D’après William Shakespeare. Avec les acteur.rices de la Comédie Française: Éric Génovèse, Denis Podalydès, Stéphane Varupenne, Christophe Montenez, Jennifer Decker, Noam Morgensztern, Julien Frison en alternance avec Gaël Kamilindi, Marina Hands, Claïna Clavaron, Séphora Pondi, Nicolas Chupin, et les trompettistes Noé Nillni, Henri Deléger en alternance avec Arthur Escriva
Ce spectacle-là, je l’ai vu au cinéma. Alors bien sûr, l’impression de vie en direct est moindre. Cependant, grâce aux caméras, le public bénéficie de gros plans intéressants. Nombre de pièces se font actuellement caméra à la main, en vision directe sur écran, mais il faut alors jongler du regard entre scène et écran, ce qui peut être quelquefois dérangeant.
Donc ce Roi Lear, joué par Denis Podalydès, m’a convaincu. Nettement plus que celui interprété par Michel Piccoli en 2006 (vu en vidéo) ou encore celui d’Olivier Py dans la Cour du Palais des Papes à Avignon en 2015. Le metteur en scène Thomas Ostermeier reprend les comédien.ne.s avec les quel.le.s il a monté « La Nuit des Rois ».
C’est l’histoire de ce roi qui désire se mettre à la retraite tout en gardant certains avantages royaux et décide de remettre son territoire à ses trois filles sous la condition qu’elles passent l’épreuve d’une déclaration d’amour filial. Pour le moins ambigu. A côté de cela, le comte de Gloucester est trahi par son fils illégitime Edmond, accablant Edgar, son fils de sang. Des trois filles, Cordelia la cadette est sincère tandis que Goneril et Régane sont perfides et intéressées. Voilà donc un récit pour adulte qui reprend bien des critères du conte pour enfant traditionnel.

La pièce parle, entre autres, du vieillissement et de la folie, des enjeux familiaux et rivalités fraternelles et sororales, de l’attrait du pouvoir. Cette adaptation de la pièce fut descendue par le journal Libération, qui n’a pas non plus adhéré à la modernité de la « Nuit des Rois ». Ces deux pièces ont été traduites par Olivier Cadiot et le texte est modernisé, certains diront à outrance. Je trouve que les thèmes traités, intemporels, restent inépuisables. L’actualisation du texte conduisant le public à une compréhension plus limpide semble inévitable. Cependant sa modernité ici devient presque féministe, ce qui n’était pas du tout le propos de l’auteur du XVIIe… Pour les puristes de la langue de Shakespeare, il y a toujours la lecture du texte original ou d’autres mises en scènes. La Comédie Française veut certainement élargir son audience et aborder une telle pièce par l’oeil averti de Thomas Ostermeier engage à emprunter avec confiance les fauteuils du spectacle vivant.
J’aime bien ta dernière phrase ! Pas vu cette version là.
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