Artiste plasticienne contemporaine japonaise
Après une hallucination vers l’âge de dix ans portant sur un motif de fleurettes se multipliant tout autour d’elle, Yayoi Kusama se nourrira de cette impression d’être « intégrée au décor » et réalise ses premières oeuvres. Peindre est pour elle, de santé mentale fragile, « la seule façon de se maintenir en vie ». Quelque chose de primitif, d’instinctif. L’infini de l’univers est son thème de prédilection.
© Dots obsession, Infinity mirrored Room, 1998 obsession Pois/points. salle des Reflets Infinis Installation. Peinture, miroirs, ballons, adhésifs, hélium. 280 x 600 x 600 cm Les Abattoirs Toulouse ©Jean-Luc Auriol
Infinity mirror Room (filled With the Brillance of Life) — Salle des Reflets Infinis (emplie de l’Éclat de la Vie) — 2011, environnement, miroirs, métal, Plexiglas, lampes-bulbes électriques, bois, placoplâtre, plastique, eau, 300 x 617,5 x 645,5 cm, collection de l’artiste.
La jeune Yayoi Kusama intègre l’école d’art de Kyoto. Elle s’installe en 1958 à New York. Elle participe à sa façon aux mouvements Pop Art et Psychédélique et explore différents moyens artistiques comme le monochrome (Infinity Net Paintings ), l’accumulation, les happenings. Elle s’engage avec le mouvement hippie des années soixante contre la guerre du Vietnam, pour le féminisme et la libération sexuelle.Yayoi Kusama, Self-Obliteration by Dots (detail), 1968, performance, documented with black-and-white photographs by Hal Reif.
Compulsion Furniture (Accumulation) c.1964 / Image courtesy: Ota Fine Arts, Tokyo / © Yayoi Kusama, Yayoi Kusama Studio Inc.
Outre la mode, la réalisation de films ou l’écriture, elle aborde en parallèle la sculpture et les installations environnementales qui feront sa notoriété, en recouvrant des objets quotidiens de protubérances molles en tissu.
En 1973, elle rentre au Japon. Elle choisit de vivre dans un établissement psychiatrique à Tokyo tout en continuant son travail dans un atelier proche.
Manhattan Suicide Addict (1978)
2005, Les presses du réel – Écrits d’artistes. Première traduction du roman autobiographique sulfureux de l’artiste japonaise.
Yayoi Kusama, Mirror Room (Pumpkin) 1991.
Obstination, obsession, répétition, multiplication, Yayoi Kusama fait du pois un symbole d’harmonie du féminin/masculin. Pour elle, le pois peut symboliser autant le soleil (énergie masculine) que la lune (fertilité féminine). « Le Polka Dot représente ma volonté de diffuser la paix et l’amour tout autour du monde. » Elle nomme self-obliteration ce moyen de camoufler son identité autant que l’affirmer.
Whitney Museum of American Art, 2012
Elle travaille actuellement sur l’image de la mort :
« Dans notre société d’information devenue une société de violence, dans une culture homogénéisée, dans une nature polluée, dans cette imagerie d’enfer, le mystère de la vie a déjà rendu son souffle. La mort qui va nous accueillir s’est dépouillée de sa quiétude solennelle et nous avons perdu de vue la mort sereine. » Y.K.
La santé mentale c’est un sentiment de bien-être, un état émotionnel et spirituel qui permet à l’homme de profiter pleinement de la vie et de survivre à la douleur et la tristesse. La santé mentale n’est pas seulement l’absence de maladie mentale ou de problème mental. La santé mentale est bonne lorsque les gens sont capables d’établir et maintenir des relations personnelles, surmonter les difficultés, s’exprimer par des moyens qui donnent du plaisir à l’individu lui-même et à ceux qui l’entourent, prendre soi-même des décisions et en répondre.
Près de 11 % de la population européenne aurait des problèmes de santé mentale et troubles psychiques.
Evaluation datant de 2010 : http://carnets2psycho.net/pratique/article96.html
Un site riche en articles sur les différentes pathologies : http://www.santementale.fr/
Au-delà et peut-être grâce à ses difficultés psychiques, Yayoi Kusama a développé un univers personnel d’une extrême richesse et d’une esthétique sans pareille.
L’art thérapie (ou médiation artistique) peut permettre d’accéder à des sentiments enfouis. Le principe est de se servir de la création artistique (peinture, théâtre, danse, collage, modelage, photographie, marionnettes) pour pénétrer les problématiques inconscientes de l’individu et le conduire à une transformation positive de lui-même. Ce processus créatif va amener la personne à la profondeur de son inconscient et permettre un développement personnel.