Photographe, plasticien, metteur en scène, vidéaste, Augustin Rebetez vit dans les montagnes du Jura suisse. Formé à l’Ecole d’arts appliqués de Vevey, il en sort diplômé en 2009 et participe, dès lors à de nombreuses expositions personnelles et collectives dans le monde. Plusieurs prix ont déjà récompensé son travail.

En 2015, Augustin Rebetez investit le théâtre de Vidy, le plongeant dans son univers personnel étrange, quelquefois inquiétant, souvent drôle.  Sculptures de métal ou de papier, masques modelés au gros scotch, machines « à Tinguely » de son cru, le décor du bar du théâtre est somptueusement éclectique. Embarquer sur le navire de son imagination débridée, prêt à essuyer les grains du voyage, devient une fascinante aventure. En 2020, voir ICI sa mise en scène de Voodoo Sandwich avec l’ahurissant Niklas Blomberg.

Un monde s’insinue sur les tables, les murs, le plafond, l’environnement tout entier devient l’oeuvre. Sa fantasmagorie atteint, étonne, illumine et assombrit, entre douce ironie et sombre menace. Un soin extrême, en même temps qu’une urgence bricolée. Dans la cabane cinéma, un film vidéo complète l’introduction du visiteur dans le monde parallèle de l’artiste (site d’Augustin Rebetez) . Personnages sans visages, déplacements improbables, objets animés d’une vie propre, êtres hybrides : de nouvelles lois régissent cette civilisation chimérique, brute comme l’art du même nom.

Au-dessus du bar…

L’une des tables

Tête d’accueil

Arts plastiques : Augustin Rebetez

cabane cinéma

Suspendu

Et il y a la représentation. Première mise en scène d’Augustin Rebetez assisté de Noé Cauderay, « Rentrer au volcan«  propose une incursion dans un monde clandestin. Un groupe de métal, une chanteuse folk, une danseuse acrobate, quelques personnages énigmatiques encapuchonnés peuplent  cette installation vivante et mobile. Des comédiens, danseurs et musiciens hétéroclites, mais aussi le théâtre des objets: robots télécommandés, parois mobiles, vélo-orgue de barbarie, autant d’objets qui imprègnent la scène de poésie baroque. La danseuse Iona Kewney, époustouflante d’énergie pure durant la majeure partie de la pièce, figure bien la mouvance dynamique et créative de ce collectif d’artistes. Une représentation quelquefois éprouvante en émotions diverses, toujours surprenante, d’une étrange et inquiétante beauté, bref, tout simplement passionnante!

AUGUSTIN REBETEZ

RENTRER AU VOLCAN

« nous sommes des fantômes

qui essayons de devenir visibles

nous grandissons avec les ombres dans les

granges où il y a de l’âme

nous sommes sombres et pleins d’éclats

nous nous berçons grâce aux flux mystérieux

et aux chuchotements étrangers

nous travaillons pour la nuit »

 

 Du 27 novembre au 11 décembre 2015 au théâtre de Vidy, Lausanne.

 

Jusqu’au 18 juin 2023, Carte blanche à Augustin Rebetez à la Ferme des Tilleuls, Renens

Il a récupéré dans les labyrinthes d’archive du temps présent tout ce qui en constitue la substance obscure : bureaucratie de synthèse, portraits-robots numériques, prolifération des réseaux. Toute la magie noire des pixels aux sorts jetés et des rictus filtrés par la machine.

Mais, pour ne pas désespérer davantage, son colossal train fantôme prend la forme des conseils de vie que l’on reproduit à l’infini, des danses adolescentes, d’un cirque foutraque aux slogans hilares. Il y a aussi dans cette exposition des airs de tribu : les bêtes phosphorescentes de Dany Petermann, les installations de Jonathan Braun, les céramiques de Jeanne Broquet, c’est une troupe qui s’invite au festin d’Augustin.

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Courts extraits filmiques (attention sortie de page),  ICI et Là

 

§

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