Ce blog est une parcelle de ma mémoire. Grâce à lui, je me remémore les oeuvres des artistes, toujours accompagnées des émotions, des réflexions et des découvertes qu’elles ont suscités. Y aurais-je eu accès sans elles?
Avec le recul, quelles sont les pièces mémorables auxquelles j’ai assisté durant cette année 2019? Au-delà du talent des différent.e.s metteu.r.se.s en scène, des comédien.ne.s, scénographes, et de tous ces collaborateurs de l’ombre, quelques mots pour souligner ce qu’il reste en premier.Milo Rau, « Orestes in Mossoul ». Parce que la pièce est intemporelle et que l’Humain, dans sa cruauté comme dans sa souffrance est immuablement, pathétiquement vulnérable et imparfait
Frank Castorf, « Bajazet- En considérant le théâtre et la peste ». Parce que là aussi, il nous est donné à voir la cruauté et la fragilité, la passion et la violence, le pouvoir et la faillibilité, la folie et la raison du plus fort.
Angelica Liddell, « Una costilla sobre la mesa:Madre ». Parce que l’histoire éternelle et complexe de la relation mère/fille, de ce lien indissoluble et douloureux, est racontée avec les corps, les chants, la tradition, l’âme.
Tiago Rodrigues, « By heart ». Parce que la mémoire est la clé et la victoire.
Tabea Martin, « Forever ». Parce que, quelquefois, il faut rire et danser avec la mort.
Yasmine Hugonnet, « Extension ». Parce qu’une telle harmonie, à deux, trois, quatre ou plus, c’est rare et beau.
Krisztof Warlikowski, « On s’en va ». Parce que la vie est une tragi-comédie où l’on rêve toujours d’un ailleurs. Meilleur ou pas, on s’en fout.
Julia Perrazzini, « Le souper ». Parce que le repas est convivial, même s’il est imaginaire et que tous les chemins mènent à la résilience.
Maya Bosch/Antoinette Richner, « Pièces de guerre en Suisse ». Parce que la Suisse, c’est beaucoup de ceci et un peu de cela. Et qu’il fallait le dire.
Jérôme Bel, « Retrospective ». Parce qu’il n’y a pas que l’excellence qui est sublime.
Gremaud/Gurtner/Bovay, « Pièce ». Parce que la passion du théâtre, même adroitement maladroite, est un feu qui dévore.
Marion Duval, « Cécile ». Parce qu’ainsi se mettre à nu est un cadeau sans pareil.
Theo Mercier/François Chaignaud, « Radio Vinci Park ». Parce que la poésie motorisée, c’est totalement inattendu et particulièrement poignant.
Cyril Teste, « Festen ». Parce que le théâtre et le cinéma sont frères de sang.
Massimo Furlan, « Les Italiens » et « Concours Européen de la Philosophie ». parce qu’un regard tendre, intelligent et bienveillant ouvre les portes de la compréhension, parce qu’apprendre est aussi le lieu du spectacle vivant.
Yoann Bourgeois, « Minuit » et trois courtes pièces. Parce que le déséquilibre est ce qui permet de trouver l’équilibre. Parce que la chute permet de se relever. Parce que la poésie permet de s’envoler.
Ceci est un choix a posteriori. J’aurais pu en ajouter plusieurs encore. La programmation du théâtre de Vidy est riche et aiguisée. Et l’Arsenic est le lieu de précieuses découvertes.
Entre autres belles surprises, la prochaine saison verra le nouveau spectacle de Tabea Martin, celui d’Augustin Rebetez, ainsi qu’une rediffusion du sublime « Les idoles » de Christophe Honoré déjà passé en 2018. J’y retourne sans hésiter!
Image d’en-tête: Jean Tinguely, « Le Cyclop »
J’aime bien tes phrases d’introduction. C’est finalement, je m’en rends compte à l’instant, la finalité de mon blog … plus décentré que le tien, mais tissant un tapis d’éclats d’impressions…. Je te souhaite une belle année 2020…. avec une ribambelle frères et sœurs de sang !
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Merci Bernhard, Frère de blog! Bonne année vingt-vingt et qu’elle te soit win-win!
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