« Les séparables » de Dominique Catton/Christiane Suter/Fabrice Melquiot § racisme

Photo Ariane Catton Balabeau

Spectacle jeune public. Du 7 au 15 décembre au théâtre de Vidy, Lausanne. En 2019, en mars à Neuchâtel et Sochaux, en avril à Sion, en mai à Thonon-les-Bains.

Que représentent ces montagnes érigées sur la scène? Des pics à gravir ou à contourner? Ce superbe décor caressé par une douce lumière violette est surplombé par la pleine lune. Quelques battements de coeur et une jambe pointe entre les deux montagnes, puis deux, et surgit le garçon tout entier avec à la bouche des mots-images évoquant la nature bienveillante :  martin-pêcheur, framboise, poisson, oeillet, panda… La lune se décroche et les tissus se retirent, comme une marée, révélant deux échelles dressées sur deux pentes de bois. La seconde est percée d’une ouverture. C’est depuis l’intérieur de cette fenêtre que Renaud Millet-Lacombe, le musicien créateur (avec Jean Faravel), élabore la délicate ambiance sonore qui complète la scénographie. Un violon quelques clochettes, un tambour qui nous plongent dans des rêves d’enfants entachés par une fruste réalité.

Romain et Sabah sont des enfants de neuf ans. Du haut de leurs immeubles, figurés par les échelles, ils nous racontent les habitants qu’ils côtoient et un peu de l’intimité de leurs familles respectives. Les parents de l’un sont si amoureux qu’ils oublient l’enfant qu’ils ont conçu, ceux de l’autre, de culture algérienne, se sentent exclus.

Tels des Roméo et Juliette contemporains, ces deux se choisissent et laissent fusionner leurs imaginations. Malgré les usages de leurs familles, malgré les barrières sociales qu’elles voudraient leur faire acquérir, ils s’inventent un pays des merveilles où des animaux fantastiques leur permettent d’esquiver l’inévitable autorité et l’influence ambigüe de leurs parents.

Grâce au décor, simple et astucieux, à l’atmosphère sonore finement dessinée, aux comédiens, virevoltants entre imaginaire et réalité, le spectateur revêt l’âge de leurs jeux, emprunte leurs émotions et traverse leurs tourments.

Hériteront-ils inéluctablement du racisme de leurs familles? cette ségrégation, issue des peurs et des préjugés des adultes, anéantira-t-elle cette complicité naissante, proche d’un amour juvénile?

Antoine Courvoisier et Nasma Moutaouakil incarnent avec fougue ces enfants confrontés au racisme de leur entourage. Cette histoire contemporaine propose une version propice à la discussion sur ce thème fondamental. Rien de tel qu’une belle histoire pour aborder les grandes questions avec les jeunes.

La fiche pédagogique du théâtre Amstramgram.

La page du théâtre Amstramgram.

C’est le déroulement du temps, l’écoulement des années, figuré par quelques phrases symboliques exprimées par chacun, puis la réminiscence de sentiments écartés qui leur offrira une réponse. Il nous appartient d’en supposer la teneur.

Photo Ariane Catton Balabeau

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Le racisme est une idéologie s’appuyant sur une croyance qui n’a aucun fondement scientifique. Elle postule de l’existence de races humaines et considère que certaines catégories d’humains seraient supérieures à d’autres. Ce qui engendre des comportements hostiles envers des groupes de personnes. Le terme de discrimination est utilisé lorsqu’un groupe est traité différemment par rapport à la collectivité.

C’est une forme de généralisation d’un préjugé. Il nous revient, à nous les adultes, de tout faire pour prévenir cette engeance.

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