Théâtre de Vidy, du 26 novembre au 7 décembre 2025 (dès 8 ans) et du 30 janvier au 1 février à l’ADC, Genève.
Photo en tête © Alberico Roberta

Un décor tout en irisation, simple et attrayant. Des choses flottantes diffusant des reflets inatteignables et mouvants qui imprègnent sans distinction les êtres et le monde alentours.
La créature qui débarque est un concentré de ces brillances. Comme emprisonnée dans une armure d’écailles nacrées, elle se tord et finit par tomber le masque. A l’évidence, elle souffre. Le visage que l’on découvre est déformé par les cris muets qu’elle retient. De suppliantes en désespérées, ses postures disent le tourment et l’affliction.
Le pianiste, lui, brille par sa musique. C’est l’ami, le confident, Théo. Sam, débarrassée de sa coquille miroitante, joue avec lui à un jeu: raconter ses plus grandes émotions. Les souvenirs affluent de part et d’autre: des récits évoquant tristesse ou déception, des hontes vécues, des angoisses, des humiliations, des paroles blessantes, et puis enfin, des suggestions de secours et le rêve d’une revanche. Et si l’armure devenait cape de gala? et si nous dansions ensemble sur les montagnes russe de nos sensibilités?
Ce spectacle tout public parle d’émotions. Cachées ou tues, elles font perdurer la souffrance. Honte, tristesse, peur, colère, inquiétude, tous ces désarrois que l’on n’ose pas formuler, s’incrustent durablement. C’est une sorte de catharsis qui est proposée ici au jeune public, les moins jeunes en profiteront aussi. Qui n’a pas de secrètes lésions enfouies au plus profond du coeur?
Malgré sa gravité, le spectacle est joyeux, traversé par le rire et l’amitié.
Tous les récits d’enfance qui parcourent le spectacle sont des histoires vraies récoltées.

