White Cube Bermondsey, London, du 7 février au 6 avril 2025

Theaster Gates (1973) vit et travaille à Chicago. Ses œuvres s’intéressent à la théorie de l’espace et à l’aménagement du territoire, à la sculpture et à la performance. Diplômé en aménagement urbain, il suit des cours de religion en parallèle, avant de s’envoler pour le Japon afin de se consacrer à une formation de céramiste. L’objet modelé, façonné à la main. Il s’est donné pour objectif la préservation d’espaces, la sauvegarde d’architectures de la ville en les transformant en espaces communautaires et culturels.

“Les personnes noires comptent, les espaces noirs comptent et les objets noirs comptent”

L’hiver, saison froide, est une métaphore d’une période en latence. En hommage à Malcolm X , pour le centenaire de sa naissance et les 60ans de son assassinat, Theaster Gates explore les méthodes japonaises de conservation issues de sa philosophie et de son artisanat, comme cadres de réflexion. Le journaliste Ei Nagata et de son partenaire Haruhi Ishitani ont consacré leur vie à préserver l’héritage de Malcolm X en traduisant ses discours et sa correspondance après son assassinat. Ce combat pour les droits civiques eut alors un écho particulier lors des luttes japonaises contre le militarisme et ce qui demeurait de l’occupation. Ces archives soigneusement conservées, Gates les traduit en interventions dans l’espace de la galerie. L’exposition peut paraître abstraite, elle est un exercice de retraduction à partir de documents abordant le thème des libertés universelles, se voulant utiles à différentes cultures.

Pour exemple, l’oeuvre « A Past East Facing » (2025), présente une architecture japonaise monumentale construite en bois d’azobé africain, réputé pour sa durabilité. Les cabanes sont appréhendées comme des abris, des refuges artistiques et philosophiques. En présentant sa propre interprétation, Gates a la volonté de rendre ces documents actifs. Par la force de l’art, il le peut.

Les mille vases (binbo tokkuri, récipients à saké) datant du XVIIe , « A Libation in Uncertain Times« , est imaginée par l’artiste comme une célébration des échanges culturels, un cérémonial destiné à faciliter les transitions entre public et privé. Un joueur de shamisen japonais réinterprète des blues de prières.

Vidéos et films d’archives, articles de presses, documentent les activités, emprisonnements et assassinats de dirigeants socialistes américains , mais aussi les efforts mondiaux contre les inégalités raciales et sociales. Plus sur l’artiste et cette exposition? Scannez le QR code ⬇️