
Romancier et poète irlandais, mort à Zürich.
A l’âge de vingt-deux ans, James Joyce quitte Dublin. C’est pourtant dans cette ville qu’il base l’essentiel de ses écrits. Le 16 juin 1904, il rencontre Nora Barnacle, c’est aussi la date de l’action d’ Ulysse, son roman phare (Cinquante ans plus tard, Dublin en fait un jour de fête annuel, le Bloomsday). Il épouse Nora en 1931. Ils vivront à Trieste, à Paris et à Zürich et auront deux enfants.
Petite Biographie et bibliographie:
http://www.arte.tv/fr/biographie/554550,CmC=554576.html
Paris 1924: – James Joyce, Giorgio Joyce, Nora Barnacle, Lucia
Ulysse a d’abord été publié en feuilleton aux Etats-Unis entre 1918 et 1920, puis dans son intégralité e n 1922 à Paris. Il a tout de suite été taxé d’obscénité et interdit jusqu’en 1931. Il est considéré comme l’un des plus important roman de la littérature du XXe siècle.
Ne lit-elle pas le monologue de Molly?
Le roman commence donc le 16 juin 1904 à 8h00 du matin et se termine par le monologue intérieur de Molly Bloom la nuit suivante vers 3h00. Il est construit en dix-huit chapitres s’enchaînant comme l’Odyssée, d’une inventivité de style incomparable. Parler de la musique des mots en est l’image la plus simple. Le dernier chapitre est constitué de huit paragraphes sans ponctuation et entraîne le lecteur dans les pensées de Molly lors d’une insomnie. Une partition féminine très osée pour l’époque. Associations d’idées, pensées libres, souvenirs, sensualité, Molly a enfin la parole (jamais dite et jamais entendue) et c’est un flot magnifique et intemporel qui nous est livré.

Interprète : Chloé Chevalier , Metteur en scène : Pascal Papini
Le metteur en scène, la comédienne et Valéry Larbaud (en 1921 dans une conférence sur James Joyce) s’expriment sur ce texte :
Une mise en scène qui permet d’intégrer avec émotion ce texte fabuleux. Son actualité est si évidente que l’on peine à penser qu’il fut écrit en 1921 et par un homme! La comédienne Chloé Chevalier incarne une Molly Bloom pleine d’intensité et d’humanité. Malgré le temps passé et l’évolution des moeurs, les méandres de la pensée de cette femme sont les nôtres. A voir au :
La fin du monologue : « (…)O cet effrayant torrent tout au fond O et la mer la mer écarlate quelquefois comme du feu et les glorieux couchers de soleil et les figuriers dans les jardins de l’Alameda et toutes les ruelles bizarres et les maisons roses et bleues et jaunes et les roseraies et les jasmins et les géraniums et les cactus de Gibraltar quand j’étais jeune fille et une Fleur de la montagne oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme les filles Andalouses ou en mettrai-je une rouge oui et comme il m’a embrassée sous le mur mauresque je me suis dit après tout aussi bien lui qu’un autre et alors je lui ai demandé avec les yeux de demander encore oui et alors il m’a demandé si je voulais oui dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je lui ai mis mes bras autour de lui oui et je l’ai attiré sur moi pour qu’il sente mes seins tout parfumés oui et son coeur battait comme fou et oui j’ai dit oui je veux bien oui. »
31.01.2014 : j’ai vu ce soir la version traduite par Tiphaine Samoyault, adaptée par Jean Torrent, Blandine Masson et
Anouk Grinberg, qui interprète Molly. Toute en malice, avec sa gouaille populaire et sensible, l’actrice se laisse porter et donne une réalité intense au personnage. Son interprétation de Molly fait ressentir un humour qu’il faut réattribuer à l’
Ulysse de Joyce, que l’on présuppose incompréhensible ou difficile. Il est au contraire d’une actualité saisissante et le talent d’Anouk Grinberg permet de se l’approprier avec jubilation. Cette liberté d’écriture, révolutionnaire à l’époque, a ouvert la porte à une nouvelle littérature.
Au final, l’interprétation de Chloé Chevalier, plus littérale, expose l’intériorité de Molly de façon peut-être plus intime et profonde, très proche de mon ressenti à la lecture. Anouk Grinberg m’a surprise par l’originalité de son approche, avec une adaptation plus courte, qui met en avant l’humour de certains passages, ce qui permet à la comédienne de jouer un large éventail de sentiments . Cette version, plus abordable, me semble-t-il, par le grand public est très plaisante, pourtant la Molly de Chloé Chevalier reste plus proche de celle que j’ai perçue en lisant le merveilleux texte de Joyce.
MOLLY aujourd’hui ? :
Cinq mythes sur le désir sexuel féminin décodés par Kristen Mark.
Mythe n°1: les femmes éprouvent moins de désir sexuel que les hommes.
Mythe n°2: la « réaction sexuelle » implique d’abord du désir, puis une excitation, puis un orgasme.
Mythe n°3: 43 % des femmes souffrent de dysfonctionnement sexuel.
Mythe n°4: les femmes ayant un fort appétit sexuel sont des exceptions.
Mythe n°5: le désir sexuel des femmes est très différent de celui des hommes.
Pour en savoir plus :
http://www.huffingtonpost.fr/kristen-mark/mythes-desir-sexuel-feminin_b_3264893.html
Photo de Dora Maar « Assia nue » 1934
Collection Christian Bouqueret
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