Warja Lavater est une peintre et illustratrice née à Winterthur en Suisse. En 1932, elle étudie les arts graphiques à Zurich, où elle suit les cours d’Ernst Keller, un graphiste et affichiste qui enseigne la publicité, la typographie, le lettrage, le design. Elle poursuit sa formation en France et en Suède.
Elle fonde son studio en 1937 à Zurich avec son mari Gottfried Honegger et donne naissance à deux filles en 1943 et 44. Jusqu’en 1958, elle travaille pour le magazine Jeunesse, tandis que son époux donne des cours et met en place la communication visuelle très design de la firme chimique Geigy Suisse.

La famille s’installe pour deux ans à New York, ville fascinante pour Wajda Lavater, avec ses signalisations, enseignes lumineuses, rues à angles droits… Elle y construit sa technique linguistique à partir des pictogrammes. Son premier essai est l’histoire de Guillaume Tell qui est publiée à Bâle et au MoMA en 1962, ainsi que quatre autres Folded Stories.
Dès 1965, cinq contes sont publiés par les éditions Adrien Maeght où elle propose une réécriture de l’histoire grâce à ce qu’elle appelle ses imageries, une version géométrique qui repose sur un code visuel de formes symboliques colorées.
Le conte du Petit chaperon rouge se présente en une bande de 4m75 de long, l’axe temporel, dont les images se déplient en accordéons : le leporello. Leur vision cartographique permet le survol des scènes ce qui en fait aussi un axe spatial. Il n’y a aucun texte excepté la présentation préalable des personnages en pictogrammes. Les points abstraits figurent le déroulement de l’histoire et sont immédiatement compréhensibles en n’importe quelle langue en ayant recours à la lecture des images. Une lecture visuelle très cinématographique incluant des zooms.


Pierre Charvet , compositeur français ayant étudié à New York, a utilisé des logiciels de synthèse sonore et s’est attaché à inventer pour les Imageries un vocabulaire sonore qui sert d’équivalent aux « codes » géométriques de l’oeuvre originale de Warja Lavater. Il tente, dans cette création, d’éviter l’utilisation de leitmotiv mélodique récurrent (du type Pierre et le Loup) sans basculer dans une musique exclusivement de timbre qui accentuerait trop l’esthétique abstraite de l’ensemble. (Lionel Lhenry sur Cahiers-pédagogiques.com)
Une technique graphique simple et facilement compréhensible, dont plusieurs illustrateurs se sont inspirés. Une lecture facilitée par l’image, une interprétation guidée, mais restant personnelle, n’est-ce pas ce que nous offrent les oeuvres d’art?
Est-il simple de lire une oeuvre d’art ?
Communiquer sensations et émotions par le biais du sens esthétique et de l’humaine personnalité de l’artiste. Eveiller avec des interrogations, plutôt que d’endormir avec des réponses. L’oeuvre d’art (musicale, plastique, chorégraphique, littéraire, théâtrale, architecturale) reste une lecture personnelle qui, toutefois, prend tout son sens lorsqu’elle est située dans le contexte de son époque et de la culture dont elle est issue.
Pour Yves Michaud (1944), philosophe français, une oeuvre d’art est définie par les paramètres suivants : Un auteur, un site, un concept et un matériau. Ajoutons cependant que la question est vaste et que les philosophes n’ont pas de réponse consensuelle.
Cette conférence, filmée en 2009, l’explique de façon extrêmement simple
Cliquez sur : Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art?

Avec quoi les tableaux sont-ils faits? Pourquoi certains tableaux sont-ils signés et d’autres non? Qui choisit les cadres des tableaux anciens? Faut-il qu’un peintre soit mort pour être célèbre? Pourquoi n’y-a-til pas beaucoup de femmes peintres? Pourquoi de nombreux peintres font-ils la même chose? Pourquoi certaines oeuvres ressemblent-t-elles à « des débris en tout genre »? Pourquoi met-on « ça » dans un musée? C’est pas fini? Qui pose pour les figures de nus? Certaines natures mortes s’appellent des « vanités », que signifie ce mot?….
Excellent ! Je mets le livre sur ma liste, merci 🙂
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C’est génial ! MERCI !!!
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Elle avait inventé ses « points » pour ses illustrations après avoir observé (je crois) un enfant jouant avec des boutons et se racontant des histoires sur une table.
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C’est très juste et si bien observée !On a tous vu des enfants faire cela! C’est une première, je partage ton article sur F.
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Oh, j’ignorais cela! mais évidemment, l’enfant se construit avec le jeu symbolique. Sauf qu’habituellement il l’invente lui-même.
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Je le connais, ce petit chaperon rouge. Et je t’assure que faire passer ce livre aux enfants ne pose aucun problème, mais à grand nombre de parents, alors là c’est une autre paire de manches ! J’ai fait pas mal d’animations sur l’art avec les enfants ( de 6 à 8 ans surtout) et c’est un bonheur: pas encore de tabous ou de préjugés.
Bel article, passionnant et qui me « parle » comme on dit ! 🙂
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A cet âge, ils ne se sont pas encore ennuyés en suivant les parents dans les expos! Oui, c’est un bonheur de découvertes.
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Merci pour cette page utile
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Il faut Spontanêtre sinon Horsjeuté , on naît, on ne » deviant » …!!!
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Heu, j’ai pas tout compris 🙂
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On naît , est , spontané ou pas sinon on est jeté hors jeu , on ne le devient pas, cela fausse la » realvérité » …!!!
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Je ne suis pas sûre que la réaction spontanée soit toujours proche de la vérité. La spontanéité annule la réflexion et sans réflexion, la réalité peut nous échapper. Tout est question de situa(c)tion…
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Oui bien sur, mais un petit délire spontané et déraisonné, peut avoir son charme aussi dans l’interprétation . Casser les codes , réinterpréter , mettre bas les icônes , personne ne détient la vérité et surtout pas moi, Dieu m’en garde …!!!
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