Lee (Alexander) McQueen est un créateur de mode (« d’illusion » dirait-il) britannique. Issu d’une famille londonienne modeste de six enfants dont il est le plus jeune, il devient apprenti tailleur dès l’âge de seize ans, activité qui le passionne. Il travaille chez plusieurs tailleurs anglais, puis en Italie et à Paris.
Il intègre ensuite l’Ecole Saint Martins de Londres (College of Art and Design). A l’âge de 23 ans, il se fait remarquer par une journaliste de mode influente, Isabella Blow. Celle-ci achète sa collection diplômante et la publie dans le Vogue britannique.
Ce lien archive toutes les collections d’Alexander McQueen depuis 1993.

Il est engagé par la maison Givenchy en 1996 (succédant à John Galliano). Quatorze collections par an! Cette année 96, il reçoit le premier de ses trois prix de Créateur britannique de l’année.

Il crée ensuite sa propre marque, dont Gucci achète la majorité des parts. Il quitte alors Givenchy et peut dès lors donner libre cours à son imagination débridée. Une créativité sans limite et non-conformiste. Durant les quinze années qu’a duré sa carrière, il n’aura cessé de surprendre avec des défilés déconcertants de théâtralité et avant-gardistes .

Photos ci-dessus Getty images, All over press, AFP.
Alexander McQueen a toujours assumé son homosexualité. En 2000, il s’unit à son compagnon George Forsyth à Ibiza. Un mariage non officiel qui ne durera pas. En 2010, très affecté par la mort de sa mère, de laquelle il était très proche, dépressif et fragilisé, il met fin à ses jours.

Ses scénographies souvent géniales, ses modèles de vêtements extravagants et futuristes, l’exposition Savage Beauty en 2011 à New York et en 2015 à Londres l’ont sacré, après sa mort en 2010, génie de la mode et visionnaire.

Ces trois derniers défilés sont analysés par le journaliste Loïc Prigent dans son documentaire hommage « Le testament d’Alexander McQueen » , disponible sur Arte Creative jusqu’au 25 décembre 2015. Voir aussi l’article intégral dans le Vanity Fair du mois d’octobre 2015.
« Le premier, « The Horn of Plenty », bazarde sa carrière à la poubelle et critique la mode ; le deuxième, « Plato’s Atlantis » prophétique, réfléchit au futur de la mode et même de l’humanité – rien que ça – ; « The Bone Collector » enfin, quelques jours avant son suicide, est un abandon morbide. »
La Haute Couture fait-elle partie des Beaux-Arts?
L’art ne vise pas à la production de quelque chose d’utile. La mode (fashion) est à l’intersection entre l’art et le commerce. Les créateurs de Haute Couture présentent des modèles que nous pouvons trouver si excentriques qu’ils semblent impossibles à porter. Alors la Haute Couture est-elle utile? Elle qui mélange art et industrie, elle est la garantie d’un savoir-faire et est soumise à de strictes critères contrairement au prêt-à porter. Ferait-elle plutôt partie des arts décoratifs? Et les oeuvres plastiques qui tiennent le haut du panier dans le marché de l’art (Koons…)? N’appartiennent-elles pas à une production quasi industrielle?
Alexander McQueen, Haute couture ou prêt-à porter, a élaboré des collections et des défilés participants d’une vision conceptuelle de sa pratique. Le réchauffement climatique, l’invasion des déchets, la mort, etc. Il a redéfinit les codes de la mode à travers les problématiques contemporaines. Artiste ou pas?
“Transcender ce qu’est la mode et ce qu’elle pourrait être, c’est ça le rôle d’un créateur. Il faut faire des trucs que personne ne veut faire” Alexander McQueen

Voir aussi Jean-Paul Gaultier et Haute Couture
Merci pour ce très bel article sur ce génie de la mode qu’était Alexander Mac Queen ! 🙂
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J’aimerais tellement voir tous les défilés! On en trouve quelques extraits sur la toile… Mais le reportage de Loic Prigent est vraiment très intéressant. Pour le voir cliquer sur « le testament … », cela en vaut la peine!
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Merci Culturieuse pour ta réponse. Je ne pouvais te remercier avant car j’ai eu un pb wordpress
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Je ne connaissais pas ce couturier. Certains côtés me rappellent Gaulthier tout en étant absolument originales. Encore une belle découverte, merci 🙂
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Ce qui est sûr c’est que les frontières ne sont plus aussi nettes entre les concepts, art ou pas. Reportage passionnant. De toute façon j’apprends des tas de choses chez toi. Une fin tragique, une crétion qui mêle la fantaisie, le rêve, la réflexion.
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