La Sonnambula de David Marton § étant donné Duchamp

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Un premier spectacle dans le nouveau pavillon en bois du théâtre de Vidy.

Tout d’abord un rideau de scène. Satin soyeux et chantilly. Couleur chair. Un Monsieur Loyal apparait. Son discours pseudo scientifique est et restera pour le moins poétiquement brumeux. La mousse kitsch du quatrième mur se lève, alors apparaissent le sol en damier, la cage de verre, la chute d’eau peinte derrière le mur de pierre, une boîte verte, la porte de grange: Marcel a encore frappé!

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Originellement tiré de l’opéra de Vincenzo Bellini (1801-1835), nous voilà embarqués dans le monde sensible de l’inframince  (différence imperceptible entre deux phénomènes d’après Marcel Duchamp), entre théâtre et musique (grâce au lien de David Marton).

La mariée, thème central de l’oeuvre de MD, est somnambule dans celle du compositeur Bellini. Son rêve délicieux est pétri d’un romantisme qui finira par la figer dans une vision idéalisée de la fusion amoureuse, l’oeil fixé sur sa propre image en attente.

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Un chef d’orchestre impassible (qui dirige aussi bien la musique des objets « tout-faits » que celle des tableaux scéniques), un « Monsieur Loyal » grand théoricien par-devant Marcel, un célibataire indécis, Elvino, qui massacre la mélodie sublime de sa promise, un séducteur boulimique, trompettiste époustouflant de l’humour duchampien, une jeune vierge Amina en attente fébrile de sa mise à nu (chanteuse lyrique magistrale), Lisa, enfin, la Femme, celle que mon imaginaire de regardeuse a vue, moderne, libre, séductrice, celle qui offre à boire à celui qui s’étrangle, celle qui valide et qui réconforte, mais aussi celle qui choisit… tous ces personnages jouent avec cette vision du désir, de l’attirance, du lien amoureux, où la musique elle-même, revisitée (remodelée!) par le talentueux David Marton, devient une pièce majeure de ce jeu d’échec dadaïste.

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Soulever le voile ou l’abaisser? Seule la mariée peut y répondre, trouvera-t-elle la force de faire un geste? Le célibataire, lui, semble empêtré dans des contraires difficilement « cointelligents » (cf MD): le conflit moral du choix entre la pute et la pure…

Cependant ne croyez pas que ce savoureux spectacle soit uniquement réservé aux spécialistes de l’oeuvre de Duchamp, surtout pas! « C’est le regardeur qui fait le tableau », votre version sera donc la bonne.

Laissez-vous embarquer par cette pièce onirique et musicale, philosophique et esthétique, joyeuse et dynamique! Un régal pour les yeux et les oreilles, un régal pour les sens et l’esprit..

Cliquer sur ce Dossier pédagogique de l’exposition du Centre Pompidou (2015) pour en savoir plus sur Marcel Duchamp ou sur le lien de ce blog : Marcel Duchamp

Eve Babitz et Marcel Duchamp jouant aux échecs devant le Grand Verre, Pasadenan Art Museum, 1963. Photo Julian Wasse.

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