Artiste peintre et dessinateur suisse
Louis Soutter est né à Morges, entre Lausanne et Genève, d’un père pharmacien et d’une mère musicienne. Il étudie l’architecture jusqu’à l’âge de 21 ans, puis choisit d’entamer une carrière de violoniste. Il part alors pour Bruxelles et y devient élève du conservatoire royal. C’est là qu’il fait la connaissance de sa future épouse, Madge Fursman, musicienne elle aussi. Un an plus tard, le voici à Paris où il étudie le dessin académique à l’école Colarossi, celle-là même qu’ont fréquenté Jeanne Hébuterne et Camille Claudel. Il s’expatrie aux Etats-Unis et s’installe avec Madge dans le Colorado près de Denver où il donne des leçons de dessin et de violon, avant d’être nommé directeur d’un département des beaux-Arts. Le couple se sépare en 1903. Il rentre alors en suisse dans un état de délabrement physique et moral intense et reprend la vie chez ses parents, qui recevaient les artistes de la région ( Ramuz, Auberjonois, Stravinsky…). Il est engagé en 1906 comme premier violon de l’orchestre de Genève, dont il finit par être renvoyé. S’en suivent des années d’errance. Dépressif, dépensier, il est incompris de sa famille puritaine, comme de ses contemporains et des autorités municipales. Un excentrique que l’on surnomme « l’anglais ». Il est considéré comme étant fou.
Portrait de Louis Soutter, Pedro Meylan, vers 1920
Louis Soutter est interné en 1923, à l’âge de 52 ans, dans une pension pour indigents à Ballaigues (c’est là qu’on retrouvera plus de 3000 dessins). Un séjour vécu difficilement, entrecoupé de fugues et de longues marches. « Disqualifié, le bon Soutter, pour raison d’excès d’anormalité. » dira plus tard Dubuffet. Dès 1927, Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier, son cousin, contribua à le faire connaître: du vivant de Soutter, une exposition eut lieu dans le Connecticut en 1936 et une autre à New York en 1939.
Louis Soutter, Tête d’homme, 1930-42, huile sur papier
En 1945, Jean Dubuffet fut tenté de classer la production de Soutter parmi les oeuvres de l’Art Brut. La rupture qui eut lieu en 1923, au moment de son enfermement en asile, marque une période charnière dans son style d’expression, jusqu’alors plutôt académique, même s’il était déjà perceptible auparavant.
De 1923 à 1930, limité par ses finances, il dessine au crayon et à l’encre dans des cahiers d’écolier. C’est la période dite des cahiers. Un acharnement à remplir de ses traits tous les supports imaginables, une frénésie pour tenter d’échapper, au moins intérieurement, au monde aliéné qui lui est imposé.
En 1927, Le Corbusier, « éblouis par son travail immense, intense, obsédant, obsédé. » dit-il, lui apporte une aide matérielle et un soutien amical. Les supports changent, s’agrandissent, s’ouvrent sur une période dite maniériste et enfin, depuis 1937, suite à de l’arthrose et une altération de la vue, il travaille à la peinture au doigt. Noire, intense, évocatrice.
L’innocent, le témoin, le saut.
Dix-sept livres enluminés par Louis Soutter sont répertoriés, une pratique originale où l’artiste semble s’immiscer dans les espaces inutilisés par l’écrivain.

Du 30 avril au 30 août 2015, exposition « Louis Soutter, Victor Hugo – dessins parallèles » à la Maison Victor Hugo de Paris, commissaire de l’exposition Julie Borgeaud.
Hermann Hesse a écrit un beau texte (1961) sur Louis Soutter in Die späten Gedichte:
« J’ai appris autrefois, quand j’étais jeune, À peindre des tableaux, de beaux tableaux corrects, À jouer de belles sonates sans fausse note -Sonate du Printemps, Sonate à Kreutzer – Je courais dans le monde clair, ouvert J’étais jeune, aimé, célèbre… Par la fenêtre, toutefois, un jour, Riant de ses mâchoires édentées, La mort m’a regardé, et de ce jour Le gel n’a plus quitté mon coeur. Je me suis enfui, J’ai couru, j’ai erré partout. Ils m’ont rattrapé, ils m’ont enfermé année après année. Par la fenêtre, Au-delà de la grille elle regarde. Elle regarde et rit. Elle me connaît. Elle sait.
Je peins souvent des hommes sur du mauvais papier, je peins des femmes, je peins le Christ, Adam et Eve, Golgotha, Ce n’est ni beau ni correct, c’est exact. Je peins avec de l’encre et du sang, je peins vrai. La vérité est terrifiante. »
Est-il possible de vivre en marge de la société?
Louis Soutter l’a fait de deux façons : d’abord en vivant en non conformité avec les valeurs de sa famille et de son groupe social à son retour des Etats-Unis en 1903, puis en étant isolé physiquement dans cet asile de Ballaigues durant la fin de sa vie.
Vivre (s’épanouir) ou survivre? Il a survécu vingt années à son enfermement et son art s’est épanoui, mais lui-même, sa personnalité humaine? On peut penser qu’il a vécu une marginalité culturelle qui lui a permis de supporter sa situation.
Quel regard avons-nous pour celles et ceux que le mauvais sort de la vie, les injustices ou parfois même certains choix, ont poussé dans des culs-de-sac, ceux qui ont des problèmes de toxicomanies/dépendances, de santé mentale, de délinquances? Les pertes et les rejets que ces personnes ont vécus et vivent encore les conduisent à adopter souvent eux-mêmes des comportements de rejet de la société en général. Elles ont ainsi intégré l’exclusion et ont adopté des logiques d’abus des systèmes qui les ont maltraités à leurs yeux. Ces marginaux nous dérangent beaucoup plus, parce qu’ils sont tout près de nous à nous solliciter et à nous confronter dans notre confort et nos indifférences face à toutes les inégalités de ce monde d’où ils proviennent pourtant.
Tiré d’un article de Luc Villemaire, directeur du Gîte Ami, au Québec :
Sous notre toit, il n’existe aucun préjugé de race, de conditions sociales, de dossiers médicaux ou judiciaires. La personne qui se présente chez nous est accueillie telle qu’elle est. Par une approche humaine simple et une écoute empreinte de respect pour qui vient frapper à notre porte, on tente d’identifier les besoins spécifiques de la personne.:

Ma famille avait acheté la pharmacie Soutter : http://naaba.fr/fr/louis-soutter-peintre-suisse-pornographe/
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Rien ne change
Le pape aura toujours sa dhiare de diamant sur la tête
Les président seront toujours des rapaces de pouvoir et de moi je
L’art sera toujours pour ceux qui pourront l’expliquer pas le faire
Et dieux apparaîtra seul aux religions qui le paye
Rien n’est vraiment amour et pourtant et ….pourtant….
Souter à exister vangogh pas celui de
du tronc au cinéma intellectuel exercice de vie merci
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