
Née à Berlin d’un père juif allemand médecin et d’une mère suisse, Meret Oppenheim quitte l’école à 17 ans pour apprendre à peindre et s’installe à Paris deux ans plus tard. Elle vit son enfance chez ses grands-parents maternels à Delémont et Bâle. Elle s’intéresse aux théories de C.G.Jung sur les rêves et découvre les oeuvres de Paul Klee dès 1929 ce qui ouvre sa compréhension de l’art abstrait.
Meret Oppenheim connait la célébrité avec cette oeuvre emblématique du surréalisme, achetée par le MoMA en 1936 :

A Paris, elle rencontre Alberto Giacometti, Hans Arp et Sophie Taeuber-Arp qui la présentent aux surréalistes. Sa liberté et son non-conformisme en font une égérie toute trouvée. Cependant, pour elle, le surréalisme correspond plus à une impulsion rebelle.

Elle est remarquée grâce à l’ oeuvre ci-dessus par André Breton qui lui demande de participer à une exposition surréaliste. Cette reconnaissance de son travail l’encourage dans sa création. Première exposition à Bâle en 1936.


Meret Oppenheim est une femme libre et émancipée qui affirme sa bisexualité. Ses relations avec Man Ray, Max Ernst et Marcel Duchamp attestent de sa liberté et de son indépendance d’esprit dans sa vie comme dans son art. « La sexualité n’a pas été mon problème, je m’en suis moi-même libérée. […] Le problème des femmes réside dans leur situation au sein de la société » déclarait-elle en 1984. Sa grand-mère, Lisa Wenger, une des premières femmes étudiante en peinture des Beaux-Arts de Düsseldorf, proche d’Hermann Hesse et Carl Gustav Jung, lui a donné le goût de la liberté, de l’art et du féminisme.

La notoriété qu’elle acquiert si jeune va entraîner une longue crise qui la verra s’écarter du monde de l’art de 1939 à 1954. Elle continue cependant à travailler mais pour elle seulement.

L’idée de la femme associée à la nourriture et au jeu renvoie aux relations de pouvoirs dans la société. Meret Oppenheim pratique beaucoup la notion de jeu, penchant qu’elle partage avec les surréalistes. Celui des « cadavres exquis » dont ils usent, elle le transpose en allant à la recherche d’objets à l’extérieur avec des amis pour ensuite les assembler et produire des créations.
Meret Oppenheim transcrit ses rêves dès 1927 : « J’ai lu chez Jung que lorsque le chef d’une certaine tribu faisait un rêve qui lui semblait important, il convoquait tous ses hommes et leur racontait ce rêve. (…) Quand les artistes et les poètes décrivent ce qui leur semble important, alors peut-êtrecela l’est-il aussi pour l’humanité. »

Cette oeuvre est importante pour comprendre la torpeur et l’impuissance qui s’installe en elle suite à son succès parisien des années trente. Elle prend de la distance avec le milieu surréaliste, voyage en Italie avec Leonor Fini et retourne s’installer en Suisse.
En 1945, alors qu’elle vit en Suisse, elle rencontre le marchand Wolfgang Laroche qu’elle épouse en 1949. Elle surmonte sa crise en 1954 et installe son atelier à Berne. Elle travaille intensément et organise la « fête de printemps » en 1959 où le repas est servi aux invités sur une femme nue, une façon pour elle de célébrer la fécondité féminine.
En 1975, elle reçoit le prix le prix de l’art de la ville de Bâle et prononce un discours fameux sur les femmes artistes. Elle publie le recueil de poèmes « Sansibar » en 1981 et « Caroline » en 1985. Les expositions se succèdent en Suisse, en France et en Allemagne jusqu’à sa mort en 1985.


Une de mes sources, le dossier pédagogique très complet du musée :
http://www.musee-lam.fr/wp-content/uploads/2014/02/Dossier-Pedagogique-Meret-Oppenheim.pdf

Meret Oppenheim a traversé une longue crise d’environ quinze années avant de retrouver la confiance en soi nécessaire à son épanouissement.
Que faut-il pour avancer lors de ces passages à vide qui nous entravent, comment se remettre en question?
Les périodes de crise personnelle qui peuvent arriver dans notre vie (crise d’adolescence, crise de milieu de vie, etc.) sont des caps difficiles qui nous interrogent sur nos valeurs et nos besoins. Elles nécessitent un temps de pause et de réflexion pour éviter de retourner la culpabilité sur notre entourage. Tout recommencer n’est pas forcément toujours la solution. En revanche, se poser les bonnes questions, mieux définir ses rêves, exposer ses doutes, oser demander de l’aide sont des attitudes qui permettent de faire évoluer positivement une situation qui peut ressembler à une impasse. Le coaching en est l’outil actuel.

Jusqu’au 13 février 2022 au Kunstmuseum de Berne:
Meret Oppenheim est aujourd’hui considérée comme la plus grande artiste suisse du XXe siècle et comme la plus importante figure féminine du surréalisme (même si elle s’est défendue d’appartenir au mouvement). La rétrospective transatlantique « Meret Oppenheim Mon exposition » présente cinq décennies de l’œuvre remarquable de l’artiste.

superbe article d’une artiste que j’apprécie énormément.
Par contre la pub Altercoaching « Facilitations altercoaching |Xavier de Stoppani coaching intégratif annemasse genève conseil accompagnement facilitation | altercoaching facilitations genève rhône-alpes. » casse totalement le charme.
Très agaçant
Agréable dimanche
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Merci pour ce commentaire. J’apprécie la critique. je vais mettre un lien moins long… Bonne suite!
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J’allais justement m’interroger sur ma présence ici! C’est très gentil, mais un peu surprenant! (Bien que je ne nie pas que Jung m’inspire)…
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Je rejoins Michel / néanmoins cela n’élève en rien la qualité de vos stockes. Votre blog reste un espace précieux et c’est un réel plaisir de venir se promener chez vous. Merci infiniment pour votre travail de recherches, d’élaboration… Je suis heureuse de vous avoir trouvée !!!!
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C’est réciproque alors! Merci!
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