
La débordante générosité de Vincent Macaigne envers son public est de prime abord déstabilisante. Il tient en effet à ouvrir les cadres de sa réalisation pour y inclure une assistance plutôt réservée (vaudoise?). Entre une forme de révolte « adolescente » et son acuité d’adulte averti et conscient du désastre auquel est confrontée notre société, le travail de Macaigne touche par son altruisme de lanceur d’alerte, son besoin de donner à entendre et à voir, de douter en s’élançant. Il touche parce qu’on peut y déceler sa détresse pour une humanité asphyxiée par les pouvoirs politiques, industriels, médiatiques.
Vincent Macaigne est un artiste qui prend son rôle au sérieux et mérite le respect. La nature de son théâtre, en perpétuelle recherche, est sujette à controverse de par son exubérance, sa pléthore de monologues, ses excès d’effets scéniques, sa fureur sonore, son aspect trompeusement foutraque, aussi foutraque que l’est la vision que nous offre le monde. Comment accéder à la vision d’une société intelligible en étant surinformés tout en étant manipulés, en refusant ses abus tout en en profitant malgré tout. Le théâtre de Macaigne est déraisonnable, il est le miroir de notre monde impuissant, désordonné, désillusionné.
L’article du Blog jmp
L’art peut-il sauver le monde? Troublante question. L’art a néanmoins la capacité d’interroger, de donner différentes formes à ce questionnement, de pousser à la réflexion alors que guettent l’indifférence, l’inattention et les distractions faciles.
Au moment où Ai Weiwei investit le musée de la ville de Lausanne, dans un même mouvement, Vincent Macaigne cogne à la porte de notre humanité, expérimente l’action et l’énergie, tente d’offrir un nouveau regard à nos yeux aveuglés.
Il n’y a qu’une seule limite au doute, c’est le désir d’agir. Bertold Brecht

Cogne à la porte de l’humanité. …j’aime bcp cette expression !
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