Au Théâtre des Trois P’tits Tours, Morges, jusqu’au 22 mai 2022
Avec Vanessa Lecoultre, Julien Rochat, Anne-Sophie Capré, Nicolas Martin, Alessia Castan et Gy Aume.

D’abord, il y a les photographies… de celles qui donnent envie. D’une belle profondeur, expressives, chargées d’émotions.
Ensuite, il y a la forme. La danse contemporaine côtoie de près « l’art contemporain » que d’aucuns présupposent difficile d’accès. Laissons-nous aller…
Après, il y a le défi. Des comédien.ne.s amateurs audacieu.x.ses qui osent cette expression intime, ce langage du corps, au moyen de la danse contemporaine. Une initiation soutenue par une chorégraphe expérimentée et déterminée, Mena Avolio.

Parce que, oui, tout part de l’individu et de sa particularité, on le ressent durant ce spectacle. On l’entend aussi puisque quelques paroles sont dites. Cette forme-là, celle de la danse contemporaine, permet une liberté d’expression inaccessible à l’académisme de la danse classique.
On n’ose imaginer les heures de travail pour obtenir une telle coordination et cette belle aisance sur la durée du spectacle. On assiste à autant de duos que de solos. Les passages groupés sont parfaitement synchronisés. Chacun.e a son moment subjectif.
Comme dans certaines grandes oeuvres fondatrices de danse contemporaine, les chaises sont les accessoires intermittents. La lumière en est un autre, d’une égale importance. Les sons, mélodies instrumentales, électroniques, simples bruits de pas ou espace silencieux, épicent l’action. Les costumes sont de simples vêtements de ville, nous incitant à relier les attitudes dansées à un quotidien évocateur. Le tout s’ajuste en un ensemble harmonieux et cohérent.

C’est une chorégraphie exigeante qui nous est proposée. On peut y ajouter les discours (parlés ou dansés) des protagonistes sur eux-mêmes, occasionnant autant de moments de grâce. La surprise vocale magistralement interprétée, quasiment a capella, par Gy Aume en est une et pas des moindres!
Le début, tel une allégorie du lancement de ce projet, montre à quel point il est difficile de lâcher prise pour s’élancer et oser. Il y a des moments de fatigue et d’autres de liesse, il y a le groupe qui soutient malgré les doutes. Il faut trouver l’équilibre, se confronter aux antagonismes: délicatesse et puissance, vitesse et lenteur, soumission et domination. Et pour finir, avec une énergie saisissante, savoir respirer ensemble !
Le spectacle, émaillé de poésie, est une exploration efficace de cette discipline, une démonstration qui, espérons-le, donnera envie aux spectateurs et spectatrices de réitérer l’expérience en allant voir danser des compagnies. Notre région nous offre de multiples occasions de nous ouvrir aux arts, ne les boudons pas!


Je relis cet article sur Plateau Libre avec une certaine émotion, étant moi-même l’un des comédiens de cette création.
Ne sachant pas comment vous contacter, je me permets d’utiliser ce canal pour vous informer que ce projet en a fait naître un autre, toujours avec Mena Avolio à la création et avec quasiment les mêmes danseuses et danseurs.
Et nous sommes à bout touchant : « Vestibule » se jouera en juin au Théâtre Trois P’Tits Tours. Une création où il sera question d’apparence…
Alors, peut-être, rendez-vous au bar, à Morges, après l’une des représentations !
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Bonjour Nicolas, merci pour votre message. En effet je m’étais inscrite au bord de plateau mais j’ai dû y renoncer au dernier moment. Je ne peux venir que le 22, soir de la dernière. Mais je me réjouis de voir cette prochaine création!
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