«Sorry, do the tour. Again!» de Marco Berrettini § Disco

A l’Arsenic, Lausanne, du 30 mai au 2 juin 2019
Avec Marco Berrettini, Jean-Paul Bourel, Natan Bouzy, Bryan Campbell, Ruth Childs, Simon Crettol, Marion Duval, Bruno Faucher, Chiara Gallerani, Milena Keller.

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Photo Laurent Paillier

Dans sa jeunesse, Marco Berrettini fut champion d’Allemagne de danse disco avant une formation de danseur et chorégraphe à la London School Contemporary Dance et à la Wolkwang-Hochschule de Pina Bausch.

Retour aux seventies, avec ce spectacle échevelé. Musique disco, vêtements disco, lumière disco et évidemment disco danse! La fièvre de ce soir-là dépasse largement celle du samedi.

Cela commence par un concours, tel que l’a connu Marco Berrettini. La.e danseu.se.r, pourvu.e d’un dossard numéroté, doit improviser durant 2 ou 3 minutes sur une bande musicale. Après un moment, iel est remercié et on passe au suivant. Jolie façon de présenter une troupe recomposée pour l’occasion. En effet, ce spectacle créé en 2001 a été commandé (par le CND) à nouveau au chorégraphe, qui a volontairement sauvegardé la chorégraphie originale. Si les spectacles de danse classique sont toujours joués à l’identique, il est temps de faire pareil avec certaines pièces de danse contemporaine, en garder l’essence et le parfum temporel, tout en revitalisant un répertoire historique.

Leurs vêtements nous plongent immédiatement quarante ans en arrière. Pantalon taille haute et pattes d’éph, combinaison moulante, brassière dorée, chaussures à plateformes, chevelures gonflées, paillettes et camaïeu de rouge. Chaque participant.e utilise la surface du dance floor et les différentes personnalités se distinguent, improvisant à grand renfort de ronds de hanches, doigts pointés, balancement de crinière et regards effrontés vers le public. Pour danser disco, l’égocentrisme est exigé .

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Une belle trouvaille est de faire dialoguer en paroles les interprètes avec les titres des morceaux mythiques de la musique disco! «You make me feel», «I love the night life», «le fric, c’est chic», etc. Ces phrases déclarées d’un ton sérieux évoquent immédiatement la mélodie du tube cité.

Les interprètes, qu’ils dansent seuls, en couple ou collectivement sont tous félins et sexy, pétillants et appliqués, dignement sérieux en même temps que follement drôles.

Un parallèle est tiré avec la danse classique, pratique usuelle chez les petites filles de cette époque. Pourtant, fraîcheur et tutus n’ont pas empêché le punch du disco d’avoir popularisé une danse empreinte de spontanéité malgré ses codes, une danse qui se rapproche malicieusement des danses folkloriques, une danse festive faite pour s’amuser, au tempo cardiaque et viscéral qui charrie tout sur son passage, telle un fleuve tumultueux auquel on ne résiste pas! Mais je m’égare…un intempestif lyrisme discographique…

Dans un ralenti esthétique accompli, une course à la boule à facette termine ce spectacle souvent jubilatoire. Et c’est dans cette même allure, que les artistes, surjouant une émotion pailletée de pacotille, saluent un public conquis.

§

La version longue du « Love to love you Baby » de Donna Summer devrait rappeler quelques chaleureux souvenirs aux anciens et peut-être inspirer leur descendance?

On ne peut évoquer la mode disco sans parler de John Travolta. Même si Marco Berrettini le voit danser de manière déjà moderne (écouter l’interview ci-dessous), Le film Saturday Night Fever me parait proposer une définition assez adéquate du disco. 120 battements par minute à la basse!

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https://www.rts.ch/play/radio/vertigo/audio/marco-berrettini-disco-boy?id=10437219

 

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