Né dans le Nebraska à Edward Ruscha a grandi en Oklahoma. Tout d’abord intéressé par la bande dessinée, il poursuit une carrière dans l’art commercial, et s’inscrit au Chouinard Art Institute (1956-60) de Los Angeles. Il travaille ensuite en tant que graphiste chez un imprimeur. s’exprimant par la peinture, le dessin, la photo, le cinéma, la gravure et l’édition, l’expérience de Ruscha en tant que graphiste est perceptible dans sa vision de la typographie et de la mise en page.

Il est connu pour l’inclusion de mots et de phrases dans son travail pictural, combinant langage et image. Son idée d’utiliser le livre comme médium artistique désacralise le livre d’art. En effet, dans les années 60, il met en page des sujets banals sans chercher à en faire des objets esthétiques ou originaux, tant par le thème que par la technique. Il fait partie, avec Robert Rauschenberg et Jasper Johns, des héritiers de Marcel Duchamp cherchant à se libérer de l’expressionnisme abstrait de cette époque. Il s’en différencie en utilisant la photographie, mais se définit comme peintre.

« Twentysix Gasoline Stations » est le premier livre de Ruscha, certains le célèbre comme premier livre d’artiste moderne. Cependant, les artistes suisse, Dieter Roth et Warja Lavater avaient déjà publié leurs livres d’artiste. Il dira qu’il veut que son travail soit le plus neutre possible, tel une collection de faits, de ready mades. Vendu au départ à 3,50 dollars, une édition originale signée se vend aujourd’hui 35000 dollars!
Voyageant d’est en ouest plusieurs fois par an, il sillonne la célèbre route 66 pour aller voir sa famille en Oklahoma. En 1962, année de diffusion de ce livre, l’image artistique du paysage est encore très traditionnellement esthétisée. Ed Ruscha, lui, photographie méthodiquement sans chercher à magnifier, de plus le thème des stations d’essence est pour le moins trivial. Traversant les Etats de Californie, Arizona, Nouveau Mexique, Texas, Oklahoma, le road trip se termine par une station FINA (à la Duchamp!) qui débute le retour au Texas, par la petite ville de Groom. Il est publié (sans grand succès) la même année que la fameuse exposition Pop Art de Pasadena à laquelle participe Ruscha. Il devient culte une vingtaine d’années plus tard.
« Le premier livre est né d’un jeu de mots. Le titre est venu avant même que je pense aux images. J’aime le mot ‘essence’ et j’aime la qualité spécifique de ‘vingt-six’. Si vous regardez le livre, la typographie fonctionne bien – j’ai travaillé tout ça avant de faire les photos. Surtout, les photos que j’utilise ne sont pas « arty » dans aucun sens du terme. » Ed Ruscha, Artforum interview, 1965
Le catalogue raisonné de l’oeuvre complète de Ed Ruscha se compose de sept volumes.
« L’existence précède l’essence », c’est pour ce vide qu’il faut faire le plein. 😉 K&M
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Waaah, je note!
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Et d’elle :« On ne naît pas femme, on le devient » Soyons des puits sans fond.
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Et il y a ce puits sans fond de culture que tu incarnes… Bravo pour le nouveau look du blog !
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Aïe… plus tu cherches et plus tu réalises que tu ne sais rien, mais alors rien du tout! Enfin, tout le plaisir est dans la quête. Bises et mes voeux pour ton nouveau bébé!
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Je ne connaissais pas cet artiste, et grâce à cet article je découvre un univers passionnant. Merci.
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