Au théâtre de Vidy-Lausanne du 22 avril au 2 mai 2021
Inclination, passion, goût? Qu’est-ce qui définit une vocation? Qu’est-ce qui fait que l’on se sent appelé à suivre une voie particulière durant notre existence?
C’est le thème qu’a choisi d’explorer Emilie Charriot (« Passion simple »), conviant Pierre Mifsud, comédien établi et reconnu d’une cinquantaine d’années, et Nora Kramer, comédienne adolescente. Un écart d’âge intéressant autant du point de vue du langage que de l’expérience de vie de chacun d’eux.
Avec en introduction le bout d’essai de Jean-Pierre Léaud filmé par Truffaut, la route semble toute tracée pour ce jeune acteur. Comme une évidence qui s’impose. Mais en est-il toujours ainsi?
En premier lieu, le comédien Pierre Mifsud (« Conférence de choses ») utilise un langage corporel pour exprimer les hésitations, les incertitudes et les errances qui détermineront la direction que va prendre sa vie. Une chorégraphie faite d’effleurements, de gestes ébauchés, de détours et de volte-face, qui commence timidement et se termine avec résolution. Ces gestes-là seront repris tout au long du monologue qui fait suite. Loin d’entendre les voix impérieuses qui ont guidé certains élus, pour lui les chemins qui s’offraient étaient multiples. Ce sont tous ces possibles qui l’interrogent: «J’aurais pu faire…»… vertigineuse abondance d’itinéraires! «…Alors j’ai fait du théâtre». Ce monde est sans réelles cloisons, nous nous les inventons.

La jeune comédienne Nora Kramer, elle, se demande s’il est possible « d’être nulle» tout étant portée par une vocation. La mort n’est rien, c’est la vie même qui l’intéresse, l’instant présent. Sa destinée, elle l’imagine en listant des projets avec gourmandise, sans crainte de l’imprévu, l’attendant avec assurance. Faire du théâtre sans pour autant se complaire du regard des autres, ce pourrait être ça, avoir une vocation.
Un très beau moment donc en compagnie de ce singulier duo théâtral, qui livre avec tendresse et humour, grâce et fantaisie, ce texte élaboré avec le matériau issu de leurs ressentis intimes.
C’est une chanson de Georges Moustaki en espagnol, aussi mélancolique que triomphante, interprétée par Marina Rossell, qui clôt la représentation.
Comme il est bon, délicieux de parler d’autres choses que de C… Oui, oui, parlons de théâtre !!! Et parlons de vocation, de destin, de destinées, de chemins, de quête, de sens, après tout ses mois de piétinement insupportable ! Choisir un chemin, c’est renoncer et cette question me taraude, moi qui n’est jamais su vraiment choisir ! Tout est si tentant !Dilettante éternelle ! Une question essentielle ! Merci
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Comme il est bon, délicieux de parler d’autres choses que de C… Oui, oui, parlons de théâtre !!! Et parlons de vocation, de destin, de destinée, de chemin, de quête, de sens, après tout ces mois de piétinement insupportable ! Choisir un chemin, c’est renoncer et cette question me taraude, moi qui n’ait jamais su vraiment choisir ! Tout est si tentant ! Dilettante éternelle ! Une question essentielle ! Merci ( sans fautes, c’est mieux !!!)
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❤️ oui, ce spectacle donne envie de revenir sur les raisons de nos choix de vie. Qui aurions-nous pu devenir? Quelles rencontres, quels désirs, qu’est-ce qui a fait de nous ce que nous sommes? Toi qui goûte la philo, dans un entretien Emilie Charriot parle du livre de Charles Pépin « les vertus de l’échec» qui me semble intéressant.
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Je ne peux pas encore aller au théâtre, aussi cela me fait bien plaisir de te lire.
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