Des livres, ouiii! mais lesquels?

Quelques livres à lire, ou à offrir, quelques livres que j’ai aimé dernièrement..

Ce petit livre m’a ravi, du coup je l’ai acheté plusieurs fois pour l’offrir. J’avais lu des chroniques de cette autrice suisse, Fabienne Radi, sur le site du MAMCO. Et, vraiment je trouve son écriture excellente. Son humour est ravageur, ses listes sont hilarantes et elle nous apprend plein de choses. « Email Diamant », vous vous en doutez, rôde autour de la thématique des dents. Il se compose, comme notre dentition de 32 chapitres qui sont autant d’anecdotes, de listes, de souvenirs, de pensées, etc. On y croise les dents de sa mère, les performances photographiques d’Hayley Newman, Soeur Sourire et ses 82 chansons, Bobby Driscoll le chouchou de Walt Disney et de Michael Jackson mais pas d’Andy Warhol, un smiley, le cas de conscience de l’autrice: septante ou soixante-dix?, les diastèmes célèbres, David Bowie et Kirchner, Donna Haraway et le chthulucène, un 31 décembre cinoche et couscous, une visite burlesque de la Biennale d’art contemporain de Lyon, des résumé de films à l’emporte-pièce, la côtelette de Roland Barthes, la moustache de Sir James Matthew Barrie, etc. Ce livre n’est pas sucré, mais c’est une véritable gourmandise sans risque de carie. Et il y en existe d’autres de cette autrice délicieusement acidulée.

Le site de Fabienne Radi

Grâce à Fabienne Radi, qui en dit plus que du bien, j’ai découvert Flannery O’Connor (1925-1964). Cette romancière du sud des USA a écrit deux romans, 32 nouvelles, des critiques de livres et quelques récits. Ses portraits sont étonnants de vie, ses récits taillés dans la pierre brute et d’un humour noir implacable. Les dix nouvelles qui composent le recueil « Les braves gens ne courent pas les rues » sont à couper le souffle, tellement cinématographiques, d’un réalisme frappant et d’une causticité épatante. De plus, elle a commis d’excellents dessins de la même veine.

J’ai aimé passionnément le livre document de Colum McCann « Apeirogon ». Construit de mille chapitres souvent très courts, il raconte l’histoire vraie d’un palestinien et d’un israélien, engagés pour la paix et contre la colonisation. Leurs paroles constituent le centre du livre. Tous deux sont amis et ont perdu une fille en raison du conflit. L’auteur ne fait pas qu’explorer leur histoire, son sinueux récit passe par des digressions historiques, géographiques, anecdotiques, religieuses, philosophiques qui toutes enrichissent un propos littéraire de toute beauté sur l’actualité de ce conflit sans fin.

Un apeirogon est un polygone qui a tant de côtés que l’on pense que leur nombre est infini

Ecouter Rami Elhanan et Bassam Aramin dans « 28 minutes » sur Arte

« Je me demande donc ce qui se passerait si, au lieu de nier la réalité, nous nous disions la vérité » J.Franzen

L’univers cloisonné de la danse, au coeur duquel nous emmène Lola Lafon avec son roman « Chavirer ». C’est l’histoire de Cléo, fillette des années 70 issue d’une famille modeste, qui, à l’âge de treize ans, se laisse prendre au jeu de prédateurs rusés en y entraînant d’autres naïves victimes. Le roman la suit jusqu’à l’époque actuelle, traversant les années 90 comme danseuse sur les plateaux de télévision, affrontant son double statut de victime et de coupable. La possibilité du pardon aux autres comme à soi-même peut-elle éviter le naufrage? La biographie de Niki de Saint-Phalle sous forme de « Trencadis » (vocable qui signifie mosaïque d’éclats de céramique et de verre), c’est le challenge qu’a relevé avec brio Caroline Deyns. L’oeuvre plastique de l’artiste, très accessible, n’est pas à l’image de la vie souvent compliquée de sa créatrice. Son image de jolie fille lisse n’est qu’un leurre, elle est courageuse et forte malgré de profondes blessures. L’écrivaine en dresse un portrait en mille facettes, convoquant plusieurs narrateurs et diversifiant ses styles d’écriture. Un hommage kaléïdoscopique puissant et émouvant qui fait honneur à cette artiste franc-tireuse, singulière et surtout libre! « Térébenthine » de Carole Fives décrit les années d’étude d’une jeune fille dans une école des Beaux-Arts de Province, années 2000. Professeurs, étudiants et galeries dénigrent la peinture lui préférant performances et installations. La narratrice et deux de ses amis s’accrochent pourtant à leurs pinceaux et affrontent ricanements et quolibets sous l’interpellation « injurieuse » de térébenthine. L’écrivaine nous offre ici un cours d’histoire de l’art contemporain abrégé, pas mal de clichés et moult noms d’artistes contemporains, dont une liste non exhaustive des artistes femmes. Son récit à la deuxième personne ne m’a pas bouleversée, mais c’est une atmosphère qui plaira aux jeunes attirés par les écoles d’art.

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