre est une recherche mystique sur l’acte de peindre. En contemplant les peintures de Delphine Sandoz, on sent l’oeuvre habitée, la place de l’interprétation personnelle restant disponible à chacun.

Avec l’aimable autorisation de l’artiste, photos Delphine Sandoz.
Au XVIe siècle, Léonard de Vinci a appris l’anatomie en disséquant des corps dans des conditions d’hygiène déplorables et une stricte discrétion pour éviter l’inquisition. Basquiat a découvert l’anatomie dans un livre. Aujourd’hui, ces connaissances sont disponibles sur le web :
Corps humain virtuel
http://www.ikonet.com/fr/sante/corpshumainvirtuel/corpshumainvirtuel.php
toujours un grand plaisir à découvrir tes présentations riches. Bonne semaine
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Merci, un retour me fait très plaisir! 🙂
Bonne suite
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idem . Au plaisir de te lire.
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A reblogué ceci sur VITRINART.et a ajouté:
JEAN-MICHEL BASQUIAT (1960-1988) / DELPHINE SANDOZ (1968) § ANATOMIE
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