Richard Powers a étudié la physique et la littérature. Il est aussi musicien.
« Générosité » (2011): La recette du bonheur est-elle génétique? La joie de vivre de Thassadit est-elle une affaire de chromosomes? Un roman aussi poétique que scientifique ou philosophique.
Extrait d’interview de Richard Powers : » C’était effectivement début 2008, lorsque je travaillais à l’écriture du livre, le magazine GQ m’a offert cette opportunité d’avoir mon génome entièrement séquencé, afin d’en raconter l’expérience. On a tiré quatre fioles de mon sang qui, concentré et purifié, a été envoyé en Chine.
Là, une centaine de scientifiques et techniciens ont travaillé pendant quatre mois, pour produire cinq séquences complètes de mes six millions de paires de base d’ADN. Cela m’a appris que j’avais plus de 51 000 variations génétiques qui, auparavant, n’avait jamais été remarquées par aucune recherche sur la question !
J’ai par exemple découvert que j’avais le gène de nouveauté, très utile pour un romancier, que j’étais peu susceptible à la dépression, et que j’avais trois gènes qui augmentaient mes chances d’être intelligent.(…) »
« Le temps où nous chantions » (2003 USA, 2006 France) : Un chef d’oeuvre! Un physicien juif allemand rencontre une jeune fille noire américaine. De leur union naissent trois enfants élevés dans un cocon protecteur et musicien. Une recherche sur la notion du temps, la création musicale, le racisme…
« Je pense que le passé n’est pas fixe, face à l’avenir en mouvement, mais que chaque événement présent peut changer le passé. C’est comme en musique : le rondo est la répétition d’un motif avec un ajout. On entend toujours la même note et pourtant, à chaque reprise, l’esprit entend autre chose.» Richard Powers
Richard Powers eut l’idée originelle de cet ouvrage en regardant un documentaire sur le concert de Marian Anderson, en 1939, à Washington. Parce qu’elle était noire, la plus grande contralto des Etats-Unis avait été refusée dans les salles de concerts. Finalement, c’est en plein air, devant le Lincoln Memorial, qu’elle se chante face à un public venu de tout le pays.
En 1955, Marian Anderson fut la première Africaine-Américaine à chanter au Metropolitan Opéra.
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Aux USA, les différences des taux de chômage entre blancs et noirs sont alarmants: en 1954, 9,9% des noirs étaient au chômage contre 5% des blancs. Aujourd’hui, les chiffres sont respectivement de 13,4% contre 6,7%, c’est-à-dire que la probabilité d’être au chômage pour un noir aux Etats-Unis reste deux fois plus importante qu’elle ne l’est pour un blanc.
«Une explication commune est que les noirs sont les derniers à être embauchés dans une économie en bonne santé et lorsqu’il y a un ralentissement, ils sont les premiers licenciés» explique William A. Darity Jr. de la Duke University en 2011.
Une réflexion sur “Richard Powers (1957) / Marian Anderson (1897-1993) § chômage USA”