Londres en novembre 2022 (I) At the Tate Modern: Vicùna, Cézanne, Bartuszova, Abakanowicz

Ma visite d’automne chez ma fille londonienne se panache comme chaque fois d’explorations dans les musées et les galeries. Alors quelles ont été les expositions visitées? Pour vous, quelques images des expositions, d’abord à la Tate Modern, ensuite viendront la Royal Academy of Art, les Serpentine (North et South) et la Barbican Gallery.

A la Tate Modern, on est accueilli dans le Turbine Hall par les installations de Cecilia Vicuña (1948, Chili): Brain Forest Quipu. Le quipu est un ancien système d’enregistrement et de communication sud-américain composé de fils noués. Vicuña explore et transforme le quipu dans son travail depuis plus de cinq décennies. Deux sculptures suspendues à 27 mètres du plafond tissées ensemble à l’aide d’une gamme de matériaux organiques, notamment des objets trouvés, de la laine non filée, des fibres végétales, de la corde et du carton pour évoquer l’apparence d’arbres blanchis et de formes fantomatiques. Un travail de collaboration comportant aussi le son et la vidéo.

Je n’ai pas failli et suis allée voir l’exposition Cézanne (1839-1906)…Plutôt encombrée par un public gourmand de ses pommes novatrices et il y en a beaucoup! J’avoue que le grand peintre ne me touche pas tant que ça. Quelques montagnes Sainte-Victoire, quelques crânes tout au plus. Il est un précurseur du post impressionnisme et préfigure la naissance de mouvements comme le cubisme par son utilisation de la géométrie pour représenter la nature. Cependant j’ai observé que j’étais plus sensible à ses esquisses à l’aquarelle qu’à ses huiles et plus réceptive aux tableaux lisses qu’aux empâtements.

Au Barbican Center, Carolee Schneeman m’a bien fait rire avec son anecdote: Fillette, elle ne voyait que des peintres aux noms masculins. Le jour où elle a vu un tableau de Cézanne, quelle ne fut pas sa joie de découvrir enfin une femme peintre célèbre! Même après avoir réalisé sa méprise, elle adopte l’idée d’une Cézanne féminine et en fait sa mascotte.

Retournons à la Tate pour une troisième exposition, « Australia 1992 ». Je partage les oeuvres des deux artistes qui m’ont interpellée.

D Harding, The Leap/Watershed, 1982

Soufflant des pigment ocré de sa région natale, l’artiste (né en 1982, descendant de la population native) représente ici la falaise de laquelle 200 aborigènes ont sauté pour échapper aux forces de la police.

Yhonnie Scarce (1973 d’origine aborigène) rend hommage à ses grands-parents avec une série intitulée « Remember Royalty ». Dans les coffres, comme des offrandes, des ignames (nourriture primordiale) en verre soufflé pour Fanny, la grand-mère qu’elle n’a pas connue, et son arrière grand-père Willy, des personnes aborigènes exposées au régime brutal d’assimilation et de contrôle du pouvoir colonial.

Et puis une exposition marquante toujours à la Tate Modern, celle de Maria Bartuszova (1936-1996), sculptrice née à Prague. Trente années de sa production sont montrées ici. Des sculptures en plâtre délicates et sensuelles que l’on aimerait toucher et caresser. Elle y intègrera aussi la nature, sous forme de branchages ou de minéraux. L’influence de la culture asiatique (littérature, spiritualité, philosophie zen), dont elle s’abreuve, y est évidente.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Ensuite dans l’aile nord du bâtiment, Magdalena Abakanowicz (1930, Pologne) présente ses travaux textiles, des sculptures monumentales. Elle les nomme Abakans. Sa production artistique ne se résume pas à cette technique, elle travaille aussi plusieurs autres matériaux. Elle désire que le spectateur entre dans l’oeuvre et en fasse une expérience de contemplation. Des documents photographiques et des citations de l’artiste complètent la compréhension de son approche.

Voilà pourquoi je suis capable de passer la journée entière à la Tate moderrn et là je vous fais grâce des expositions de la collection…. La suite au prochain épisode avec le merveilleux William Kentridge et les femmes qui ont fait le modernisme à la Royal Academy.

 

2 réflexions sur “Londres en novembre 2022 (I) At the Tate Modern: Vicùna, Cézanne, Bartuszova, Abakanowicz

  1. Oh sympa ces visites londoniennes ! J’apprécie de découvrir des artistes aux langages différents.
    Et les expos aussi, que ce soit à Londres ou Paris… Heureusement, il y a les bons blogs de WP ! Hâte de voir la suite…

    Aimé par 1 personne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s