Théâtre des trois P’tits Tours, Morges, du 10 mai au 7 juin 2025
Nouvelles en littérature, courts-métrages au cinéma, au théâtre ce sont des pièces courtes. Quatre dramaturges romands ont ainsi concocté chacun.e une pièce inédite. Quatre atmosphères très différentes, quatre genres disparates, offrant des défis théâtraux aux comédien.ne.s et aux metteur.euse.s en scène. Ou comment installer une narration en environ 1/2 heure de jeu scénique. Extrêmement bien appuyés en cela par le groupe Lady in Red (Stéphane Paccaud & Catia Mirabile) qui déploie ses talents musicaux et de sonorisation lors des quatre récits .

Six personnes se retrouvent pour partager un apéros. La cinquantaine a frappé et elle s’est cristallisée de préjugés et de rancoeurs, de regrets et d’immobilisme. Incarnée par une jeune femme, la nouveauté prend la forme du soin, mais différent, allié à la nature. Une mise en scène classique apparentée au genre du Vaudeville, avec de l’humour et un zeste cruauté. (Histoire d’un jugement, Marc Desplos)

Le plateau, envahi par une fumée rase, laisse entrevoir une forme rampante et velue. Le questionnement des autochtones, d’abord curieux, tourne rapidement à l’inquiétude, puis au refus et au dédain. Communication impossible, aspect inconnu, attitude émancipée? Ce qui est incompris se change en ennemi et est anéanti. Pourtant, tous et toutes ont en eux quelque chose de la bête, non? Un texte pertinent sur l’acceptation de la différence dans un genre fantastique allégorique. (La Bête, Antoine Jaccoud)

Dans ce conte philosophiquo-politique, Démocratie est la fille adorée du gouverneur. Il ne saurait lui refuser ce qu’elle désire, en l’occurrence les portraits des mots liberté, amour, paix et indépendance. Les artistes s’y emploient donc, leur donnant la triste figure de leur époque. Comment s’en sortir en restant authentique lorsque le gouverneur les refuse, les voulant triomphants… faut-il donc que l’art soit plaisant? Doit-il exprimer le goût des regardeur.euse.s ou la vérité de l’artiste, sa vérité? (Recto/Verso, Emanuelle Delle Piane)
Une pièce post apocalyptique qui évoque la nostalgie du temps révolu d’avant la catastrophe climatique. Poétique, le texte engage à profiter des choses simples auxquelles nous sommes habitué.e.s et que nous ne percevons plus que faiblement. Un espoir émerge au travers de la danse qui clôt la pièce. (Décoller les rivages, Coralie Gil)
Bravo les comédien.ne.s!


