«Wreck-List of extinct species» de Pietro Marullo § vies en danger

Les 12 et 13 mars 2019 au Théâtre Sévelin 36, Lausanne.

Spectacle d’ouverture des Printemps de Sévelin (du 12 au 31 mars 2019), Festival de danse contemporaine nationale et internationale.

D’emblée, l’ambiance sonore est dramatique, caverneuse. Dans la pénombre, une forme monstrueuse remue doucement. Une lueur permet de distinguer la brillance de sa superficie. Un éclat métallique. Elle bruisse et se meut avec légèreté, mais semble menaçante de par sa masse écrasante. Ventre de baleine, coque d’acier, tsunami dévastateur ou créature des abysses?

Se redressant majestueusement, l’imposante chose laisse échapper un être, agenouillé, figé. Puis l’avale. Vogue à nouveau. Une seconde forme humaine apparait tout aussi inanimée, apathique, dans une position différente. L’énorme bête flotte, comme en apesanteur, elle s’avance au ras du premier rang de spectateurs, et poursuit son périple, lâchant des groupes ou des individus. Nus et vulnérables. Indifférents. Comme pondus, puis réabsorbés indéfiniment.

Progressivement, leurs postures se radicalisent, leurs visages semblent refléter une sourde angoisse, tels les sons et la lumière qui tournent à l’orage. Raclements, plaintes, murmures, quelques notes de piano. Les groupes ressemblent aux silhouettes pétrifiées d’une cité engloutie. Les attitudes, les expressions, diffusent maintenant une terreur indicible. L’effroi devient palpable. Groupes effarés du Laocoon. Lumière stroboscopique. Sonorités abyssales.

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Les êtres rejetés par la chose trouvent enfin une mobilité, ils tentent de fuir, comme pris de folie. La chose, telle Cronos engloutissant ses enfants, les avale sans effort pour en relâcher d’autres, corps tremblants ou raidis, bouches silencieusement hurlantes, naufragés d’une monumentale méduse.

Eclairs, chocs, tonnerre. Le titan s’élance sur les spectateurs, immédiatement repoussé.

La lumière rougit ses flancs. Le fond sonore devient vocal, humain, mélodieux. Les êtres issus de l’ogre découvrent leurs mains, moteurs, peut-être, d’une nouvelle puissance née d’une alliance solidaire. Former une chaîne, s’unir pour affronter cette emprise. Apprendre ensemble. Trouver la faille. Percer le mystère.
Bleuté, le colosse a gagné en douceur. La créature pantelante respire faiblement. Tandis qu’ils le regardent, elle s’abandonne.
Alors, un second mastodonte apparait.

Une histoire parmi d’autres possibles. A chacun d’inventer la sienne durant cette représentation où l’esthétique prédomine. Les interprétations des cinq danseuses et du danseur, à demi voilées par la pénombre ou éclairés violemment, se montrent intenses et éloquentes. Un moment onirique, pénétrant et sculptural.

Un aperçu vidéo du work in progress ICI.

Et là, le spectacle complet.

§

Quelle est cette chose immonde qui cherche à recouvrir le monde? La pollution, le réchauffement climatique, une religion extrémiste, une dictature politique? l’horreur vécue par les migrants? Ou encore l’immobilisme de l’individu contemporain?

Pour Aurélien Barrau (1973), astrophysicien français, spécialiste des trous noirs, philosophe et poète, il est URGENT d’engager un changement sociétal et écologique pour préserver la vie et la planète. A écouter ci-dessous:

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