Ruben Martin de Lucas (1977) § frontières

Né à Madrid, ingénieur de formation, issu de l’Université polytechnique de Madrid, Ruben Martin de Lucas fonde, en 2001, avec quatre amis le collectif artistique Boa Mistura qui prend la rue comme support et dont le but est d’améliorer les endroits qu’ils transforment. Au cours de ses mandats à travers le monde, le collectif crée Crossroads, des projets participatifs avec les populations de quartiers défavorisés. (Townships, favellas, bidonvilles, camps de réfugiés…). L’objectif étant d’utiliser avec eux un vocabulaire positif, un environnement joyeux et coloré, en tant que ressource: inspiration, bonheur, fermeté…L’art urbain collaboratif en tant qu’amorce de résilience.

Dès 2015, Ruben Martin de Lucas débute une carrière indépendante en solo, dont la thématique est « Paysage et comportement associé » traitant des relations de l’humanité avec le territoire. Usant de différents outils artistiques comme la vidéo, la peinture, la performance, la photographie, il examine des sujets tels que la réduction de l’espace réservé à la vie sauvage, la surpopulation, les frontières, les différentes formes d’agriculture.

De la série Stupid borders, sont issues les actions performatives suivantes:

Iceberg Nation: performance visitant le désir de l’être humain de posséder une terre. Composée de photos, vidéos, et un court-métrage, la pièce montre l’artiste accostant sur un iceberg et y plantant un drapeau, symbole de possession territoriale. Ici, la « terre » est fragile et sans perspective d’avenir.

Iceberg Nation 09

Minimal Republics : un projet qui porte sur le caractère artificiel des frontières et l’incapacité humaine de vivre sans elles. Il se définit par trois actions: s’apprprier 100m2 de terrain, en dessiner la frontière et l’habiter pas plus de 24h. Le critère géométrique de ces micro-états éphémères, dont le seul habitant est l’artiste lui-même, invite à réfléchir sur l’absurdité des frontières et au sentiment de possession qui lie l’homme à la terre.

Minimal Republic 08-Alzado
Bureaucracies: portant sur le droit fondamental de se déplacer librement et l’impossibilité de l’exercer, toujours sur le caractère éphémère et artificiel des frontières, Ruben Martin de Lucas met ici en scène un groupe de personnes en attente de l’autorisation d’entrer ou sortir d’un territoire.
« 26 personnes attendant l’autorisation d’une autre personne de sortir d’un triangle délimité« 
Le jardin de Fukuoka: il est question ici de deux manières différentes d’appréhender l’agriculture et la vie. Partant de l’application du principe taoïste qui s’en remet aux pouvoirs des cycles de la Nature, les peintures libres et gestuelles, puis contraintes de l’artiste passent d’allégories de jardins sauvages explosant de couleurs aux tristes monocultures et au désert.

§

De la nature absurde et artificielle des frontières… une frontière est la limite qui sépare deux États ou encore la limite entre deux choses différentes.

Les frontières semblent faciles à définir : on les voit sur les cartes, comme des lignes qui séparent. Ce qui m’intéresse, c’est d’aller au delà de cette forme apparemment très simple à définir. Je tends vers une définition assez large : la frontière est un espace temps qui matérialise les normes. Elle joue un rôle très particulier : à la fois dans l’espace, dans les pratiques, dans les institutions et dans nos têtes, c’est là qu’elles naissent. Anne-Laure Amilhat-Szary. Emission France Culture, « De l’utilité (ou pas) des frontières contemporaines? »

65 murs frontières construits et planifiés, soit 40.000 km de long, ou la circonférence de la Terre.

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