Londres en mai 2022 (1. Bankside)

Louise Bourgeois, le surréalisme au-delà des frontières, Yayoi Kusama, Lubaina Himid

La rive sud de la Tamise abrite le quartier de Bankside. C’est là que se situe la Tate Modern (le Millenium Bridge, réservé aux piétons, aboutit directement en face). En continuant la promenade (Queen’s walk) sur les berges du fleuve, après le National Theater, on arrive à la Hayward Gallery.

Vue arrière

C’est par là que j’ai commencé ma jour-tour-née de ce quartier incontournable de l’art contemporain londonien. Pour m’emplir de la seconde exposition Louise Bourgeois, après celle du Kunstmuseum de Bâle. J’espère relater plus précisément ces deux visites dans un autre article. Juste un mot pour dire l’émerveillement que procure cet espace d’exposition vaste et serein ainsi que la pertinence de cet accrochage.

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Prendre l’air et marcher jusqu’à la Tate Modern, avec un peu de chance, sous le soleil. Ce fut le cas. « Surrealism Beyond Boarders » nous rappelle que le surréalisme, loin de n’être qu’un mouvement des arts plastiques, est un état d’esprit. Il a contribué à permettre aux artistes du monde entier à défier les autorités et à imaginer de nouveaux univers. nous connaissons, vers 1920, ses années parisiennes, mais le mouvement a réuni des artistes du monde entier et duré jusque dans les années 70 ailleurs (Buenos Aires, Le Caire, Lisbonne, Mexico, Prague, Séoul et Tokyo).

Le monde au temps des surréalistes” (The World in the Time of the Surrealists), from Variétés (Brussels), special Surrealist number, June 1929 Tate Library

Les artistes et écrivains étaient unis par certains idéaux communs  (faire des œuvres d’art collectives, publier des manifestes et des revues), par leurs amitiés créatives, et surtout par leurs convictions politiques et morales. L’anticolonialisme, le lien avec des populations indigènes et le dégoût devant des appropriations culturelles furent des éléments rassembleurs et un outil pour des luttes et des  revendications politiques sociales et personnelles (droits civiques, guerres,etc).

J’y ai rencontré une suissesse Eva Sulzer (photographe, musicienne, collectionneuse et cinéaste) et Mimi Parent, décédée en Suisse en 2005, (artiste peintre et conceptrice avec Marcel Duchamp de la Boîte Alerte, 1959).

J’y ai découvert les S.M.S. (Shit Must Stop) précurseurs de William Copley qui, en 1968, diffuse une revue ouverte aux artistes qui devaient permettre la diffusion d’œuvres, par leur reproduction sous forme de multiples, contre le lobby des critiques, conservateurs, directeurs de galeries et collectionneurs qui contrôlaient le monde de l’Art de cette époque (et maintenant…??)

Envoi par la poste, ici Marcel Duchamp, Meret Oppenheim, Marcia Herscovidz.

Le film expérimental surréaliste At Land de l’ukrainienne Maya Deren, Helen Lundeberg qui trouve des analogies entre plantes et animaux, le cadavre exquis « longue distance » initié par Ted Joans dès 1976 qui mesure presque 10 mètres,

Helen Lundeberg, Plant and Animal Analogies, 1933–34. The Buck Collection at the UCI Institute and Museum for California Art (California, US) © The Feitelson/Lundeberg Art Foundation.

L’interprétation des rêves, essentielle pour les approches de nombreux artistes du surréalisme par laquelle Freud a légitimé l’importance des rêves et de l’inconscient en tant qu’extensions valables des émotions et des désirs humains, ainsi que ses idées complexes autour de la sexualité et de la violence ont fourni une base théorique à une grande partie du surréalisme.

Toyen, L’un dans l’autre, 1965

Les femmes surréalistes, dont on a peu parlé en France, ont exploré et contrebalancé les récits traditionnels sur le genre, la sexualité, le désir et la répression. Toyen (1902-1980), qui a illustré la « Justine » de Sade en 1929, l’une des fondatrices du groupe surréaliste Tchèque en 1934, fut chercheuse plus que peintre. Elle rejoint le groupe parisien après la guerre et est enfin reconnue comme figure majeure du surréalisme!

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Puis un tour qui ne put être que rapide dans les deux salles « Infinity Mirror Rooms » de Yayoi Kusama. File d’attente, puis à peine une minute 30 à l’intérieur… Beau mais si fugace!

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Toujours à la Tate Modern, Lubaina Himid (1954), artiste britannique née à Zanzibar, expose ses peintures aux couleurs vives, installations monumentales et environnements sonores. Elle raconte des histoires marginalisées et déploie des mémoires théâtrales et suggestives. Son travail sera exposé au MCBA-Lausanne dès novembre 2022.

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