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A l’âge de 17 ans, Lydie Jean-Dit-Pannel visite une exposition qui marque le tournant décisif que va prendre sa vie. Elle y découvre l’artiste vidéaste Wolf Vostell et le mouvement Fluxus. Après un BAC scientifique, elle décide d’entrer à l’Ecole Nationale d’Art de Dijon et en sort diplômée en 1991. Artiste plasticienne multimédia, elle se sert de la photographie, de la vidéo, de l’installation ainsi que de la performance pour questionner l’image au travers de thèmes comme la découverte, la filiation, le cycle de la vie. Depuis 2004, elle marque chacun de ses voyages d’un tatouage de monarque femelle, seul papillon migrateur de la terre et espèce menacée. Entre Body art et traditions tribales,

L’artiste aime les rencontres, les faces-faces, qu’ils soient humains ou animaux. Tout son travail célèbre la vie, elle en collectionne les traces. Elle suit, dans leur migration par milliers, les papillons monarques jusqu’au Mexique. Elle s’y consacre en plasticienne qui interroge le mystère de la naissance, de la transformation, de la création même. Pour Lydie Jean-Dit-Pannel, la vie EST l’art.

Passionnée par la littérature de Charles Bukowski, elle lit son oeuvre complète, ses biographies, sa correspondance, compulsivement pendant plusieurs mois. Ses propres chroniques, à lire sur son site, racontent sa petite histoire et soulèvent un pan de la Grande. Elles sont des archives d’images et d’objets, des collections d’expériences de vie. Ainsi, elle perpétue la formule de Robert Filliou, « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ».
(…)Enfant, comme Osa Johnson, elle voulait être aventurière. Elle détestait les fleurs séchées dans les maisons de campagne. Elle avait vu son chat bouffer les oisillons d’un nid. Elle avait vu aussi un aigle chasser un renard. De son village natal au nouveau monde, des forêts de Bornéo aux arènes de Madrid, des guesthouses de Chang Mai aux bars d’Austin, des ruelles du Yucatan aux friches de Budapest, elle s’était cognée sur un sacré paquet de coins du monde. Et elle en avait des traces. Dans les bars et dans la rue, on l’appelait Madame Papillon. Son corps et elle avaient toujours du nouveau à raconter. (…)LJDP
Depuis 2001, elle construit ce qu’elle nomme « Panlogon » de son sinueux parcours: il s’agit d’un journal de bord composé de haïkus visuels et sonores. Un film journal (work in progress) qui raconte ses recherches, ses projets, ses rencontres, qui peut se visionner en sessions ou dans son intégralité de plusieurs heures. Il est numéroté de 0 à l’infini (plus de 1000 actuellement).
Inspirée par la Psyché abandonnée de Jacques-Louis David, elle en fait son double, l’incarne en tant que personnification de l’âme, et l’abandonne dans divers sites touchés par le nucléaire (Hiroshima, dans la région de Fukushima, à Tchernobyl et à Pripiat en Ukraine, etc.)
L’histoire de l’abandon de Psyché nous est contée ci-dessous . Cette oeuvre vidéo, d’après « Les métamorphoses » d’Apulée datant du II ème siècle, ressemble à une alarme poétique, une mythologie contemporaine inventée pour éveiller les consciences humaines endormies. Ici, c’est le nucléaire qui est visé. N’est-ce pas le propre de la mythologie que de décrire par allégories?
L’art de Lydie Jean-Dit-Pannel est militant et poétique. Ses odyssées personnelles sont des mises en garde écologiques. La civilisation vaut-elle la destruction progressive de la nature et des animaux? Son corps nu et vulnérable exposé dans des lieux contaminés est l’image même d’une humanité galvaudée.
Une conférence/projection du travail de Lydie Jean-Dit-Pannel aura lieu le dimanche 3 juillet 2016 à 19h00, au Forum des Images de Paris.
Le mouvement des Artivistes, né en réaction à la mondialisation dans les années 90, se veut médiateur d’une vigilance citoyenne en faisant parvenir des messages éducatifs au moyen de leur art. Des artistes militants et contestataires prennent les armes de l’humour, de la parodie et de l’imagination pour faire prendre conscience de problèmes politiques et mobiliser les spectateurs.
L’«artivisme» puise autant du côté des avant-gardes (dada, les surréalistes, et surtout les situationnistes, Fluxus ou Provo, mouvement anarchiste néerlandais) que des anciennes traditions carnavalesques, s’inspire de la contre-culture (diggers, yippies, punks, graffiti, raves…) comme des traditions de désobéissance civile et d’action directe. (Journal Libération 18.02.2011)

Lydie Jean-Dit-Pannel fut l’une des cinquante artivistes qui ont participé à l’expo collective parisienne Fukushima mon Amour, en 2015.

Tu nous fait découvrir régulièrement des artistes militants et aujourd’hui le mouvement des artivistes… Merciiiiii ! Je vais voir s’il existe un équivalent chez les auteurs. Mais peut-être sommes-nous plus individualistes et moins pluridisciplinaires que les artistes plasticiens. Très bonne journée 🙂
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Il y a en tout cas un groupe de musique hip hop. Et des écrivains mettent souvent en scène l’écologie ou les mouvements sociaux dans leurs romans, mais peut-on les qualifier d’artivistes??? Bon we!
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Article très intéressant. Je ne connaissais pas. Merci beaucoup. Et puis que cette phrase me plait : « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ».
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Oui, un sujet de dissertation intéressant!
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Passionnant. Encore un article très foisonnant d’informations et de passions. Merci.
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Un tout petit extrait d’un travail artistique de longue haleine…
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Quelques unes de ses oeuvres sont actuellement exposées à Metz au centre d’art contemporain « Faux Mouvements ». J’ai A.D.O.R.E !
Si vous êtes dans le Nord Est de la France, venez venez !
http://www.faux-mouvement.com/04Expositions/03_DEDANS/2016DD/20160430LYDIE/lydie.html
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J’aimerais beaucoup, mais je suis en Suisse!
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A reblogué ceci sur VITRINART.et a ajouté:
LYDIE JEAN-DIT-PANNEL (1968)
17 juin 2016 · par CultURIEUSE
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