
Simon McBurney est un acteur réalisateur, scénariste et homme de théâtre britannique, fondateur en 1983 de la compagnie Complicite. Avec un père archéologue et une mère secrétaire d’une romancière, nul doute que l’Histoire et les histoires sont entrés très tôt dans sa vie.
Il étudie la littérature anglaise à l’Université de Cambridge (Peterhouse) et en sort diplômé en 1980. Il poursuit ses études à Paris à l’Ecole internationale Jacques Lecoq, d’où sont sortis entre autres les Mummenschanz, Yolande Moreau ou encore Ariane Mnouchkine. Il travaille aussi à la télévision et au cinéma, dont un rôle dans le film de Woody Allen « Magic in the moonlight » en 2014. Son adaptation du « Maître et Marguerite » en 2012 dans la cour d’honneur du Palais des Papes a marqué le festival d’Avignon.

Le spectacle présenté au théâtre de Vidy à Lausanne, « The Encounter » (la rencontre), est inspiré du livre « Amazon Beaming »(1992) de Petru Popescu : L’histoire du photographe Loren McIntyre qui, en 1969, se perd dans la forêt amazonienne au milieu du peuple Mayorunas de la vallée du Javari (Brésil) en cherchant la source du fleuve Amazone. Le travail sur le texte de « Amazon Beaming » entreprit par la compagnie Complicite porte sur la découverte de l’Autre, un Autre qui nous permettrait d’accéder aussi à nous-même. Le rôle du comédien n’est-il pas d’être le lien, le messager, le transmetteur?
Simon McBurney, extraordinaire conteur seul sur scène, nous souffle l’histoire directement à l’oreille puisque chaque spectateur est muni d’un casque audio. Une expérience d’intimité directe avec l’acteur qui s’avère étonnante. Virtuose non seulement de sa présence scénique, mais aussi d’une technologie sonore intitulée binaurale (des sons enregistrés et transmis séparément dans chaque oreille), il emmène le public dans une expédition trépidante et une méditation sur la perception humaine, la communication et la notion de temporalité. Ses bruitages de la jungle, entrecoupés des passages de sa fillette dans son bureau londonien, puis de commentaires de scientifiques, participent aux va-et-vient dans le temps. Une narration passionnante assortie d’un jeu scénique et d’un visuel de fond de scène mouvant et changeant grâce à un savant éclairage.
Simon McBurney et son spectacle The Encounter incitent par ailleurs à réfléchir sur la menace qui pèse sur les peuples indigènes du monde. L’invasion de la civilisation, les bûcherons, les éleveurs et la course aux énergies fossiles détruisent massivement leur habitat en forêt.

La vallée du Javari est un vaste territoire indigène brésilien situé près de la frontière péruvienne, elle est la terre ancestrale de plusieurs peuplades indiennes telles que les Korubo, Marubo, Matis, Mayoruna, Kanamari and Kulina,
Le mouvement mondial pour les droits des peuples indigènes, http://www.survivalfrance.org, est une organisation qui se consacre à leur défense, la lutte pour la protection de leur terre et leur avenir. Leur mode de vie différent nous incite à les percevoir comme étant primitifs ou arriérés : il est cependant d’une extraordinaire diversité. L’action de cette organisation vise à empêcher l’extinction de ces peuples indigènes.

Pour en savoir plus sur une des tribus les plus menacées, les Awas, qui sont des chasseurs-cueilleurs vivant en étroite relation avec la forêt.


Passionnant et très émouvant aussi. Le Brésil est en train de ravager sa propre culture, ses origines, son environnement. Tristes tropiques sont on ne peut plus d’actualité, hélas. Claude Lévi-Strauss disait qu’il n’aimait ni les voyages ni les voyageurs, et plus je vieillis et plus les voyages m’inspirent le même mouvement de recul que lui. Je préfère voyager dans les livres, les contes et les légendes ( lire le discours de Le Clézio au Nobel, remarquable )
« Ce que d’abord vous nous montrez, voyages, c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité. » Déjà, les Tropiques lui semblaient donc bien tristes…
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C’est vrai que nos envies de découvertes ont engendré bien des méfaits. Lévi-Strauss et Le Clézio en savent quelque chose, ils l’ont constaté sur place en leur temps. Mais je crois que le voyage, qu’il soit intérieur ou extérieur, est nécessaire à l’esprit. A chacun son moyen de transport… le meilleur pour la terre étant le tien, le plus écologique! J’adhère… la plupart du temps…
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Drôle de coïncidence : ce matin (dimanche) j’ai lu une critique (très favorable) de cette performance dans « Le Monde » – j’y ai repensé par falshs… et boum, j’ouvre mon ordi et « tombe » sur ton texte (comme si souvent ultra-complet et passionnant (passionné) …. Merci
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Je crois avoir vu que ce spectacle sera joué en France. N’hésite pas à y aller si tu peux : c’est fabuleux d’avoir un conteur dans sa tête!
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normalement Le Monde met toujours les dates éventuelles d’un passage en France….là rien…..je serai attentif ! Merci !
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Expérience sonore et visuelle époustoufflante. Entourée de sons restituant l’ambiance de la forêt et la voix du conteur qui tourne autour de chacun des spectateurs, s’approchant jusqu’à te susurrer à l’oreille un message puis s’éloigner en te laissant cet environnement inquiétant. Heureusement on en sort vivant, plein de souvenirs et de sensations persistantes. Merci Martine pour ta synthèse de ce spectacle magique.
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Sur le site de Complicite, rien pour la France dans les mois à venir…
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Oh, merci. Dommage pour la France!
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J’avais lu un article du Monde qui parlait d’une tournée au Royaume Uni, puis en France.
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