Jusqu’au 3 octobre 2020 au Théâtre de Vidy-Lausanne, puis du 7 au 16 octobre au Festival d’Automne, Paris.

La femme qui se présente sur scène a déposé tout artifice. Des innombrables rôles qu’elle a interprétés, elle abandonne les enveloppes et partage ici une authenticité sans fard. Mettant son talent d’actrice au service d’un art qu’elle ne pratique pas, elle ose et s’expose. Le programme qu’elle performe pour le public mentionne ce carrefour entre ces deux actes artistiques, le théâtre et la danse.

En prologue, le grand écart entre danse classique et danse moderne, entre codes rigoureux et libre inventivité. Avec autant de concentration que de plaisir enfantin, elle déploie les quelques attitudes et positions apprises dans sa jeunesse, pour ensuite s’absorber dans l’invention de mouvements informels. La musique de ses pas et de sa respiration rythme ces exercices.

S’ensuit une danse moderne expressive du début du XXe siècle, moment magique, qui précède une improvisation intense et silencieuse inspirée d’un mouvement poignant de «Café Müller».

Puis les danses se succèdent, accomplies physiquement ou oralement exprimées. C’est une belle idée que de raconter une danse. Peut-être y a-t-on assisté et on se la remémore. Sinon notre imaginaire se charge de la réaliser au cours du récit: une construction dansée, telle une sculpture humaine, incarnant intimité, solidarité, confiance. Un grand classique de la danse contemporaine pour le côté dramatique, que suit, pour la joie, un tout aussi grand classique de la culture populaire, raconté et mimé avec exubérance.

Au cours de sa performance, gérant elle-même lumière et son, Valérie Dréville adresse au public un cadeau très intime, telle une confidence personnelle. Si certains ressentiront quelque longueur durant la représentation, d’autres sauront apprécier le temps suspendu d’une atmosphère ainsi que l’émotion qu’exprime le corps vibrant de l’actrice.

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Ce que l’on nomme « danse contemporaine » fait suite à la danse moderne. Le terme est né après la seconde guerre mondiale, partant des travaux de chorégraphes américains tel.le.s que Merce Cunningham et Trisha Brown, puis de l’Allemagne avec Pina Bausch. La recherche du mouvement libéré qu’elle implique offre une ouverture à de multiples techniques, nouveautés et créations. On peut donc se référer aux noms des chorégraphes qui en sont issus ou sont désignés comme tel.le.s. (voir ici Danse Contemporaine sur Encyclopedia Universalis)