« Dans la vision de l’artiste, le Pavillon suisse joue sur la logique nationale de l’autoreprésentation glorificatrice à travers la culture, qui est à l’origine même des pavillons nationaux dans les Giardini della Biennale di Venezia voici plus d’un siècle », explique Andrea Bellini. « À la fois documentariste singulier, à l’imagination baroque et débridée, et créateur de mondes extraordinaires, Guerreiro do Divino Amor nous invite à rire avec bienveillance de notre chauvinisme et de ces clichés à l’aide desquels nous représentons le monde et nous-mêmes. À nos yeux, cette attitude revêt une importance fondamentale dans une période de polarisation croissante de la politique et d’oppositions radicales semblable à celle que nous traversons actuellement. »

Mais qui donc est Guerreiro do Divino Amor? Né à Genève en 1983, il vit et travaille à Rio de Janeiro. Il a obtenu un master en architecture de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble et La Cambre (Bruxelles). Ses recherches sont consacrées aux Superfictions, à savoir les récits historiques, politiques, religieux et médiatiques qui infiltrent la construction du territoire et de l’imaginaire collectif. À partir de fragments de réalité, il créé un univers de fantaisie et de science-fiction sous forme de films, de publications et d’installations à grande échelle. (Plus ICI et là son site officiel)

L’oeuvre Le Miracle d’Helvetia est le sixième et dernier volet de son projet de recherche intitulé Superfictions débuté en 2005 à Bruxelles: un « Atlas Mondial Superfictionnel ». Se saisissant d’une esthétique de science-fiction, Guerreiro do Divino Amort déploie sa pratique artistique en films, publications, panneaux animés rétroéclairés, installations et conférences performatives. Il en réalise des portraits relevant de l’identité historique, sociale, médiatico-politique et religieuse d’un territoire. La totalité de ses superfictions (Superfictional Sanctuaries) ont été exposées, entre autres lieux, au Centre d’art contemporain de Genève en 2022. Pour exemple, l’image ci-dessous est un montage qui montre le monument international de la réformation à Genève vandalisé de multiples fois depuis 1933 et pour la dernière fois en 2019.

Il me semble que, cette année, le pavillon suisse sera pour le moins spectaculaire!