Carmen Lozar (1975) / Tony Cragg (1949) § Artisanat et art

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Carmen Lozar travaille le verre au chalumeau. Elle est américaine, formée à l’Université de l’Illinois, puis au Bullseye Glass Factory de Portland, Oregon. Intéressée par l’art traditionnel, elle a voyagé en Chine, Inde, Thaïlande et Indonésie. Elle est gratifiée d’un Master of Fine Arts de l’Alfred University à New York en 2003. Régulièrement appelée à effectuer des démonstrations de son travail à travers tous les Etats-Unis, elle enseigne à la Wesleyan University. Carmen-Lozar-Resume

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Carmen Lozar, 2015, « Set for Frida and Diego », glass and meta, l7.5” x 12.5” x 2.5”
 « Mes pièces empruntent aux scènes de la vie quotidienne pour transformer le banal en fantastique. Elles sont une extension de ce qui débute dans la réalité. Je veux éveiller l’imagination par l’absurde et l’extraordinaire » CL
 La frontière entre art et artisanat peut sembler quelquefois imprécise…
Ce n’est qu’en 1762 que l’artiste se distingue officiellement de l’artisan. L’Académie Française prononce que l’artisan est un homme de métier et l’artiste celui qui exprime le beau… mais contraint par les codes établis et subordonné à des commandes…
La modernité va renverser ce précepte, l’art se dissocier de l’harmonie.
Car l’art associé à la beauté devient, au XXe siècle, une  définition bien trop restrictive. Marcel Duchamp a passé par là. La phrase d’André Malraux, «Le mystérieux pouvoir qui, transcendant l’histoire grâce à des moyens qui ne sont pas ceux de la beauté… », précise qu’il y a dans l’oeuvre d’art, plus que l’application de règles, un engagement de l’être tout entier. Physiquement et spirituellement, l’artiste crée sans code et sans limite.
Les gestes et les savoir-faire communs rendent l’artiste et l’artisan très proches. C’est plutôt la finalité et l’intention humaine qui donnera le ton, ou même L’inutilité d’une différence…
L’artisanat d’art a existé. C’est un mouvement français créé après les évènement de mai 1968, il est culturel et social et fut l’un des facteurs déterminant de la prise de conscience écologique.
  « l’art n’imite pas le visible, il rend visible. » Paul Klee
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Tony Cragg, « Eroded Landscape » (1992), verre blanc sablé, 200 x 270 cm. Vue d’exposition au Musée départemental d’art contemporain de Rochechouart.

Tony Cragg est un sculpteur britannique né à Liverpool. Il s’oriente tout d’abord vers des études scientifiques et travaille dans un laboratoire de biochimie sur le caoutchouc naturel. Son intérêt pour l’art l’entraîne à s’inscrire au Gloucester College of Art and Design dès 1969, puis à la Wimbledon School of Art et au Royal College of Art de Londres jusqu’en 1977. Il s’installe alors à Wuppertal en Allemagne. Il enseigne à Metz, puis à Düsseldorf.

« Nous devons faire un effort pour sortir de l’ordinaire, vers l’extraordinaire. Au final, ce n’est pas la sculpture qui est importante, c’est ce qui se passe dans nos esprits ! » T. Cragg

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Tony Cragg, « Menschnenmege », 1984, objets divers en plastique, BSI Art Collection, Lugano.

Attiré par le minimalisme, l’Arte Povera, l’art conceptuel, durant les années 70, il collectionne les déchets, les objets de bois et de plastique et travaille la recomposition et la fragmentation des formes de ces matériaux de récupération qu’il qualifie de “fossilized keys to a past time which is our present”. Il décrit son travail comme une accumulation de points, de taches qui participent du même principe que la peinture.

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Tony Cragg, « Palette », 1985

Et voilà qu’un retournement s’impose à lui. Depuis les années 80, il éprouve le besoin de travailler lui-même la matière : le verre, le bronze, le bois, l’acier poli.

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Tony Cragg, vue d’exposition 2006.

L’évolution de son travail l’amène à créer de sa propre main. Il se dit matérialiste. Il passe alors des matériaux manufacturés aux matières pures. Il considère la pensée et la réalisation de la sculpture, le sens et la forme, comme étant d’une égale importance. Le médium utilisé sert à transmettre le sens qu’il a voulu lui donner. Finalement, pour lui, le matériau le plus important est notre propre cerveau.
Il se tourne vers des formes organiques, toujours de l’accumulation, mais de strates, de volutes, créant des formes abstraites dans lesquelles on peut deviner des figures.

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Tony Cragg, « Round the Block », 2003
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Tony Cragg, « Inverted Columns », 2010, acier.(Lisson Gallery)

Il a mis au point un procédé de fonte, pour le bronze et l’acier, qui lui permet d’obtenir des formes apparemment molles, voire liquides. Il produit aussi dessins et aquarelles qui lui permettent de représenter des sculptures impossibles à réaliser, qui défient les lois de la gravité.

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Tony Cragg, « not titled yet », 2007. Crayon sur papier. 36,3 x 49,5 cm. Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Paris; © Tony Cragg.

 

4 réflexions sur “Carmen Lozar (1975) / Tony Cragg (1949) § Artisanat et art

  1. Deux artistes que j’aime et admire ..La différence entre l’art et l’artisanat est ténue ,je suis d’accord avec Cragg quand il dit que l’essentiel est dans notre regard

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  2. J’aime beaucoup, les deux artistes, la première pour l’univers onirique et un peu enfantin, et quand même, une préférence pour le second, les inverted columns, très évocatrices, où le brillant et l’arrondi rendent quelque chose de sensuel et aussi un peu mystérieux, ça me cause en tous cas ! 😉

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