Maguy Marin est une artiste danseuse et chorégraphe, originaire d’une famille de réfugiés politiques espagnols. Elle est née à Toulouse.
Elle étudie la danse classique au conservatoire de Toulouse et au ballet de Strasbourg, puis rejoint, en 1970, l’École Mudra de Maurice Béjart à Bruxelles. Elle sera soliste pour le Ballet du XXe siècle durant quatre ans. Elle fait ses premières expériences chorégraphiques et participe à un groupe de recherches théâtrales. Elle crée sa première compagnie avec Daniel Ambash et obtient un premier prix chorégraphique en 1978.
Il fut dit que May B. créé en 1981 et rejoué des centaines de fois depuis, est d’une somptueuse cruauté. Inspiré par Beckett en personne, sur la musique de Schubert, l’absurdité de la vie et son implacable finitude y sont tragiquement représentés:
Installée à la Maison des Arts de Créteil, sa compagnie devient Centre Chorégraphique National en 1985. Elle crée des versions contemporaines de ballets classiques, comme le Cendrillon de Prokofiev pour le ballet de l’Opéra de Lyon.

Dès lors, elle devient une chorégraphe incontournable de la nouvelle danse française. Elle s’inspire du Tanztheater développé par Pina Bausch en Allemagne et intègre des éléments théâtraux à ses spectacles.
Avec Denis Mariotte, musicien et compositeur, elle collabore dès 1987. La compagnie s’installe à Toulouse en 2012. « Mon pays à moi, c’est l’endroit où je peux travailler ». Maguy Marin et sa compagnie travaillent sur une perpétuelle recherche, une expérimentation collective qui peut mener à des pièces non-dansées, telle Ha! Ha!, basée sur le rire jusqu’à l’écoeurement.
BiT a été crée le 17 septembre 2014 à Toulouse. BiT est l’unité de mesure informatique binaire.
La compagnie s’attache ici à une réflexion sur le rythme, celui de l’individu, celui du groupe, celui aussi de l’Histoire humaine. La scène, cernée de six larges planches inclinées, débute et se termine par une farandole dynamique et joyeuse des six danseurs sur une musique (de Charlie Aubry, sound designer) qui suggère la transe. Les séquences centrales exposent, elles, des drames semblant provenir des tréfonds de l’Histoire médiévale. D’une beauté tragique, le déversement des corps dénudés sur l’inclinaison écarlate d’une des pentes, laisse une impression marquante (de génocide?). La lutte pour le pouvoir et la domination imprègne la narration, qu’elle soit masculine, sexuelle, matérielle ou religieuse, traversée par les Parques qui dévident le fil du temps. Deux êtres se jaugent, mi-humains, mi-reptiles, en une danse implacable. Un discours engagé sur la nature de l’humain, traversé par des références artistiques, que ce soit la Danse de Matisse ou La mort de Sardanapale, et qui questionne sur le caractère fatal de la domination et la soumission sociale.
Trois représentations ont eu lieu au Théâtre de Vidy, Lausanne, du 22 au 24 avril 2015.
La chorégraphie de Maguy Marin, les sons utilisés, les répétitions corporelles rythmiques des danseurs semblent mener à un état de transe. Un état psychique pouvant être obtenu notamment lors de rassemblements collectifs.
La transe est un état second, un état de conscience modifié, un transport spirituel qui implique un automatisme psychologique non contrôlé, l’impression de subir certains phénomènes psychiques (wikipédia). Au Moyen Âge, le terme signifiait « partir », « passer », « s’écouler ». L’état de transe peut être atteint au moyen de techniques particulières, comme danse rotative, musique obsessionnelle, jeûne, hyperventilation, plantes hallucinogènes…Il existe de nombreuses formes différentes de transe (chamanique, divinatoire, hypnotique,etc.), dont la transe danse qui peut être utilisée en thérapies.

La musique, très codifiée, emmène progressivement dans un état de lâcher prise ou le corps et l’esprit, inséparables, trouvent eux-mêmes leur propre régulation. Les émotions sont alors mobilisées puis canalisées en faisant appel à des archétypes comme le guerrier par exemple.
L’énergie de l’agressivité, le plus souvent réprimée, peut alors s’exprimer et donner accès à des mémoires corporelles enfouies. En se libérant par le mouvement, le corps trouve alors le chemin de son auto-guérison.
(site: Cliquez ici)
Hah – j’ai vu cette semaine sur Mezzo « Cinderella » …. bon timing avec ton texte Merci!
J’aimeJ’aime
Ah ben je ne savais pas! j’ai vu BiT vendredi soir et il me faut bien 2 jours pour digérer…et encore, je n’ai pas terminé…
J’aimeJ’aime
…. cela ne m’étonne pas. Dans ce petit extrait il y avait qqchose d’hypnotique… derviche-ien
J’aimeJ’aime
C’est ça! un moment fabuleusement tripal et seulement après, tu revis le truc et tu réalises..
J’aimeAimé par 1 personne
Que veux-tu que je rajoute, hein ? Bel article pour une artiste hors du commun. Je n’ai jamais vu un de ses spectacles en « vrai », juste à la télé, c’est pas top, mais mieux que rien !
J’aimeJ’aime