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« Mitosis : an LSD opéra »
Théâtre de Vidy, les 4 et 5 décembre 2026
Une fête entre ami.es. Iels boivent, rient, dansent dans un petit salon. Iels n’ont pas de noms, iels sont vous et moi, des citoyens lambda, des gens sans histoire qui profitent de la vie.
L’une d’elleux s’avance. Elle nous avertit: « Au début de cette histoire, je serai entrain de mourir…au milieu, je serai en train de mourir. Et à la fin, je serai encore entrain de mourir, ou probablement déjà morte ».
Une comédie musicale sur l’attente de la mort. Une pièce pas vraiment triste, une pièce pour aider à accepter l’évidence de la mort. Porté.es par la musique, les personnages accompagnent, dansent et chantent l’expérience de l’héroïne désignée par la lettre A.
Nous voyons A, 44 ans, découvrant le diagnostique de son mal, le temps passé dans les salles d’attentes, la chorégraphie des blouses blanches autour d’elle, les innombrables médicaments à prendre. La musique se mêle au son des IRM, mais aussi à ses battements de coeur. On la voit exprimer ses craintes, « Je pensais que j’avais plus de temps », lors de ses visites chez la psychologue. Le décor est changé à vue, il se transforme en chambre d’hôpital. A tente d’autres thérapies dont celles utilisant des psychotropes, dont le LSD, prétexte à une « guerre contre la guerre à la drogue ». En allégorie, Jimi Hendrix brûle sa guitare à Monterey. Rien ne peut atténuer l’angoisse de A, sa résistance, sa peur de perdre le contrôle. Pourtant sur son lit d’hôpital, des chants d’oiseaux, des battements d’ailes semblent annoncer un changement. Par la fenêtre, un arbre immense laisse poindre des rayonnements. La chambre s’agrandit, laisse place à une réalité dédoublée à laquelle A assiste avec un recul apaisant.
Un rideau de gaze est tiré sur lequel sont projetées les images mémoires de sa vie, celles de l’enfance, de moments de joie, des souvenirs sensoriels, auxquels elle assiste calmement. Son dernier solo dit son acceptation, admirablement chanté, entre mélancolie et sérénité : « Je m’abandonne à mon dernier commencement ». La chambre sera doucement ramenée à son état premier.
La composition musicale de Brandy Butler, Annie Goodchild (qui joue A) et Ramon Oliveras s’adapte au états mentaux et physiques de la situation, produisant des espaces de beauté intense que la mise en scène déploie. Les performances vocales de Brandy Butler et Annie Goodchild sont pénétrantes et engendrent l’émotion, tout comme les chorégraphies qui dynamisent le propos. En revanche, les costumes m’ont parus étranges et, pour tout dire, plutôt moches.
« J’ai tapé sur Google : « Comment aider un mourant à lâcher prise ». Je suis rapidement tombée sur un article du New York Times citant des études qui avaient montré les effets positifs de substances modifiant la conscience sur des patients en phase terminale de maladie et souffrant d’anxiété sévère. Plusieurs de ces études avaient même été menées en Suisse. Les conclusions de ces études étaient impressionnantes (…) » Brandy Butler (cf Notes d’intention)
Zut, on est le 6 ! Trop tard…
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