Olafur Eliasson est un artiste contemporain danois dont les parents sont originaires d’Islande. Son père, artiste, l’initie à l’art et il passe du temps dans son atelier. Rapidement divorcés, leur enfant passe toutes ses vacances chez ses grands-parents en Islande, pays qu’il adore. Adolescent, sa pratique du break dance influe sur sa conscience du corps lié à l’espace. Il est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts du Danemark en 1995 et s’installe à Berlin cette même année.

Un de ses premiers travaux s’intitule Beauty, un tuyau d’arrosage percé, d’où l’eau s’écoule, et éclairé de manière à créer des arcs-en-ciel. Il débute ainsi une oeuvre où il met en relation les éléments naturels et la technologie et crée des sculptures souvent basées sur la lumière.

En 1995, fondation du studio Olafur Eliasson de Berlin : un atelier-laboratoire expérimental qui ne cessera de s’agrandir, composé en majorité d’architectes, mais aussi d’artistes, de techniciens, de scientifiques, d’historiens de l’art, d’administrateurs et de cuisiniers bio, de différentes nationalités. Il occupe aujourd’hui une centaine de personnes selon les projets en cours. Il est un outil destiné à la conception artistique.

« (…)la lutte contre le dérèglement climatique est fortement altérée par notre incapacité à nous sentir connectés à une chose aussi vaste et globale que le climat. Les idées de connexion et d’interdépendance sont des outils pour transformer les idées en actions »OE
Inspiré par le Land Art, Olafur Eliasson met en scène des phénomènes naturels dans des environnements urbains. Entre 1998 et jusqu’en 2001, Il teinte de vert les fleuves des villes de Brême en Allemagne, Moss en Norvège, Los Angeles aux Etats-Unis, Tokyo au Japon et Stockholm en Suède (de la fluorescéine). Son projet Green River est une façon de révéler l’espace naturel, d’inviter à en prendre conscience, la modification de la couleur de la rivière incitant les commentaires et les interrogations.
En 2003, pour le pavillon danois de la 50e Biennale de Venise, son installation La situazione antispettiva , une espèce d’immense kaléïdoscope, est bâtie avec environ 250 cônes polygonaux en acier inoxydable. Le visiteur dans le module se trouve reflété à l’infini par les facettes polies, tandis que les cônes tronqués permettent de voir l’intérieur depuis dehors.
La même année, The Weather Project (le projet météorologique), lui offre la reconnaissance publique. A la Tate Modern de Londres, son installation plonge les visiteurs dans un brouillard artificiel et leur font vivre un lever de soleil éblouissant grâce à un jeu de miroirs et de lumières. Tout l’aspect technique est visible depuis un autre point et fait partie de l’oeuvre. L’art et la science confondus.

L’objectif d’Olafur Eliasson quand il met en évidence ces phénomènes est de toucher le spectateur dans sa perception de l’espace et du temps. Il en devient la « partie exposée, en mouvement dynamique ».
« Eye see you » (l’oeil te voit), 2006, est une commande de la Maison Louis Vuitton pour les vitrines de ses 350 boutiques. Les bénéfices obtenus ont été versés à la fondation 121 ethiopia , une ONG créée par l’artiste et son épouse Marianne Krogh Jensen. Un jeu de reflet où le regardeur est regardé à son tour par son reflet dans l’oeil de la vitrine. Les lampes qui forment cet énorme iris sont des « sun cookers ». « Lier cet endroit (le magasin Louis Vuitton), qui est un des emplacements commerciaux les plus chers du monde, avec un autre endroit où le dénuement est total, est crucial pour moi » Dit-il.
La firme BMW a fait appel à lui pour son modèle d’Art Car 2007, le 16ème. Intitulée Your Mobile Expectation, la voiture(à hydrogène), est considérée ici comme une partie de l’ensemble lumière/température/eau, est recouverte d’un dôme de glace. L’utilisation de ces trois éléments essentiels à la survie humaine insiste sur la relation de l’Homme à la Nature et à la technologie.

« Pour moi, l’expérience physique provoque une impression beaucoup plus profonde que la rencontre purement intellectuelle. Je peux vous expliquer ce que signifie avoir froid, mais je peux surtout vous faire ressentir à travers mon art ce qu’est le froid. » OE, Le Monde, janvier 2009.

Les quatre cascades de New York datent de 2008. Toujours en lien avec le climat, le temps et l’espace, c’est un projet de grande envergure financé uniquement par des fonds privés et dont l’impact sur l’environnement est nul. Les échafaudages visibles semblent figurer la nature comme étant une construction.

Le studio d’Olafur Eliasson a mis au point et travaille encore sur la Starbrick, une première réalisation commerciale : un luminaire à suspendre, combiner ou poser au sol, un module composé de surfaces miroir jaune éclairées par LED.
Mis en valeur dans l’espace urbain, les phénomènes naturels sont ainsi rendus visibles par l’artiste. Que ce soit avec des moyens scientifiques ou par une proposition d’activité très simple : Un plafond troué pour suivre la course de la lumière du jour ou des légos mis à disposition de la créativité des visiteur.

L’interactivité de ses travaux avec le public lui est essentielle, un objectif important de son travail étant de relier le corps et l’esprit lors de la découverte. Artiste de la lumière, écoresponsable, relié à l’humanité aussi bien qu’au cosmos, Olafur Eliasson déploie une démarche de questionnement, de recherche et d’expérimentation. Pour une nouvelle planète?

Aujourd’hui, exceptionnellement, je fais de la pub!

oh lala ! formidable, j’adore ! Je me réjouis de voir la biennale avec toi, ça va être top top top ! Je me trompe peut-être ( c’est même fort probable ! ) mais je pense que la vie en Islande crée des artistes hors du commun. Cette idée de lumière…les aurores boréales…
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C’est vrai que Björk pour citer la plus connue est une artiste hors norme. Je me réjouis aussi de lire Eirikur Orn que tu viens de proposer!
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sur le blog d’autres islandais très talentueux, avec une grande tendresse pour Audur Ava Olafsdottir, « Rosa Candida » et L’embellie » surtout…
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