« Trois visages » de Jafar Panahi § féminisme régional

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L’Iran, pays fascinant, pays entravé. Jafar Panahi, cinéaste fascinant et pareillement entravé, victime d’interdiction de filmer et de sortir du pays par les autorités iraniennes. Pourtant, protégé par sa notoriété (jusqu’à quand?), il persiste et signe de superbes chroniques mi-documentaires mi-imaginaires, où il est malaisé de distinguer la part de réalité de celle de la fiction.

Une actrice de série télévisée très connue dans le pays (et pas uniquement dans le film) reçoit la video d’une jeune fille désespérée de ne pouvoir accéder au conservatoire de théâtre, sa famille le lui interdisant. Elle menace de se suicider, si ce n’est déjà fait. L’actrice, Behnaz Jafari (son véritable nom), bouleversée par ce message demande à Panahi, qui joue lui aussi son propre rôle, de l’aider à démêler le vrai du faux. Ainsi que dans son précédent film « Taxi Téhéran », Panahi est au volant, dans sa voiture comme dans un sas de protection.

Durant leur périple, les rencontres se multiplient. La star est adulée, mais aussi sollicitée par diverses demandes improbables faites par des villageois qui, d’un autre côté, ont banni la jeune prétendante comédienne Marziyeh aussi bien que l’ancienne star de cinéma du temps du régime du Shah, Shahrzad, qui vit à l’écart du village.

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Par touches successives, symboliques ou réalistes, le film expose les problématiques ambivalentes endurées par le peuple iranien entre modernité et traditions, recherche de confort et liberté et attachement à de vétustes croyances.

Ces trois générations de femmes dévoilent (c’est le cas de dire), par le biais de la profession d’actrice, les luttes auxquelles sont confrontées les iraniennes pour accéder à leur réalisation personnelle. Le film, par analogies et métaphores, exprime le combat endémique des femmes pour la liberté de leurs choix. Un film féministe et humain, où le réalisateur-acteur est l’observateur minutieux des mouvances du peuple iranien et les restitue avec amour, intelligence et finesse. Il se fait aussi l’interprète entre la citadine et les ruraux, une symbolique émouvante et réjouissante.

Faire avancer la cause des femmes doit être une revendication mondialisée, ses modulations revenant aux appelantes régionales. Chaque endroit sur terre, même le plus « démocratiquement civilisé », recèle une déficience à ce sujet que ses ressortissant.e.s doivent mener et affermir, ce qui n’empêche pas de rester consciente et/ou de s’engager pour les femmes exploitées d’autres contrées.

Cliquer ICI pour lire l’article du Temps.ch sur trois générations de féministes suisses.

Il existe en Suisse, un site qui a pour vocation de rassembler et faire mieux connaître “toute l’actualité féministe en Suisse romande” : ActuElles.ch

Un entretien datant de 1960 avec Jacqueline Berenstein-Wavre, vivre en égalité:

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