Quelques jours bien remplis à Paris pour changer d’année: Adieu 2015, Pandore nous a laissé l’espérance au fond de la boîte pour 2016! Des rencontres amicales et familiales autour d’une table, un ciel d’azur pour déambuler et des tas d’expositions: investir Paris reste un plaisir délectable!
Je me souvenais d’un musée Picasso plutôt étriqué. Je découvre les rénovations obtenues cinq ans après la fermeture de l’Hôtel Salé, bâtiment du XIXe siècle, celles-ci financées par des expositions itinérantes. L’immense créativité de l’artiste y est évoquée par un accrochage chronologique débutant au rez-de-chaussée et premier étage, en tant que figure publique au 2e étage et proposant dans les combles un échantillon de la collection personnelle de Picasso. L’évolution non linéaire (en éventail!) des oeuvres rend compte de l’extrême diversité des styles utilisés durant la même période, marque caractéristique de cet artiste hyperactif.
Pablo Picasso (1881-1973), artiste espagnol ayant passé sa vie en France, a produit près de 50000 oeuvres (peintures, tapisseries, céramiques, sculptures, dessins, estampes…). L’exposition « ¡ Picasso ! » présente une partie de sa collection (comptant 5000 oeuvres) et des pièces d’archives constituées de dations et donations des héritiers et proches de l’artiste.
Moi qui n’avais pas prévu cette visite, j’en ai été enchantée. On croit connaître l’oeuvre de Picasso, mais la diversité de son travail, sa liberté artistique, sa recherche continuelle surprennent à chaque fois .
La Fondation Louis Vuitton est maintenant un incontournable musée parisien. Contigu au jardin d’acclimatation, l’extraordinaire bâtiment de Frank O.Gehry permet de jouir par beau temps d’un panorama exceptionnel. Si son aspect extérieur est impressionnant, l’intérieur et les terrasses révèlent des trésors d’organisation architecturale.
La collection exposée jusqu’au 5 janvier 2016, troisième accrochage de la fondation, intitulée « Pop & Musique » , propose des oeuvres contemporaines en rapport avec le son: Christian Marclay et son Crossfire, Douglas Gordon et Mozart, John Cage et ses boîtes à musique ou les métronomes de Marina Abramovic m’ont frappé. Le Pop Art est représenté entre autres par Andy Warhol, bien sûr, mais aussi par Jean-Michel Basquiat, Gilbert & Georges…
…et de magnifiques photographies monumentales d’Andreas Gurski qui les compose et les manipule comme d’académiques fresques historiques de notre époque.

Le plaisir de visiter cet endroit majestueux est donc assorti d’intéressantes oeuvres d’art plastique (je ne mentionne cependant pas celles qui m’ont moins captivé). Impensable de manquer cette visite!
Ces deux musées se sont liés pour l’exposition « Qui a peur des femmes photographes? », le musée de l’Orangerie pour la période 1839 à 1919:
Le musée d’Orsay pour la période 1839 à 1945 :
Séparés par un pont, ces deux musées ne sont guère éloignés et leur visite est possible dans la même journée. La problématique des femmes artistes m’intéresse depuis longtemps. En effet, elle est pour moi qui n’ai pas eu la chance d’étudier tôt l’histoire de l’art, un raccourci très éloquent de celle-ci, en même temps qu’une histoire sociologique de l’émancipation de la Femme. Ces deux expositions montrent ces avancées artistiques et sociales avec pertinence.
Le Centre Pompidou rassemble un nombre conséquent d’expositions, qu’elles soient permanentes ou ponctuelles. Je me devais d’aller voir celle de Wifredo Lam , un artiste multiculturel dont le travail est métissé des différentes origines et religions côtoyées dans son enfance. Voir le tableau intitulé « La jungle » en vrai m’a ravi!


Mais la découverte de ses dessins au crayon ou à l’encre de chine m’a subjugué. Ce monde humain/ animal/végétal rythmé d’une mélodie spirituelle est une image poétique puissante.
La seconde exposition du Centre Pompidou qui m’intéressait, la découverte d’un artiste quasiment inconnu pour moi, est celle d’Anselm Kiefer ( qui bénéficie aussi d’une expo à la Bibliothèque Nationale de France).

Né en 1945, cet artiste allemand, élève de Josef Beuys , débute en 1969 avec une série d’oeuvres controversées: dans son besoin de réveiller la conscience allemande, il n’hésite pas à évoquer le passé compliqué et culpabilisant de son pays aussi bien que ses légendes. Un travail qui fera l’objet d’un prochain article.
J’avoue ma sensation de malaise devant ces empâtements et autres serpents. Une certaine « horrible beauté » qui exprime la vérité. Le travail d’Anselm Kiefer ne cherche pas à plaire, il interroge. C’est pour moi le type même de travail que l’on peut ressentir, mais qu’il faut explorer à la lumière de l’homme.
Après cette tragique année 2015, j’ai entendu quelqu’un dire que les visites de musées lui permettait un retrait bienvenu face au bourdonnement incessant de la vie quotidienne et des médias. Se trouver face à l’ oeuvre d’un artiste, dans cet endroit calme que devrait être le musée, pourrait permettre ressourcement, contemplation et intériorité.
Quelques astuces pour qu’une visite d’exposition se passe au mieux :
-Acheter son ticket d’entrée à l’avance pour éviter les files d’attente. -Visiter hors des périodes de pointe.-Faire un peu de recherches préalable. -Choisir une visite guidée. -Choisir un petit musée. -Disposer de tout son temps!

Merci Martine ! Tu viens de me permettre de me faire un programme, maintenant que nus avons tous les jours devant nous !
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Déjà ravi de lire un jour ta chronique sur A. Kiefer !!
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Ouaip, y a du boulot….
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